La VHD poursuit sa course effroyable au Bénin : Vaccinez les lapins !

Dans mon article publié le 11 septembre 2015, j’informais les éleveurs de lapins de l’existence sur le terrain de la VHD et je mettais surtout l’accent sur les mesures de prévention.  J’avais assez communiqué en son Lire la suite

Agriculture africaine: L’analogie de vendre avant de produire

Il est de notoriété publique de nos jours qu’il faut vendre avant de CTA_Ougandaproduire. Les experts en marketing de même que les spécialistes en production ne perdent pas une seule seconde Lire la suite

Bénin : A quand la carte épidémiologique ?

La carte du BéninAvant toute chose, un petit rappel. L’épidémiologie est l’étude des facteurs influant sur la santé et les maladies des populations. Il s’agit d’une discipline qui se rapporte à la répartition, à la fréquence et à la gravité des états pathologiques.

L’épidémiologiste compare la fréquence d’une maladie au sein d’un groupe d’animaux (dans le cas précis de l’épidémiologie en sciences vétérinaires) exposés à un agent suspect à celle d’un groupe d’animaux non exposés.

Les études épidémiologiques sont en général réparties en trois catégories :

  • descriptive : recueillir des informations sur le nombre de cas et les caractéristiques d’une pathologie.
  • analytique : recherche les déterminants de cette pathologie (vise habituellement à proposer et/ou vérifier des hypothèses de liens de cause à effets susceptibles de déboucher sur des propositions de solution).
  • évaluative : mesurer les impacts de la survenance d’une pathologie dans une population et une zone géographique données.

La carte épidémiologique présente donc toutes les pathologies d’une zone géographique et d’une population données tout en ressortant les élements de caractérisation de chacune de ces pathologies. Je rends hommage à mes professeurs de l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi en l’occurrence Mme ALI qui nous a enseignés cette matière.

En tant que acteur du sous-secteur élevage du Bénin, j’ai eu grande impression que beaucoup nous reste à faire pour le développement de ce sous-secteur. L’un des outils dont ce sous-secteur a besoin est une carte épidémiologique. Mais c’est presque impensable qu’un tel outil n’est pas jusqu’ici mis au point. Si autant que nous sommes dans ce domaine,nous sommes tous convaincus de son importance, pourquoi nous ne le mettons pas en place ?

Combien de temps encore ceux qui investissent dans l’élevage se verront surprendre par une maladie qu’ils ne comprennent pas et qui malheureusement va décimer la grande partie de leur cheptel ?

J’en veux pour preuve la récente maladie virale hémorragique (VHD) du lapin qui a ravagé des élevages de lapin du nord sud du Bénin. Quelle est la situation actuelle de cette virose sur le terrain (répartition, fréquence, …) ?

Un plan de relance de la cuniculture est-il en cours ? Je n’en sais rien. C’est pourquoi je pose toutes ces questions.

Je pense que l’administration devra sérieusement reconsidérer sa stratégie d’intervention pour le développement du sous-secteur élevage au Bénin.

Bénin: Enfin le vaccin de la VHD disponible

Publié par https://louisagbokou.wordpress.com lapins

J’étais entrain de partager des connaissances sur un forum des professionnels agricoles lorsque j’ai eu l’information de la disponibilité du vaccin contre la maladie virale hémorragique du lapin au Bénin. Sur le même forum un technicien d’un service agricole d’une grande notoriété au Bénin l’a également témoigné.

J’étais donc heureux que les cuniculteurs puissent enfin se procurer du fameux vaccin pour être à l’abri de la VHD qui a déjà hélas dévasté une grande partie du cheptel lapin.

Vivement que cela serve!!!

 

Et pourtant la VHD a un vaccin !

Au Bénin, la VHD continue de détruire les élevages de lapins. Les éleveurs les plus avisés abattent les lapins et les conservent au congélateur. Mais le plus grands nombre d’éleveurs n’a Jeunes lapinsmême pas de congélateur. En outre, notre système d’élevage ne permet pas d’appliquer convenablement les mesures de biosécurité. Le Bénin ne dispose toujours pas du vaccin de la VHD. Pourquoi continuer de subir la VHD si le vaccin existe en France et certainement dans d’autres pays africains ?

Pourquoi ne pas venir en aide aux cuniculteurs du bénin ?

Je lance par ce biais un appel à toute personne ou institution pouvant venir en aide aux cuniculteurs du Bénin face à l’assaut de la VHD. Même si les questions liées aux vaccins relèvent du rôle régalien de l’Etat, cela n’empêche pas la collaboration pour la mise en place des vaccins. Une prompte intervention permettra le soulagement des cuniculteurs et la relance de la filière cunicole au Bénin. A contrario, la filière cunicole s’anéantit progressivement. Malheureusement.

La VHD, conséquences sur la santé humaine ?

Publié par https://louisagbokou.wordpress.com

Le virus de la maladie virale hémorragique (VHD) est un virus spécifique aux lapins. Les autres espèces animales ne sont pas menacées par le virus de la VHD. Il en est de même pour l’homme. La VHD ne se transmet pas du lapin à l’homme. La manipulation d’un lapin provenant d’un élevage atteint de la VHD ne pose aucun problème de santé à l’homme.

L’inconvénient d’une telle opération est la propagation du virus. Le virus est très résistant et peut séjourner jusqu’à 12 semaines dans le milieu extérieur.

Néanmoins, en matière de la santé publique, la VHD n’a aucun effet négatif sur la santé humaine. Vous pouvez donc consommer de la viande de lapins en toute sécurité.

Comment reconnaitre la VHD ? Les lésions

Publié par https://louisagbokou.wordpress.com

Une fois encore, je ne vous parlerai pas des lésions d’ordre général. Je vous présente les lésions que j’ai obseErosion de la membrane interne de l'estomacrvées moi-même sur une exploitation cunicole affectée par la VHD.

On aurait pensé en premier lieu à une intoxication alimentaire. On observe un météorisme, un liquide jaunâtre s’écoule de l’urètre lorsqu’on presse l’abdomen. A l’autopsie, on constate une accumulation de gaz dans les caeca (expliquant le météorisme), le foie est décoloré, friable et présente un aspect cuit. Les canaux hépatiques sont fortement irrigués, on constate une hypertrophie de la vésicule biliaire. On note une érosion de la membrane interne de l’estomac et la membrane externe est fortement irriguée. La rate est Membre externe de l'estomac fortement irriguéhypertrophiée, les reins présentent des effusions sanguines.

En dehors de ces lésions à tropisme digestif, nous avons enregistré d’autres lésions hémorragiques. Au niveau des jeunes lapins morts, on observe un épistaxis moins prononcé, la trachée artère est hémorragique et sa membrane interne présente des grumeaux de sang. Les poumons présentent des effusions sanguines. Le cœur est flasque et à l’incision une quantité importante de sang noirâtre s’échappe.

En définitive, j’ai observé deux types de lésions : des lésions hépatiques et des lésions hémorragiques diffuses.Hypertrophie de la vesicule biliaire

J’ai une idée de ce que littérature dit sur les lésions de la VHD. Je dois avouer que la littérature m’a beaucoup aidé à me situer sur ce qui se passait réellement sur l’exploitation. Je choisis de ce fait de ne pas copier simplement les lésions décrites çà et là dans les ouvrages spécialisés ; celles que j’ai présentées ici ont été enregistrées effectivement sur l’exploitation.

Le coeur est flasque Urine jaunatre Le foie est friable et décoloré

Comment reconnaitre la VHD ? LES SYMPTOMES

Je vous parle ici de ce que j’ai vu moi-même. Il ne s’agit de généralité, ou d’imagination. Pour commencer je dois vous diUn lapin mort de VHDre qu’il est difficile de diagnostiquer la VHD en se basant uniquement sur les symptômes. C’est d’ailleurs le cas de toutes les maladies virales sauf que certaines maladies présentent des symptômes caractéristiques permettant de vite les suspecter.

En ce qui concerne la VHD en considérant ce que j’ai observé, on ne comprenait pas réellement ce qui se passait. Les lapins meurent seulement sans symptômes apparents.

Certains cessent de s’alimenter (anorexie) et le lendemain meurent. D’autres meurent sans aucun symptôme. D’autres encore se débattent dans la cage, sautent, accrochent leurs dents aux mailles de la cage, poussent des cris de détresse et meurent quelques minutes après. Cependant, un symptôme commun est une urine jaunâtre qui mouille le train postérieur du lapin mort. Cela n’a été cUn symptôme de la VHDonstaté qu’après la mort du lapin. J’avais donc hésité à le présenter comme un symptôme, mais plutôt une lésion. Un autre symptôme qui s’est révélé caractéristique, c’est une petite hémorragie du nez observé au niveau des narines du lapin mort.

Ce sont d’abord les lapines mères gestantes qui meurent suivi des lapines mères allaitantes et en dernière position les lapins à l’engraissement.

En résumé, il faut noter comme symptômes l’anorexie, des crises convulsives, écoulement sanguin au bout du nez, et une mortalité de presque 100% des lapins.

LA MALADIE A VIRUS HEMORRAGIQUE DU LAPIN SEVIT AU BENIN

Publié par http://suivifermesdelevages.wordpress.com

J’avais lu dans les ouvrages spécialisés les informations sur la maladie hémorragique virale du lapin encore connue sous le nom de Viral Haemorrhagic Disease (VHD) comme étant une maladie foudroyante des lapins. La littérature m’a Un lapin mort de la VHDrenseigné qu’elle avait même fait ravage au Bénin en 1997. Il y a de cela environ deux semaines, j’avais appris que la maladie serait entrain de faire ravage au nord du Bénin. J’étais pris de frayeur, la première question que je posais était « Existe-il déjà un foyer au sud ? ». On m’informait qu’il n’existe pas encore un foyer au sud et qu’il ne s’agissait que de suspicion.

Malheureusement, je me rends compte qu’il s’agissait en réalité d’un manque d’information. La maladie sévit bel et bien au Sud. Un élevage de 1000 lapines mères totalement décimé, un autre de 50 lapines mères également décimé. Je ne cite plus les petits élevages de 10 ; 20 ; ou 30 lapines mères dont les cheptels sont exterminés durant 7 à 12 jours. L’étude épidémiologique des lapins au Bénin ne présente depuis au moins 2005 aucune maladie virale rencontrée dans les élevages. Les symptômes et les lésions recueillis sur le terrain révèlent en réalité les manifestations de la VHD. Plusieurs éleveurs des départements de l’Ouémé et du Plateau en sont victimes. A cette allure tout le cheptel lapin au Bénin risque d’être décimé.

Mon objectif en rédigeant cet article est de vous apporter l’information. Je ne vous parlerai pas de suspicion car je ne sais pas durant combien de temps nous allons vous parler de suspicion et combien d’élevage en seront ravagés. C’est démoralisant de voir ses lapins bien portant d’une minute à l’autre s’écrouler et mourir devant soi. C’est quelque chose qui ne peut vraiment pas se décrire. Je ne vous souhaite pas de vivre cela.

Je vous présente les symptômes et lésions de la maladie dans un prochain article.

Que faire maintenant ?

Je vous suggère ce que vous devez faire tout de suite :Des lapins morts de la VHD mis dans une brouette

  • Renforcer les mesures de biosécurité au sein et autour de votre exploitation : éviter toute visite, désinfection systématique de tout le matériel provenant de milieu extérieur à la ferme, pédiluve, rotoluve ….
  • Déstocker votre engraissement ;
  • Réduire l’effectif des lapines en reproduction ;
  • Pour ceux qui veulent investir dans l’élevage de lapin, je vous suggère soit de démarrer avec un effectif assez réduit (si vous voudrez prendre le risque), soit de ne pas le faire du tout en ces moments-ci.

Je dois préciser qu’il existe un vaccin pour éviter la maladie. Malheureusement ce vaccin n’existe pas encore sur le marché béninois…

Depuis 10 ans que je fais ce métier de suivi des fermes d’élevage, je n’ai jamais rencontré une maladie de lapin qui m’a aussi challengé que la VHD. J’ai vu un élevage de plus de 350 lapins littéralement décimé en 12 jours. Le résultat d’un travail minutieux de 8 mois qui s’effondre comme ça en 12 jours. Je ne vous souhaite pas cela !