Dévaluation du Naira et production agricole au Bénin : les nouveaux défis des politiques d’intégration économique

Les institutions d’intégration régionale telles que la CEDEAO et l’UEMOA ainsi que leurs différents organes ont défini nombreuses politiques pour favoriser l’intégration économique et les échanges entre les pays membres. Plusieurs de ces politiques ne sont pas Lire la suite

Bénin : Le gari, notre chlorure de soutien

Je ne sais pas si vous connaissez le gari. Au Bénin, le gari est à la portée de tout le monde. Il fait partie des denrées alimentaires les plus accessibles à toute la population, à toutes les Lire la suite

Agriculture africaine: L’analogie de vendre avant de produire

Il est de notoriété publique de nos jours qu’il faut vendre avant de CTA_Ougandaproduire. Les experts en marketing de même que les spécialistes en production ne perdent pas une seule seconde Lire la suite

Agriculture biologique : La position de l’Afrique

agrio_bioLes réalités africaines sont différentes de celle de l’Europe, de l’Amérique et de la plupart des pays développés. Un sincère merci à monsieur Lewis Yehouenou qui aimerait avoir mon opinion sur la question et a sollicité le présent article. Chaque catégorie de pays à savoir pays développé et pays non développés fait face à des problèmes spécifiques. Certaines des contraintes comme par exemple la destruction de la couche d’ozone sont transversales et affectent aussi bien les pays développés que les pays sous-développés.

En matière agricole, les réalités des pays développés sont en grande partie différentes de celles des pays sous développés. Je prends un exemple courant : la plupart des pays sous développés ont pour leitmotiv l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire alors que les pays développés produisent et stockent pour les 3 voire les 5 prochaines années. Ces pays développés le sont parce qu’ils sont des pays industrialisés : leur agriculture est également industrialisée. Ils ne parlent plus de la mécanisation alors que chez nous en Afrique c’est maintenant on aborde timidement la mécanisation agricole. Notre agriculture est traditionnelle et par conséquent respectueuse de l’environnement.

 On entend parler de plus en plus d’agriculture biologique (bio). En tant que professionnel agricole je définis l’agriculture biologique comme un système de production qui interdit l’utilisation de tout produit chimique à savoir engrais chimique, produits vétérinaire, additifs alimentaires, produits de traitement phytosanitaires, herbicide etc. Il s’agit d’un processus de production qui ne recourt à aucun intrant de synthèse, tout est naturel d’où l’appellation bio. L’agriculture conventionnelle par contre admet l’utilisation des produits chimiques tout en fixant leur norme d’application. L’agriculture intensive ou industrialisée ou encore agriculture productiviste fait partie de l’agriculture conventionnelle. Il est important de préciser que l’agriculture conventionnelle n’exclut pas de recourir à l’amendement organique.

 L’historique du bio

D’après mes lectures, l’histoire du bio remonterait des années 70 où face aux limites de l’agriculture industrialisées, il paraissait intéressant d’envisager un autre type d’agriculture qui limite ou interdit l’utilisation de produits chimiques. A l’approche des années 70, des changements sociologiques importants influencent le développement de l’agriculture biologique. Face à l’apparition d’une agriculture industrielle et de ce fait d’engrais, d’herbicides et de pesticides de synthèse produits par des industries pétrochimiques, l’agriculture biologique fit ses premiers pas. L’agriculture biologique commence à apparaître comme une alternative intéressante face à l’agriculture industrialisée.

Quelle est l’état actuel de notre agriculture ?

En Afrique, notre agriculture cherche toujours à s’exprimer. Extensive, elle enregistre cependant l’engagement d’un nouveau type de producteurs et de structures d’accompagnement technique et financier. L’accord de Maputo qui stipule que les Gouvernements consacrent 10% de leur budget annuel au secteur agricole n’est pas encore une réalité dans tous les pays africains. Notre agriculture est naissante et balbutiante. L’agriculture africaine est tout sauf une agriculture industrialisée ou intensive. C’est pourquoi nos discours de politique agricole sont truffés de sécurité alimentaire et d’autosuffisance alimentaire. -Notez que la sécurité alimentaire est différente de la sécurité des aliments. La sécurité des aliments est l’assurance que les aliments ne causeront pas de dommage au consommateur quand ils sont préparés et/ou consommés conformément à l’usage auquel ils sont destinés. Par contre La sécurité alimentaire (food security) est une expression qui désigne la sécurité des approvisionnements alimentaires en quantité et qualité (AFNOR, 2008).

En outre, nous disposons de quelques produits d’exportation mais l’ignorance des normes internationales de production fait que nous n’intervenons pas sur le marché international comme il le faut. Mon professeur d’Outils Qualité en Production nous avait comptés le mauvais sort de l’ananas produit au Bénin qui, bien que disposant des meilleures élements organoleptiques, laisse au contrôle qualité des traces de résidus au-delà des limites acceptables et de ce fait ne peut intégrer le marché européen. Je me rappelle aussi des quantités considérables de crevettes détruites au sein de l’Union Européenne car les conditions microbiologiques de nos cours d’eau ne respectaient pas les normes en la matière, les mesures hygiéniques liées à la pêche et à l’emballage des crevettes ne sont pas respectées. Tout ceci donne l’impression que nous sommes victimes de la globalisation.

Notre choix, mon avis

Comme vous pouvez le constater, nous n’avons pas les mêmes problèmes avec les pays développés. Nous avons un problème de sécurité alimentaire et d’autosuffisance alimentaire. Notre système de production doit être à mon avis mécanisé puis industrialisé tout en respectant les normes d’application des intrants agricoles. L’instauration de la démarche qualité au sein des systèmes de production va favoriser le contrôle de la qualité des intrants agricoles et permettre une agriculture raisonnée. L’agriculture bio étant une alternative de l’agriculture industrialisée, je ne pense pas qu’elle soit adaptée à notre contexte en tant que choix stratégique de politique agricole nationale.

Mon point de vue ne saurait mettre fin à la réflexion. Vous pouvez partager avec moi le vôtre en commentaire.

Bénin : Top 8 des pratiques qui favorisent la dissémination des germes pathogènes dans les élevages

BiosecuritéUn certain nombre de pratiques d’élevage jouent sérieusement contre le développement de l’élevage au Bénin et dans bien d’autres pays en Afrique.
1- L’élevage en divagation
Ce type d’élevage constitue un danger aussi bien pour celui qui le pratique que le reste des éleveurs de sa localité. Les animaux en divagation sont d’excellents distributeurs de maladies (vecteurs actifs). Même dans certains cas comme dans l’article précédent, ces animaux peuvent s’insérer dans les élevages et contaminer les vôtres. Aussi longtemps que l’élevage en divagation se pratique il sera assez difficile de lutter convenablement contre les épizooties.
2- Le mode de transport des animaux
Transporter les animaux chez nous se fait sans le moindre respect de la réglementation en vigueur. Les bovins, les porcs, les ovins, les caprins sont transportés sur moto. En ce qui concerne les volailles, elles sont également transportées dans des conditions tout à fait déplorables. En général lors des transports, les animaux sont exposés au courant d’air et de ce fait disséminent dans la nature tout germe dont ils seraient porteurs. C’est le cas sur la photo où les poulets sont attachés sur moto certainement vers la route du marché. Etant donné que l’air est un vecteur passif, il peut servir de canal de transmission des pathologies aux animaux ou exploitations d’élevage environnements.
3- L’approvisionnement en intrants (aliments et produits véto)
L’approvisionnement des intrants en particulier les provendes ou les matières premières se réaliste de façon globale, dans une ignorance quasi-totale des mesure de biosécurité de telle sorte que les points de ventes de matières premières constituent un lieu d’échange des germes pathogènes. Beaucoup d’éleveurs infectent leur exploitation à partir des germes collectés sur les lieux de vente de matières premières pour la fabrication de la provende. Par exemple, les éleveurs de porcs s’attroupent généralement autour d’un grand tas de drêche de brasserie déversée au bord des voies pour l’alimentation des porcs comme le montre la photo de l’article. Cette photo est prise à Porto-Novo devant le centre horticole. Vous pouvez voir les sacs de drêche de part et d’autres, les motos et même les éleveurs qui attachent leurs sacs derrières leur moto. Chacun vient sur le lieu de vente avec son sac et, avec la même bassine qui sert de mesure, chacun est servi. Tout s’organise autour d’un partage harmonieux de germes pathogènes. Ces pratiques sont à éviter. La biosécurité doit se mettre aussi en œuvre sur les lieux de rassemblement des éleveurs comme les lieux de ventes d’intrants d’élevage.
4- L’emprunt de mâles reproducteurs
C’est une pratique a commencé par diminuer ces derniers temps mais que certains éleveurs continuent d’y recourir. Les élevages les plus concernés sont les bovins, les porcs et les petits ruminants. Les mâles reproducteurs de même que les femelles s’infectent et s’infestent mutuellement. L’autre conséquence de cette pratique c’est le fort taux de consanguinité dans les élevages. Il avait été mis en œuvre un projet dans la région de l’Ouémé-Plateau dans les années 2009, dont une activité consistait à transférer des groupes de reproducteurs d’aulacode. Chaque aulacodicuteur recevait un groupe d’aulacodes reproducteurs composé d’un mâle et de 4 femelles. Une fois son cheptel grandit, il remboursait le groupe de reproducteurs qui était donc placé auprès d’un autre aulacodiculteur. Vous savez les résultats obtenus ?
Après un effet fugace d’amélioration des effectifs des aulacodes, les cheptels ont commencé par diminuer progressivement du fait de la consanguinité : ce sont les mêmes parents (génétique) qui constituaient les géniteurs d’un élevage à l’autre. Ces mauvaises performances ont conduit à l’abandon de l’activité par un bon nombre d’acteurs de la région.
L’emprunt de mâles reproducteurs est une pratique dont j’ai l’ardent désir de constater sa disparition totale au Bénin et en Afrique.
5- L’absence de pédiluve
La plupart des éleveurs du Bénin négligent l’importance du pédiluve. Le pédiluve est un dispositif contenant un de l’eau plus un désinfectant et qui peut et dans lequel toute personne est censée passer avant d’entrer et de sortir d’une exploitation d’élevage. Il en existe également pour la main et pour les roues des véhicules. C’est un dispositif banal à réaliser mais pour lequel la plupart des éleveurs n’accordent pas grande importance. Certains en dispose mais ne l’utilise pas, d’autres n’en ont même pas. Et pourtant, il s’agit d’un dispositif important pour limiter la dissémination des germes pathogènes d’un élevage à un autre. Notez que l’utilisation du pédiluve est obligatoire.
6- Le nom respect de la mise en quarantaine
La plupart des éleveurs ne savent pas qu’il faut isoler pendant un certain nombre de temps un nouvel animal à introduire dans le cheptel. La recommandation fixe la période d’isolement à 40 jours d’où son appellation quarantaine. Mais sur le terrain nous l’adaptons souvent à 21 jours (la durée d’incubation de la plupart des pathologies courantes n’excède pas 21 jours). Les animaux achetés ou ceux transférés d’un autre élevage sont directement introduits dans les élevages, ce qui favorise la propagation des maladies d’un élevage à l’autre.
7- La vente des animaux ou produits d’élevage au sein des élevages
Les ventes d’animaux ou produits d’élevage comme les œufs, le lait, les fientes, etc se font au niveau de certains éleveurs sur les fermes. Dans le cas de la vente des œufs des pondeuses, certains aviculteurs permettent l’accès à leur ferme aux revendeurs. Ces revendeurs ont l’habitude de parcourir plusieurs fermes afin de trouver assez de plateau d’œufs à acheter. Cette pratique est beaucoup plus remarquée chez les revendeurs ou les clients qui veulent acheter le porc, du bétail etc. Ces derniers veulent choisir eux-mêmes l’animal à acheter et de ce fait, rentrent dans les exploitations d’élevage pour effectuer leur choix. Avec l’absence du pédiluve et des autres mesures de biosécurité, ces revendeurs disséminent d’un élevage à l’autre les agents pathogènes sources des principales maladies.

8- Les visites dans les élevages
J’ai coutume de dire qu’une exploitation d’élevage n’est pas un site touristique. Mais vous savez chez nous, on veut toujours montrer aux parents et amis notre exploitation d’élevage, nos animaux, combien ils sont beaux, propres, ou je ne sais plus. Ces visiteurs viennent chacun avec son paquet de microbes ou de germes pathogènes dont certains peuvent se révéler dangereux pour la santé du cheptel. Les visites des exploitations d’élevage sont à proscrire. Il peut être prévu un couloir à l’extérieur des bâtiments d’élevage pour permettre les visites d’autorités administratives ou politiques mais l’accès direct aux animaux ou matériels d’élevage est strictement interdit.

Bénin : Aux candidats à l’élection présidentielle du 28 Février 2016

COQ

OSEZ PARLER DE L’ELEVAGE

Je sais que très bientôt, les candidats à l’élection présidentielle de février 2016 nous dévoilerons leur programme. Il est vrai que certains nous disent déjà leur ambition pour le Bénin. D’autres seront certainement entrain de finaliser leur projet de société. J’avais déjà publié un article dans lequel j’insistais sur lefait que mon candidat sera celui qui fait la promotion de l’agriculture.

Il est vrai que je tiens encore à tous les éléments détaillés de cet article qui de mon point de vue sont d’une grande importance pour le décollage économique de notre patrie le Bénin. Mais je vous informe chers candidats, l’élevage a été pendant longtemps dilué dans l’agriculture. Les questions relatives à l’élevage ne font presque pas l’objet d’attention particulière. Il est commun de voir citer les priorités en filières de production végétale (coton, ananas, anacarde, etc). Mais en élevage les gens se contentent juste de parler de filières viande, lait ou œufs ou de petit élevage. En réalité, la viande n’est pas une filière, pareil pour le lait et les œufs. Ce sont des produits (final ou en cours) issus de l’élevage des animaux (bovins, ovins caprins, porcs, lapins, volailles, etc). Néanmoins, on peut parler de la filière bovine, de la filière porcine etc. Dans la même lancée, on peut parler des productions de viande, de lait ou d’œufs.

De même, lorsqu’on parle de petit élevage, c’est ridicule. L’élevage est une industrie et ceux qui sont dans ce sous-secteur savent de quoi je parle. Aucune spéculation animale n’a jamais refusé de faire l’objet de choix stratégiques et de grandir c’est-à-dire de se développer et se complaît à se faire appeler petit élevage. Pendant combien de temps allons-nous tourner dos à la production locale alors que les importations de produits carnés flambent de jour en jour ?

Alors, pour mériter mon suffrage et celui des milliers d’éleveurs réunis au sein des coopératives et associations d’éleveurs, je vous invite à présenter votre ambition pour l’élevage. Osez parler de l’élevage.

Beaucoup de Béninois et de Béninoises vivent de l’élevage. Ils espèrent entendre parler d’eux, de leurs activités, les techniciens d’élevages, les entrepreneurs agricoles, les ingénieurs en production et santé animales, les docteurs vétérinaires, les para vétérinaires, les commerçants de bétails, les charcutiers, bouchers, etc., attendent que vous leur parliez de l’élevage. Ils ont des contraintes qui persistent dans le temps. Ils veulent vous écouter leur parler d’eux. Ils veulent se sentir concernés par votre projet de société.

Quel est votre rêve pour l’élevage ?

Quelles sont les spéculations animales que vous allez prioriser une fois élu (e) ?

Quelles sont les projets phares que vous allez mettre en œuvre une fois vous êtes élus (es) ?

Je suis actuellement à un poste de coordination régionale des projets programmes agricoles et je peux vous assurer que les projets de développement de l’élevage se comptent du bout des doigts (sur 19 projets agricoles actuellement répertoriés, seuls 2 projets sont spécifiques à l’élevage). Pendant combien de temps ça va encore perdurer ?

Nous savons que entre les promesses électorales et les réalités d’exercice du pouvoir, il peut y avoir un fossé, néanmoins nous avons envie de se sentir concernés par votre projet de société. Cela nous permettra tout de même de vous évaluer.

Que savez-vous de l’élevage des bovins, des petits ruminants ?

Savez-vous que l’élevage des porcs est constamment menacé par la Peste Porcine Africaine (PPA) ? Avez-vous un plan pour l’assainissement de l’élevage des porcs ?

Savez-vous que le cheptel lapin a été sérieusement frappé par la VHD ? Avez-vous un plan de relance de l’élevage des lapins ?

De nouvelles espèces d’élevage émergent de nos jours, il s’agit par exemple de l’élevage des abeilles et de l’élevage des escargots, etc.

L’une des principales contraintes de la pisciculture est la cherté de l’aliment des poissons. Quels est votre plan pour développer la pisciculture au Bénin ?

Savez-vous que les éleveurs d’aulacodes disparaissent de façon inquiétante malgré tous les travaux de recherches conduits de main de maître par le Professeur Guy Appolinaire Mensah et ses collaborateurs ?

Avez-vous un plan de relance de l’élevage des aulacodes au Bénin ?

Quel est votre plan pour l’aviculture moderne ? Savez-vous que les aviculteurs modernes sont structurés depuis les villages et quartiers de ville jusqu’au niveau national ? Comment pensez-vous accompagner la production d’œufs de table ?

Que pensez-vous de la transhumance et des conflits entre éleveurs et agriculteurs ? Chaque année des Béninois s’affrontent et se tuent pendant ces conflits, à coup de machettes, de gourdins et même à partir des armes à feu de fabrication artisanale.  Ces conflits sont-ils une fatalité ?

Savez-vous que les poulets bicyclettes comptent parmi les cheptels les plus importants de notre pays ? Quel plan avez-vous pour les poulets bicyclettes ? De la viande de bonne qualité nutritionnelle (Rires, c’est prouvé hein).

Alors je vous invite à considérer les réalités socio-économiques de chaque région du Bénin et à nous faire des propositions concrètes. Nous, acteurs du sous-secteur élevage attendons patiemment votre rêve pour l’agriculture en général et pour l’élevage en particulier. Notre motivation à nous rallier à votre cause en dépend largement.

Je vous envoie mes sincères remerciements et vous souhaite une bonne chance.

Louis Agbokou

 

Bénin : A quand la carte épidémiologique ?

La carte du BéninAvant toute chose, un petit rappel. L’épidémiologie est l’étude des facteurs influant sur la santé et les maladies des populations. Il s’agit d’une discipline qui se rapporte à la répartition, à la fréquence et à la gravité des états pathologiques.

L’épidémiologiste compare la fréquence d’une maladie au sein d’un groupe d’animaux (dans le cas précis de l’épidémiologie en sciences vétérinaires) exposés à un agent suspect à celle d’un groupe d’animaux non exposés.

Les études épidémiologiques sont en général réparties en trois catégories :

  • descriptive : recueillir des informations sur le nombre de cas et les caractéristiques d’une pathologie.
  • analytique : recherche les déterminants de cette pathologie (vise habituellement à proposer et/ou vérifier des hypothèses de liens de cause à effets susceptibles de déboucher sur des propositions de solution).
  • évaluative : mesurer les impacts de la survenance d’une pathologie dans une population et une zone géographique données.

La carte épidémiologique présente donc toutes les pathologies d’une zone géographique et d’une population données tout en ressortant les élements de caractérisation de chacune de ces pathologies. Je rends hommage à mes professeurs de l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi en l’occurrence Mme ALI qui nous a enseignés cette matière.

En tant que acteur du sous-secteur élevage du Bénin, j’ai eu grande impression que beaucoup nous reste à faire pour le développement de ce sous-secteur. L’un des outils dont ce sous-secteur a besoin est une carte épidémiologique. Mais c’est presque impensable qu’un tel outil n’est pas jusqu’ici mis au point. Si autant que nous sommes dans ce domaine,nous sommes tous convaincus de son importance, pourquoi nous ne le mettons pas en place ?

Combien de temps encore ceux qui investissent dans l’élevage se verront surprendre par une maladie qu’ils ne comprennent pas et qui malheureusement va décimer la grande partie de leur cheptel ?

J’en veux pour preuve la récente maladie virale hémorragique (VHD) du lapin qui a ravagé des élevages de lapin du nord sud du Bénin. Quelle est la situation actuelle de cette virose sur le terrain (répartition, fréquence, …) ?

Un plan de relance de la cuniculture est-il en cours ? Je n’en sais rien. C’est pourquoi je pose toutes ces questions.

Je pense que l’administration devra sérieusement reconsidérer sa stratégie d’intervention pour le développement du sous-secteur élevage au Bénin.

AFRIQUE : La démarche qualité, le prochain défi pour l’agriculture

Outil d’amélioration continue Le défi actuel de l’agriculture africaine c’est l’autosuffisance alimentaire. Notre agriculture devra nous permettre de manger à notre faim c’est-à-dire de satisfaire l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle des populations africaines. C’est un défi que l’agriculture africaine n’a pas encore relevé et ce n’est un secret pour personne. En témoignent les dons de riz et autres vivres du Japon et d’autres pays industrialisés. Je soutiens que le défi de l’autosuffisance alimentaire doit être une priorité pour les politiques agricoles africaines. Une quelconque politique agricole qui encourage la production des denrées d’exportation alors que la population croupit dans la misère, est à mon sens inappropriée pour le continent africain. L’Afrique doit d’abord produire pour nourrir son peuple.

Alors, dans la mise en œuvre de cette vision de l’accroissement de la productivité agricole en vue d’assurer l’autosuffisance alimentaire, je propose d’inscrire l’agriculture africaine dans la démarche qualité. La promotion de la démarche qualité dans l’agriculture béninoise intègre mes critères de choix du prochain candidat de la République du Bénin en avril 2016.

POURQUOI LA DEMARCHE QUALITE EN AFRIQUE ?

La démarche qualité, pour conduire les processus de production agricole selon les normes. La normalisation contribue non seulement au commerce international, mais également à l’infrastructure dont dépend la société, y compris en matière de santé et d’environnement, tout en favorisant le développement durable et les bonnes pratiques réglementaires. Les normes se divisent en trois grandes catégories, selon qu’elles se rapportent à des produits, à des processus ou à des systèmes de management. Les premières concernent la qualité et la sécurité des biens et des services. Les secondes portent sur les conditions de production, de conditionnement et de perfectionnement des produits et service (Gouroubera, 2015). Si l’agriculture africaine n’est pas au rendez-vous des productions agricoles mondiales c’est entre autres parce que le management de la qualité et le respect des normes réglementaires ne sont pas pris au sérieux. Je pense qu’il est temps d’instaurer la démarche qualité dans l’agriculture africaine. La qualité n’est pas le luxe. La population africaine a désormais le droit de consommer des denrées agricoles saines, ne mettant pas en danger leur santé, produites transformées et conditionnées d’après des processus reproductibles et qui peuvent être audités.

J’ai eu la chance de participer à une séance de mise en place des acteurs de la filière ananas de la région Ouémé-Plateau où je leur ai proposé lors de la définition de leurs axes stratégiques de s’engager dans la démarche qualité. Mais dans les débats, j’ai constaté une méfiance de la part de l’assistance. Cette méfiance s’exprimait par le fait que la mise en place de la démarche qualité nécessite beaucoup de moyens financiers. J’ai donc eu l’opportunité de clarifier que la mise en place de la démarche qualité a pour objectif principal la satisfaction des exigences des consommateurs. Il s’agit de produire en se conformant à la réglementation et aux normes internationales. A ce sujet, je dois préciser que la certification n’est pas le seul objectif de la démarche qualité et que c’est la certification qui n’est qu’une reconnaissance internationale, qui nécessite un peu plus de ressources. Encore qu’il faut toujours évaluer les frais liés à la mise en œuvre de la démarche qualité aux pertes (coût de non-qualité) engendrées par l’absence du système de management de la qualité.

L’agriculture africaine doit s’engager dans la démarche qualité parce que l’Afrique en a assez de consommer des produits de qualité douteuse qui détruisent la santé de ses fils et de ses filles. Nous avons besoin de consommer des denrées agricoles de qualité produites par nous-mêmes, respectant les normes, et la démarche qualité nous y aidera. La bonne santé des populations africaines dépend en grande partie de ce que nous consommons.

QUELS SONT LES AVANTAGES LA DEMARCHE QUALITE ?

Les enjeux du management de la qualité s’apprécient sur plusieurs plans dont voici quelques-uns :

  • Financier : Faire plus de profit

Le déploiement de la démarche qualité conduit à une augmentation du chiffre d’affaire de l’entreprise. Il va s’en suivre dans notre contexte, une amélioration du revenu des entrepreneurs agricoles.

  • Commercial : Augmenter les parts de marché

La démarche qualité facilite l’écoulement des produits dans la mesure où ces produits sont conçus en tenant compte des exigences implicites et explicites de la clientèle. Elle augmente la compétitivité de l’entreprise et augmente la confiance du client

  • Techniques : Améliorer les performances techniques

La qualité permet de maîtriser les techniques de production et de s’informer des nouvelles technologies. Elle permettra de respecter les conditions de production, de conservation, de stockage et de distribution des produits agricoles afin d’assurer à la population africaine une meilleure santé. La bonne santé des Africains est nécessaire pour renforcer et achever son processus de développement.

  • Notoriété internationale : Gage du professionnalisme

Les entrepreneurs agricoles africains doivent se professionnaliser. Cela au besoin leur permettra d’écouler leurs produits sur la marché international. J’avais participé à une séance de travail avec une association de riziculteurs qui déploraient une mévente de 285 tonnes de semences de riz. Je l’avais automatiquement relayé sur Twitter pour donner une ouverture internationale à leur préoccupation. Mais dans la suite des débats, il s’est avéré que la qualité germinative desdites semences n’est pas rassurante. De façon globale, nos produits agricoles n’arrivent pas à pénétrer le marché international parce qu’ils sont détectés non conformes au cours des contrôles. Il est vrai que de mon point de vue, le marché international n’est pas l’objectif du moment, l’Afrique veut produire pour nourrir ses enfants. Une fois on aura atteint l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle, nous irons sur le marché international.

COMMENT INTEGRER LA DEMARCHE QUALITE  ?

Toutes les propositions en l’occurrence celles relatives au financement et au professionnalisme de l’agriculture béninoise contenu dans mes critères de choix du prochain candidat de la République du Bénin en avril 2016 sont à prendre en compte.

Ensuite il faut encourager toute initiative pour la promotion de la qualité dans le monde rural. Les entrepreneurs agricoles doivent être organisés en réseau.

L’Etat recrute des spécialistes de la qualité pour l’encadrement de ces réseaux d’entrepreneurs agricoles jusqu’à la labellisation de leurs produits.

Organiser sur le plan africain des compétitions pour la promotion de la qualité dans l’agriculture. Cela demande certainement du temps, mais si l’Afrique s’engage, nous allons relever le défi de la qualité dans le domaine agricole en l’Afrique !

VIVA AFRICA !!!

Gabon : vers un réseau de 2000 jeunes exploitants de palmier à huile

Le Gouvernement du Gabon en partenariat avec la Malaisie met en place le projet d’installation de 2000 jeunes exploitants gabonais. Il s’agit d’un appui en formation et en logistiques à ces jeunes exploitants gabonais. Le programme de formation inclut des visites de sites de production en Malaisie et même l’apprentissage de la langue anglaise… Les jeunes qui suivront à terme la formation seront installés sur un domaine de 7 hectares avec un demi hectare réservé pour la production. Ces jeunes exploitants seront mis en réseau pour réellement vivre de leurs activités. Le partenariat avec la Malaisie a été effectif à travers le FELDA GLOBAL VENTURES. Un exemple que beaucoup d’autres pays africains peuvent suivre…palmier a huile

Et pourtant la VHD a un vaccin !

Au Bénin, la VHD continue de détruire les élevages de lapins. Les éleveurs les plus avisés abattent les lapins et les conservent au congélateur. Mais le plus grands nombre d’éleveurs n’a Jeunes lapinsmême pas de congélateur. En outre, notre système d’élevage ne permet pas d’appliquer convenablement les mesures de biosécurité. Le Bénin ne dispose toujours pas du vaccin de la VHD. Pourquoi continuer de subir la VHD si le vaccin existe en France et certainement dans d’autres pays africains ?

Pourquoi ne pas venir en aide aux cuniculteurs du bénin ?

Je lance par ce biais un appel à toute personne ou institution pouvant venir en aide aux cuniculteurs du Bénin face à l’assaut de la VHD. Même si les questions liées aux vaccins relèvent du rôle régalien de l’Etat, cela n’empêche pas la collaboration pour la mise en place des vaccins. Une prompte intervention permettra le soulagement des cuniculteurs et la relance de la filière cunicole au Bénin. A contrario, la filière cunicole s’anéantit progressivement. Malheureusement.

Quelles étaient les contraintes du secteur agricole il avait de cela 5 ans ? (12)

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ASPECTS LIES AU GENRE

Selon les données du RGPH3 (INSAE, 2002), la proportion des femmes actives dans les emplois agricoles tourne autour de 35,9%. A cette proportion vraisemblablement liée aux femmes actives agricoles ou chefs d’exploitations agricoles, il faudrait ajouter la grande masse des femmes intervenant dans les activités typiquement féminines de post-récolte telles que : la transformation et la commercialisation des produits agricoles.

Les activités qui absorbent la plus grande proportion des groupes vulnérables que sont les femmes et les jeunes, sont de plus en plus au cœur des approches de mise en œuvre des actions dans le secteur et font même l’objet d’une démarche d’institutionnalisation. Beaucoup reste cependant à faire pour surmonter les contraintes socioculturelles qui persistent, afin de permettre à cette catégorie d’acteurs de bénéficier de toute l’attention requise et de jouer correctement sa partition dans les programmes de développement du secteur agricole.

Cinq années après la validation du PSRSA, ces contraintes se sont-elles amenuisées ?

Quelles étaient les contraintes du secteur agricole il avait de cela 5 ans ? (11)

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MESURES FISCALES

Des dispositions existent en matière de mesures fiscales favorables à l’importation de matériels et équipements agricoles. Cependant ces mesures fiscales sont méconnues de la plupart des acteurs concernés ou sont mal interprétées par les agents chargés de leur mise en application. Cet état de chose n’encourage pas les exploitants agricoles à investir dans l’utilisation de ces équipements.

Cinq années après la validation du PSRSA, la situation s’est-elle améliorée ?

Quelles étaient les contraintes du secteur agricole il avait de cela 5 ans ? (10)

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FINANCEMENT DU MONDE RURAL

Les besoins sont énormes et l’offre actuelle, essentiellement basée sur la micro-finance avec des crédits à 80% concentrés sur le court terme, reste insignifiante. A titre d’exemple, en 2007, il est noté que seulement 18,3% de petits exploitants et 2% des éleveurs ont eu accès au crédit.

Les besoins d’investissements productifs en agriculture qui nécessitent des crédits à moyen et long termes sont quasi insatisfaits (crédit d’équipements, financement des infrastructures agricoles, etc.).

La grande masse de petits producteurs gestionnaires d’exploitations de type familial, sont ainsi exclus du financement. En dehors de la filière coton où le recouvrement est plus ou moins assuré, les banques sont réticentes à financer les filières agricoles, car jugées à risques élevés. Les risques climatiques, les catastrophes naturelles et l’inexistence de dispositions en matière d’assurance agricole, compliquent davantage l’accès des producteurs à la micro finance.

Selon le Document de Politique Nationale de Développement de la Micro finance 2007-2015, les montants moyens de crédit par emprunteur s’évaluent à 633.000 FCFA pour les petits exploitants et 19 millions de FCFA pour les micro, petites et moyennes entreprises agricoles.

Par ailleurs les prévisions de dépenses d’investissements publics au profit du secteur agricole sont passées de 21,009 milliards de FCFA en 2003 à 24,725 milliards en 2007. Quant aux dépenses effectives d’investissements publics, elles sont passées de 19,103 milliards de FCFA en 2003 à 13, 772 milliards de FCFA en 2007. Les taux d’exécution financière ont évolué de 90,54% à 55,70% sur la période 2003-2007 avec un taux d’exécution moyen de 44,68%.

Ainsi, non seulement les subventions octroyées à travers le Budget National sont nettement inférieures aux normes recommandées dans la sous région (10%), mais elles sont difficiles à mobiliser à temps requis, du fait de l’inadaptation des procédures actuelles de décaissement par rapport aux spécificités du secteur agricole et de la faible capacité des structures de gestion des projets.

Cinq années après la validation du PSRSA, ces contraintes se sont-elles amenuisées ?

Quelles étaient les contraintes du secteur agricole il avait de cela 5 ans ? (9)

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AMENAGEMENTS HYDRO AGRICOLES

Ils ont été réalisés dans diverses localités du pays et ont souvent nécessité d’importantes ressources dont les difficultés de mobilisation expliquent le nombre limité de ces infrastructures. Les dispositions de mise en valeur des périmètres aménagés, telles que la mécanisation des opérations culturales, les équipements divers, les intrants spécifiques, la main d’œuvre qualifiée et l’organisation des acteurs, étant souvent laissées au soin des producteurs sans moyens requis, il se pose le problème de la valorisation optimale de ces aménagements.

Des contraintes d’ordre sociologique (notamment sur les questions foncières), technique, de gestion et de commercialisation, restent prépondérantes.

Par ailleurs, les dispositifs institutionnels actuels de préparation et de mise en œuvre des projets d’aménagement, ainsi que le contrôle des travaux y afférents, sont handicapés par des lourdeurs administratives et de procédures inadaptées de passation de marchés. Aussi les excès pluviométriques et les fortes crues des cours d’eau qui causent d’importants dégâts chaque année sous le regard impuissant des producteurs et des autorités politico administratives locales et nationales méritent-ils un mécanisme   de surveillance continue en vue d’une gestion proactive de leurs impacts.

Cinq années après la validation du PSRSA, ces contraintes se sont-elles amenuisées ?

Quelles étaient les contraintes du secteur agricole il avait de cela 5 ans ? (8)

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COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES

Les transactions commerciales d’une manière générale, celles liées aux produits agricoles et dérivés en particulier, subissent très souvent les conséquences des situations conjoncturelles régionales ou internationales. Le Bénin joue depuis longtemps un rôle stratégique dans les échanges entre les pays côtiers et ses voisins de l’hinterland. La proximité de l’important marché que représentent ces pays (notamment le Nigeria, le Burkina Faso et le Niger) ainsi que l’appartenance du Bénin aux espaces UEMOA et CEDEAO, constituent un atout pour l’écoulement des produits agricoles disposant d’avantages comparatifs, au regard de la faible taille du marché national. Mais les circuits de commercialisation des produits agricoles sont pour l’essentiel encore peu structurés et restent dominés par l’informel, avec une intégration insuffisante au marché sous régional. La plupart des acteurs à différents niveaux, notamment les femmes, ne jouissent pas d’une surface financière suffisante ni de mesures d’accompagnement adéquates pour assurer une amélioration des transactions commerciales sur lesdits produits. Certaines initiatives récentes d’associations par filière (céréales, bétail et viande, fruits et légumes, pêches et post-capture, élevages non conventionnels… etc.) ou de regroupement en réseau (Réseau des opérateurs économiques du secteur agroalimentaire) augurent de nouvelles perspectives à prendre en considération. Par ailleurs, l’état défectueux des routes et pistes, l’enclavement des zones de production et les tracasseries administratives sont autant d’handicaps à lever.

Il est nécessaire de soutenir et de renforcer les dynamiques en cours en donnant à la commercialisation des produits agricoles un caractère plus structuré visant un élargissement des débouchés pour l’écoulement et des échanges équitables à travers le développement d’un système d’information sur les marchés. Cela appelle entre autres, une réorganisation progressive des circuits actuels dans le sens d’une transparence des transactions, avec pour éléments-clé une bonne connaissance des marchés, des flux et des prix des produits et un partenariat actif entre les acteurs d’une filière ou d’un groupe de filières.

Cinq années après la validation du PSRSA, ces contraintes se sont-elles amenuisées ?