Aviculture locale : Pourquoi devons-nous consommer les poulets locaux ?

poulet bicyclette

Les poulets locaux sont ce que j’appelle notre patrimoine culturel, personne ne fera sa promotion à notre place. Consommer les poulets bicyclettes, c’est participer à la promotion de notre patrimoine culturel, c’est encourager un éleveur quelque part dans un village à persévérer.

Qu’est-ce que cela veut dire en réalité ?

Encourager un éleveur quelque part à persévérer, c’est comme si vous lui octroyez une subvention. Cela veut dire que vous vous substituez à l’Etat et vous encouragez la création de la filière avicole locale. Lorsque la demande de poulets locaux devient de plus en plus forte, la production va forcément suivre car les gens verront l’opportunité de s’investir dans l’activité. Je nous invite à consommer sain et en même temps, à participer au développement de votre pays.

En plus vous ne perdez rien, au contraire…

La recherche a prouvé que les caractéristiques organoleptiques de la viande de poulet local à savoir la tendreté, le goût et la saveur sont meilleures comparées aux volailles importées. Je pense que la recherche n’a rien inventé. Pour vous en convaincre, passer à l’action. Avez-vous dégusté une fois le poulet bicyclette ? Si non, c’est le meilleur moment pour le tester. Si oui vous savez de quoi je parle. C’est une viande blanche, tendre, d’une saveur unique et très agréable. En dehors de son goût unique, vous avez beaucoup à gagner en consommant la viande de poulet bicyclette car la consommation de cette viande vous permet d’éviter certaines maladies d’origine alimentaire grâce à l’apport des nutriments nécessaires au bon fonctionnement de votre organisme.  La viande de poulet bicyclette est une excellente source de phosphore, zinc, sélénium, vitamine B3, vitamine B6. Elle est également riche en fer, vitamine B2, vitamine B5, magnésium, potassium, cuivre, vitamine B1, vitamine B12, vitamine D, etc. Comme vous pouvez le constater, consommer la viande de poulet bicyclette c’est comme si vous prenez des comprimés de vitamines et minéraux à la différence cette fois-ci qu’il s’agit des vitamines et minéraux naturels et non synthétiques.

Consommer des poulets bicyclettes prévient des maladies cardiovasculaires car la viande de poulet est une viande blanche, pauvre en acides gras saturés, en grande partie responsables des maladies cardiovasculaires. Le poulet bicyclette constitue une excellente source de protéines car sa viande renferme les neuf acides aminés essentiels à l’organisme.

La viande des poulets bicyclettes est de nos jours de plus en plus préférée par les consommateurs. Plusieurs complexes hôteliers les insèrent dans leur menu. Je ne sais pas pour vous, mais je l’ai déjà remarqué au niveau de certains hôtels de la place. L’autre avantage de l’élevage des poulets locaux est qu’il permet de consommer bio car n’étant pas produit dans un système industriel, il n’y a pas eu recours aux substances chimiques particulières dans le processus de production.

Je vous encourage donc à consommer les poulets bicyclettes pour apporter votre contribution au développement de votre communauté et pour vous assurer une bonne santé, la santé est notre meilleur atout.

(Extrait de mon livre sur l’élevage des poulets locaux).

Agribusiness TV : La première web TV au service de l’agriculture en Afrique

Lorsque j’ai publié l’article sur Que faire pour intéresser les jeunes à l’agriculture ?, j’ai remarqué un intérêt prononcé des lecteurs professionnels du monde agricole. J’ai donc décidé de le partager sur la liste de diffusion Jeunes-ARDYIS CTA, qui regroupe des jeunes professionnels du secteur agricole – une initiative du CTA. C’est sur ce groupe en question que j’ai été mis au courant de cette innovation de la web télé au service de l’agriculture et les jeunes entrepreneurs agricoles.
L’agriculture africaine nécessite plus que jamais une attention particulière. Toutes les initiatives visant à inciter les jeunes à s’intéresser à l’agriculture sont pour ma part à encourager et à promouvoir. C’est à juste titre que je suis heureux de vous annoncer la mise en service très prochainement de la première web télé au service de l’agriculture en Afrique.

Quelle est sa mission ?
Agribusiness TV, dans sa vision globale de promotion de l’agriculture, fait recours aux vidéos comme outil de promotion et de (re)valorisation des métiers d’agriculture aux yeux jeunes.

Quels avantages pouvons-nous en tirer ?
Nul n’ignore l’importance de la communication dans le développement d’un secteur d’activité. La web télé sera consacrée exclusivement à la promotion des jeunes entrepreneurs agricoles à travers des interviews, des témoignages et des récits de jeunes entrepreneurs agricoles à succès. Agribusiness TV mettra l’accent sur les aspects suivants : Comment ces jeunes travaillent pour faire prospérer leurs initiatives ? Quels sont les facteurs clés qui expliquent le succès de leur idée d’entreprise ? Quels ont été les problèmes rencontrés et comment ont-ils réussi à les surmonter ? Quelle est la situation actuelle des jeunes dans l’entrepreneuriat agricole en Afrique, particulièrement dans les pays qui seront couverts ? Quelles sont les possibilités existantes pour les jeunes et comment peuvent-ils les saisir ?

Quels sont les pays couverts ?
La diffusion de la web TV est en principe prévue au profit de tous les pays africains. Néanmoins, il a été conçu une phase pilote à déployer dans 4 pays africains à savoir le Bénin, le Cameroun, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.
En attendant le lancement officiel, vous pouvez mieux vous en informer en cliquant ici ou suivre sur les réseaux sociaux: Facebook ; Twitter ; Linkedin ; Instagram.
Vous pouvez aussi nous adresser directement vos préoccupations en commentaires.

Je vous remercie.

Louis Agbokou et Nawsheen Hosenally

Bénin : Top 8 des pratiques qui favorisent la dissémination des germes pathogènes dans les élevages

BiosecuritéUn certain nombre de pratiques d’élevage jouent sérieusement contre le développement de l’élevage au Bénin et dans bien d’autres pays en Afrique.
1- L’élevage en divagation
Ce type d’élevage constitue un danger aussi bien pour celui qui le pratique que le reste des éleveurs de sa localité. Les animaux en divagation sont d’excellents distributeurs de maladies (vecteurs actifs). Même dans certains cas comme dans l’article précédent, ces animaux peuvent s’insérer dans les élevages et contaminer les vôtres. Aussi longtemps que l’élevage en divagation se pratique il sera assez difficile de lutter convenablement contre les épizooties.
2- Le mode de transport des animaux
Transporter les animaux chez nous se fait sans le moindre respect de la réglementation en vigueur. Les bovins, les porcs, les ovins, les caprins sont transportés sur moto. En ce qui concerne les volailles, elles sont également transportées dans des conditions tout à fait déplorables. En général lors des transports, les animaux sont exposés au courant d’air et de ce fait disséminent dans la nature tout germe dont ils seraient porteurs. C’est le cas sur la photo où les poulets sont attachés sur moto certainement vers la route du marché. Etant donné que l’air est un vecteur passif, il peut servir de canal de transmission des pathologies aux animaux ou exploitations d’élevage environnements.
3- L’approvisionnement en intrants (aliments et produits véto)
L’approvisionnement des intrants en particulier les provendes ou les matières premières se réaliste de façon globale, dans une ignorance quasi-totale des mesure de biosécurité de telle sorte que les points de ventes de matières premières constituent un lieu d’échange des germes pathogènes. Beaucoup d’éleveurs infectent leur exploitation à partir des germes collectés sur les lieux de vente de matières premières pour la fabrication de la provende. Par exemple, les éleveurs de porcs s’attroupent généralement autour d’un grand tas de drêche de brasserie déversée au bord des voies pour l’alimentation des porcs comme le montre la photo de l’article. Cette photo est prise à Porto-Novo devant le centre horticole. Vous pouvez voir les sacs de drêche de part et d’autres, les motos et même les éleveurs qui attachent leurs sacs derrières leur moto. Chacun vient sur le lieu de vente avec son sac et, avec la même bassine qui sert de mesure, chacun est servi. Tout s’organise autour d’un partage harmonieux de germes pathogènes. Ces pratiques sont à éviter. La biosécurité doit se mettre aussi en œuvre sur les lieux de rassemblement des éleveurs comme les lieux de ventes d’intrants d’élevage.
4- L’emprunt de mâles reproducteurs
C’est une pratique a commencé par diminuer ces derniers temps mais que certains éleveurs continuent d’y recourir. Les élevages les plus concernés sont les bovins, les porcs et les petits ruminants. Les mâles reproducteurs de même que les femelles s’infectent et s’infestent mutuellement. L’autre conséquence de cette pratique c’est le fort taux de consanguinité dans les élevages. Il avait été mis en œuvre un projet dans la région de l’Ouémé-Plateau dans les années 2009, dont une activité consistait à transférer des groupes de reproducteurs d’aulacode. Chaque aulacodicuteur recevait un groupe d’aulacodes reproducteurs composé d’un mâle et de 4 femelles. Une fois son cheptel grandit, il remboursait le groupe de reproducteurs qui était donc placé auprès d’un autre aulacodiculteur. Vous savez les résultats obtenus ?
Après un effet fugace d’amélioration des effectifs des aulacodes, les cheptels ont commencé par diminuer progressivement du fait de la consanguinité : ce sont les mêmes parents (génétique) qui constituaient les géniteurs d’un élevage à l’autre. Ces mauvaises performances ont conduit à l’abandon de l’activité par un bon nombre d’acteurs de la région.
L’emprunt de mâles reproducteurs est une pratique dont j’ai l’ardent désir de constater sa disparition totale au Bénin et en Afrique.
5- L’absence de pédiluve
La plupart des éleveurs du Bénin négligent l’importance du pédiluve. Le pédiluve est un dispositif contenant un de l’eau plus un désinfectant et qui peut et dans lequel toute personne est censée passer avant d’entrer et de sortir d’une exploitation d’élevage. Il en existe également pour la main et pour les roues des véhicules. C’est un dispositif banal à réaliser mais pour lequel la plupart des éleveurs n’accordent pas grande importance. Certains en dispose mais ne l’utilise pas, d’autres n’en ont même pas. Et pourtant, il s’agit d’un dispositif important pour limiter la dissémination des germes pathogènes d’un élevage à un autre. Notez que l’utilisation du pédiluve est obligatoire.
6- Le nom respect de la mise en quarantaine
La plupart des éleveurs ne savent pas qu’il faut isoler pendant un certain nombre de temps un nouvel animal à introduire dans le cheptel. La recommandation fixe la période d’isolement à 40 jours d’où son appellation quarantaine. Mais sur le terrain nous l’adaptons souvent à 21 jours (la durée d’incubation de la plupart des pathologies courantes n’excède pas 21 jours). Les animaux achetés ou ceux transférés d’un autre élevage sont directement introduits dans les élevages, ce qui favorise la propagation des maladies d’un élevage à l’autre.
7- La vente des animaux ou produits d’élevage au sein des élevages
Les ventes d’animaux ou produits d’élevage comme les œufs, le lait, les fientes, etc se font au niveau de certains éleveurs sur les fermes. Dans le cas de la vente des œufs des pondeuses, certains aviculteurs permettent l’accès à leur ferme aux revendeurs. Ces revendeurs ont l’habitude de parcourir plusieurs fermes afin de trouver assez de plateau d’œufs à acheter. Cette pratique est beaucoup plus remarquée chez les revendeurs ou les clients qui veulent acheter le porc, du bétail etc. Ces derniers veulent choisir eux-mêmes l’animal à acheter et de ce fait, rentrent dans les exploitations d’élevage pour effectuer leur choix. Avec l’absence du pédiluve et des autres mesures de biosécurité, ces revendeurs disséminent d’un élevage à l’autre les agents pathogènes sources des principales maladies.

8- Les visites dans les élevages
J’ai coutume de dire qu’une exploitation d’élevage n’est pas un site touristique. Mais vous savez chez nous, on veut toujours montrer aux parents et amis notre exploitation d’élevage, nos animaux, combien ils sont beaux, propres, ou je ne sais plus. Ces visiteurs viennent chacun avec son paquet de microbes ou de germes pathogènes dont certains peuvent se révéler dangereux pour la santé du cheptel. Les visites des exploitations d’élevage sont à proscrire. Il peut être prévu un couloir à l’extérieur des bâtiments d’élevage pour permettre les visites d’autorités administratives ou politiques mais l’accès direct aux animaux ou matériels d’élevage est strictement interdit.

Porciculture : Avec ou sans une bonne clôture ?

porc sur la cour

Un éleveur de porc qui vit à Kotan dans la commune d’Avrankou nous avait sollicités en 2008 pour comprendre ce qui se passait sur son exploitation. En fait, depuis trois jours il enregistrait des mortalités dans son élevage. Il disposait de 7 truies reproductrices, 1 verrat reproducteur et 15 porcs à l’engraissement. Lorsqu’on était allé sur son site, il ne restait que 3 truies dont deux sont gestantes, le verrat reproducteur et 9 porcs à l’engraissement. Il nous a rapportés que les animaux arrêtent de manger et meurent quelques heures après. En dehors de l’observation, nous avons demandé certaines informations dont entre autres, l’existence et la consultation du calendrier prophylactique, le type d’aliment distribué et son lieu d’approvisionnement, etc. Nous avons fait un traitement à base d’Ornipural, d’Antibiotique et de vitamine. Le lendemain, il on était reparti sur le site. La mortalité a continué, on avait compté 3 porcs au total. Cette fois-là, le fils de l’éleveur était aussi présent. On lui avait demandé de nous dire qui se serait passé de nouveau environ une semaine avant que les mortalités ne commencent. C’est ainsi qu’il nous révéla que trois jours avant les, qu’il était venu trouver dans la loge d’une truie un verrat d’un autre élevage qui s’y est infiltré à travers les failles de la clôture. Il paraitrait que le verrat aurait même sailli certaines truies. Le fis de l’éleveur nous disait qu’il a chassé le verrat de l’élevage. Il n’en avait même pas informé son père. Ce n’est après ce récit que nous avions pensé à la Peste Porcine Africaine (PPA) car en considérant les données épidémiologiques en ce moment, c’était pratiquement la seule la maladie qui avait une telle allure. Nous avons donc proposé à l’éleveur d’aller voir le Chef du Village ensemble pour en savoir plus par rapport au verrat en divagation. Lorsqu’on était allé chez le chef du village, il nous expliquait qu’il avait reçu la plainte d’un autre éleveur chez qui le verrat était également rentré et qui avait tué le verrat. Il s’était ensuite révélé que le verrat en question était le seul rescapé d’un élevage dont tous les autres porcs étaient morts et qui se situait dans un village voisin (Vagnon). Nous avons tous compris qu’il s’agissait de la PPA. L’éleveur avait presque les larmes aux yeux quand il nous déclarait qu’il avait fait un crédit de 5 millions de FCFA à rembourser sur 5 ans. Ce verrat avait littéralement disséminé la PPA dans presque tous les élevages du village car la plupart des éleveurs de porcs ne comprenaient rien des mesures de biosécurité.

Que pouvait-il faire pour ne pas perdre tous ces porcs?

Pour éviter ce triste sort, il suffit de respecter les mesures de biosécurité. Pour commencer, il faut faire remarquer que l’éleveur ne disposait pas de pédiluve à l’entrée de sa porcherie. La porcherie n’est pas clôturée avec le soin. En effet, il avait fait la clôture en se servant des claies mal posées. L’hygiène au sein des loges était acceptable et il disposait même d’un plan de prophylaxie. Mais en principe, rien n’est à négliger. Une petite faille peut gâcher tout l’effort consenti. L’ensemble des mesures à mettre en œuvre pour prévenir et empêcher l’entrée et/ou la sortie de germes pathogènes d’un élevage doit être suivi avec rigueur. Quelques-unes de ces mesures sont détaillées dans l’article L’essentiel sur l’habitat du porc en milieu tropical. Il s’agit d’un ensemble de mesures simples très souvent banalisées par bon nombre d’éleveurs. Il faut préciser que certaines pratiques d’élevage au Bénin favorisent l’entretien et la dissémination des germes pathogènes d’un élevage à l’autre.

Quelles sont ces pratiques ? La réponse se trouve dans l’article suivant.

Merci et plein succès à vous.

Bénin : Aux candidats à l’élection présidentielle du 28 Février 2016

COQ

OSEZ PARLER DE L’ELEVAGE

Je sais que très bientôt, les candidats à l’élection présidentielle de février 2016 nous dévoilerons leur programme. Il est vrai que certains nous disent déjà leur ambition pour le Bénin. D’autres seront certainement entrain de finaliser leur projet de société. J’avais déjà publié un article dans lequel j’insistais sur lefait que mon candidat sera celui qui fait la promotion de l’agriculture.

Il est vrai que je tiens encore à tous les éléments détaillés de cet article qui de mon point de vue sont d’une grande importance pour le décollage économique de notre patrie le Bénin. Mais je vous informe chers candidats, l’élevage a été pendant longtemps dilué dans l’agriculture. Les questions relatives à l’élevage ne font presque pas l’objet d’attention particulière. Il est commun de voir citer les priorités en filières de production végétale (coton, ananas, anacarde, etc). Mais en élevage les gens se contentent juste de parler de filières viande, lait ou œufs ou de petit élevage. En réalité, la viande n’est pas une filière, pareil pour le lait et les œufs. Ce sont des produits (final ou en cours) issus de l’élevage des animaux (bovins, ovins caprins, porcs, lapins, volailles, etc). Néanmoins, on peut parler de la filière bovine, de la filière porcine etc. Dans la même lancée, on peut parler des productions de viande, de lait ou d’œufs.

De même, lorsqu’on parle de petit élevage, c’est ridicule. L’élevage est une industrie et ceux qui sont dans ce sous-secteur savent de quoi je parle. Aucune spéculation animale n’a jamais refusé de faire l’objet de choix stratégiques et de grandir c’est-à-dire de se développer et se complaît à se faire appeler petit élevage. Pendant combien de temps allons-nous tourner dos à la production locale alors que les importations de produits carnés flambent de jour en jour ?

Alors, pour mériter mon suffrage et celui des milliers d’éleveurs réunis au sein des coopératives et associations d’éleveurs, je vous invite à présenter votre ambition pour l’élevage. Osez parler de l’élevage.

Beaucoup de Béninois et de Béninoises vivent de l’élevage. Ils espèrent entendre parler d’eux, de leurs activités, les techniciens d’élevages, les entrepreneurs agricoles, les ingénieurs en production et santé animales, les docteurs vétérinaires, les para vétérinaires, les commerçants de bétails, les charcutiers, bouchers, etc., attendent que vous leur parliez de l’élevage. Ils ont des contraintes qui persistent dans le temps. Ils veulent vous écouter leur parler d’eux. Ils veulent se sentir concernés par votre projet de société.

Quel est votre rêve pour l’élevage ?

Quelles sont les spéculations animales que vous allez prioriser une fois élu (e) ?

Quelles sont les projets phares que vous allez mettre en œuvre une fois vous êtes élus (es) ?

Je suis actuellement à un poste de coordination régionale des projets programmes agricoles et je peux vous assurer que les projets de développement de l’élevage se comptent du bout des doigts (sur 19 projets agricoles actuellement répertoriés, seuls 2 projets sont spécifiques à l’élevage). Pendant combien de temps ça va encore perdurer ?

Nous savons que entre les promesses électorales et les réalités d’exercice du pouvoir, il peut y avoir un fossé, néanmoins nous avons envie de se sentir concernés par votre projet de société. Cela nous permettra tout de même de vous évaluer.

Que savez-vous de l’élevage des bovins, des petits ruminants ?

Savez-vous que l’élevage des porcs est constamment menacé par la Peste Porcine Africaine (PPA) ? Avez-vous un plan pour l’assainissement de l’élevage des porcs ?

Savez-vous que le cheptel lapin a été sérieusement frappé par la VHD ? Avez-vous un plan de relance de l’élevage des lapins ?

De nouvelles espèces d’élevage émergent de nos jours, il s’agit par exemple de l’élevage des abeilles et de l’élevage des escargots, etc.

L’une des principales contraintes de la pisciculture est la cherté de l’aliment des poissons. Quels est votre plan pour développer la pisciculture au Bénin ?

Savez-vous que les éleveurs d’aulacodes disparaissent de façon inquiétante malgré tous les travaux de recherches conduits de main de maître par le Professeur Guy Appolinaire Mensah et ses collaborateurs ?

Avez-vous un plan de relance de l’élevage des aulacodes au Bénin ?

Quel est votre plan pour l’aviculture moderne ? Savez-vous que les aviculteurs modernes sont structurés depuis les villages et quartiers de ville jusqu’au niveau national ? Comment pensez-vous accompagner la production d’œufs de table ?

Que pensez-vous de la transhumance et des conflits entre éleveurs et agriculteurs ? Chaque année des Béninois s’affrontent et se tuent pendant ces conflits, à coup de machettes, de gourdins et même à partir des armes à feu de fabrication artisanale.  Ces conflits sont-ils une fatalité ?

Savez-vous que les poulets bicyclettes comptent parmi les cheptels les plus importants de notre pays ? Quel plan avez-vous pour les poulets bicyclettes ? De la viande de bonne qualité nutritionnelle (Rires, c’est prouvé hein).

Alors je vous invite à considérer les réalités socio-économiques de chaque région du Bénin et à nous faire des propositions concrètes. Nous, acteurs du sous-secteur élevage attendons patiemment votre rêve pour l’agriculture en général et pour l’élevage en particulier. Notre motivation à nous rallier à votre cause en dépend largement.

Je vous envoie mes sincères remerciements et vous souhaite une bonne chance.

Louis Agbokou

 

Bénin : A quoi ressemblait l’agriculture du Dahomey en 1972 ?

dindons

Le discours programme du Gouvernement Militaire Révolutionnaire du Général Mathieu Kérékou de 1972 est encore d’actualité.

Je dois avouer que le présent article m’a été inspiré à la suite d’une discussion sur les contraintes du monde rural avec un collègue de service Luc Houngbé pour ne pas le nommer. Il m’avait dit « Louis, va chercher le discours programme du Gouvernement Révolutionnaire du Général Mathieu Kérékou de 1972 et prête attention aux axes stratégiques ». Alors je suis mis à la recherche et j’ai trouvé. Je vous présente uniquement la partie concernant le monde rural

RÉPUBLIQUE DU DAHOMEY

 GOUVERNEMENT MILITAIRE RÉVOLUTIONNAIRE

  DISCOURS PROGRAMME

Cotonou, le 30 Novembre 1972

 Le monde rural

Le monde rural regroupe la plus grande proportion de la population dahoméenne. Il contribue pour la plus large part à la création de richesses nationales. Par contre il participe très modestement à la redistribution de ces richesses. Le principe directeur, qui guidera le gouvernement dans son action, sera d’exploiter au mieux les vocations naturelles du pays, tant du point de vue des cultures industrielles que de celui des cultures vivrières, de l’élevage et de la pêche.

Agriculture
Une politique de garantie et d’amélioration du prix au producteur constitue la première condition et le moyen d’incitation le plus efficace dans l’immédiat à l’augmentation de la production agricole.

Dans ces conditions le Gouvernement Militaire Révolutionnaire préconise :

  • La transformation en un organisme autonome doté de moyens puissants de l’actuel fonds de soutien des produits agricoles.
  • Le rejet de la politique actuelle de détournement des ressources de ce Fonds au profit aussi bien des sociétés privées que de l’Etat.
  • L’extension progressive des activités de ce Fonds au bénéfice des produits de notre agriculture, qu’il s’agisse des produits industriels d’exportation ou des produits vivriers destinés à l’alimentation de nos populations.
  • La prise en charge par l’Etat du conditionnement et de la commercialisation de nos produits d’exportation, notamment le coton et le tabac.
  • A moyen et à long terme, l’augmentation de notre production agricole et la consolidation de notre indépendance supposent  un changement qualitatif de nos moyens de production, une reforme de nos structures agraires, l’abolition de la monoculture, la valorisation sur place des produits de notre agriculture.

Elevage
Faute d’une option claire, la politique dans le domaine de l’élevage, des divers gouvernements qui se sont succédés jusqu’à ce jour, s’est caractérisée par des actions dispersées, aussi vaines que paralysantes. C’est ce qui explique la croissance lente du cheptel dahoméen.
Aussi, l’action du Gouvernement Militaire Révolutionnaire dans ce secteur sera-t-elle guidée par le principe d’utilisation optimum des vocations naturelles des diverses régions du pays.

(Extrait du discours programme du Gouvernement Militaire Révolutionnaire)

 

MON ANALYSE 

En ce qui concerne l’agriculture, en dehors du premier point dont la concrétisation représente aujourd’hui l’ONS (Office National de Soutien des revenus agricoles), tous les autres points sont toujours d’actualité. Cela montre que nous traînons les mêmes contraintes depuis 44 ans alors que de nouvelles s’ajoutent de jours en jours. J’en veux pour preuve les perturbations climatiques, on ne peut de nos jours définir des axes stratégiques de l’agriculture sans intégrer la dimension l’environnement. On parle d’une agriculture durable, respectueuse de l’environnement.

Quant à l’élevage, il n’existe effectivement pas une vision claire du développement de ce sous- secteur. C’est du moins ce que j’observe en tant que acteur de ce sous-secteur. C‘est regrettable qu’un diagnostic de 1972 soit toujours intact 44 ans après. La question de l’élevage mérite d’être repensée et de faire l’objet de décisions conséquentes.

De toutes les façons, l’histoire est têtue et les générations futures finiront par découvrir ce que nous avions fait du monde rural de notre pays…

Au premier lauréat du Grand Prix du Président de la République pour la Recherche

Guyzap.Le travail bien fait finit toujours par payer. Professeur Guy Appolinaire Mensah, je vous dédie cet article en reconnaissance de tout ce que vous avez fait pour la recherche agricole au Bénin. Je passe ainsi par ce canal pour vous adresser toute mon admiration. Le Bénin tout entier s’accorde pour vous appeler « le Père de l’aulacodiculture au Bénin ». Vos travaux de recherche ont été d’une grande importance dans le développement de cette activité.

Je félicite l’équipe de sélection des candidats qui vous a retenu comme gagnant de ce grand prix. Ils ont su faire un travail appréciable. Je vous envoie toutes mes félicitations.

Je vous fais tout de même le point de la situation actuelle de l’aulacodiculture dans la région Ouémé-Plateau. Le nombre d’aulacodiculteurs n’a cessé de diminuer chaque année de telle sorte qu’il n’existe pratiquement plus un seul éleveur d’aulacodes dans l’Ouémé. Les quelques-uns qui continuent de pratiquer cette activité sont localisés dans le Plateau en particulier à Adja Ouèrè.

Le diagnostic fait à notre niveau de cette situation est le faible taux de fécondité des femelles et une diminution de la portée (1 à 3 aulacodeaux). Cette situation serait causée par la consanguinité du fait de la pratique qui consiste à transférer des groupes de reproducteurs d’un élevage à un autre. Il se pose de notre point de vue un problème génétique. Un programme de restauration génétique de l’aulacodiculture permettra un redémarrage de cette activité et une capitalisation de toutes les recherches réalisées au profit de cette spéculation animale.

Une fois encore, toutes mes félicitations pour le Grand Prix du Président de la République pour la recherche.

Bravo à vous!

Lancement du site web de la SONAPRA

SONAPRA

La communication joue un rôle primordial dans l’atteinte des objectifs de tout organisme. Elle ne se limite plus seulement de nos jours à la radio ou la télévision, un site web s’ouvre au monde entier et à tous ceux qui peuvent se connecter a l’internet. Je me réjouis du lancement du site web de la Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA).

 

Pourquoi je présente ce site web ? 

Tout simplement parce que je suis engagé dans l’agriculture. Je crois profondément que l’agriculture joue ou devra jouer un rôle de premier rang pour le développement économique du Bénin. L’agriculture reste à mon sens un secteur dont on ne peut se passer dans les choix stratégiques de la politique de développement d’une nation. La SONAPRA étant la société par excellence la de promotion de l’agriculture, ce site va relayer au public tout ce qu’elle entreprend pour le développement de l’agriculture au Bénin.

Que pouvez-vous trouver sur le site ?

Les informations disponibles sur ce site sont assez variées. Je mets juste l’accent sur la présentation de la société, les filières agricoles en promotion, les usines partenaires etc… Plus important encore, ce sont les opportunités. Par exemple, vous pouvez déposer en ligne votre CV pour une demande d’emploi ou de stage académique ou professionnel.

Visitez le site de la SONAPRA ici.

 

 

Bénin : A quand la carte épidémiologique ?

La carte du BéninAvant toute chose, un petit rappel. L’épidémiologie est l’étude des facteurs influant sur la santé et les maladies des populations. Il s’agit d’une discipline qui se rapporte à la répartition, à la fréquence et à la gravité des états pathologiques.

L’épidémiologiste compare la fréquence d’une maladie au sein d’un groupe d’animaux (dans le cas précis de l’épidémiologie en sciences vétérinaires) exposés à un agent suspect à celle d’un groupe d’animaux non exposés.

Les études épidémiologiques sont en général réparties en trois catégories :

  • descriptive : recueillir des informations sur le nombre de cas et les caractéristiques d’une pathologie.
  • analytique : recherche les déterminants de cette pathologie (vise habituellement à proposer et/ou vérifier des hypothèses de liens de cause à effets susceptibles de déboucher sur des propositions de solution).
  • évaluative : mesurer les impacts de la survenance d’une pathologie dans une population et une zone géographique données.

La carte épidémiologique présente donc toutes les pathologies d’une zone géographique et d’une population données tout en ressortant les élements de caractérisation de chacune de ces pathologies. Je rends hommage à mes professeurs de l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi en l’occurrence Mme ALI qui nous a enseignés cette matière.

En tant que acteur du sous-secteur élevage du Bénin, j’ai eu grande impression que beaucoup nous reste à faire pour le développement de ce sous-secteur. L’un des outils dont ce sous-secteur a besoin est une carte épidémiologique. Mais c’est presque impensable qu’un tel outil n’est pas jusqu’ici mis au point. Si autant que nous sommes dans ce domaine,nous sommes tous convaincus de son importance, pourquoi nous ne le mettons pas en place ?

Combien de temps encore ceux qui investissent dans l’élevage se verront surprendre par une maladie qu’ils ne comprennent pas et qui malheureusement va décimer la grande partie de leur cheptel ?

J’en veux pour preuve la récente maladie virale hémorragique (VHD) du lapin qui a ravagé des élevages de lapin du nord sud du Bénin. Quelle est la situation actuelle de cette virose sur le terrain (répartition, fréquence, …) ?

Un plan de relance de la cuniculture est-il en cours ? Je n’en sais rien. C’est pourquoi je pose toutes ces questions.

Je pense que l’administration devra sérieusement reconsidérer sa stratégie d’intervention pour le développement du sous-secteur élevage au Bénin.

Bénin : De nouveaux vaccins, vraiment ?

Lorsque j’ai publié l’article sur Vers une nouvelle prophylaxie pour l’aviculture, j’ai recueilli des commentaires qui m’amènent à faire les clarifications suivantes.

  1. De quoi s’agit-il en réalité ?

Lorsque je parle de nouveaux vaccins mis au point par la technologie, je ne signifiais pas qu’il y a eu de nouvelles pathologies pour lesquelles lesdits vaccins été mis au point. C’est du moins ce que j’ai remarqué lors des commentaires sur ces nouveaux vaccins. Et c’est pourquoi la préoccupation de la carte épidémiologique est revenue plusieurs fois dans les discussions. Ces vaccins sont donc des solutions à des pathologies qui existent déjà au Bénin. Ils ne sont pas conçus pour de nouvelles pathologies.

  1. Quelles sont les pathologies concernées par ces nouveaux vaccins ?

Les différentes pathologies concernées par ces vaccins disponibles au Bénin sont  le coryza, la maladie de Newcastle, la salmonellose, la bronchite infectieuse et la mycoplasmose. Ce  sont donc  comme vous pouvez le constater des pathologies qui existaient bien et dont certaines ont même un vaccin sur le terrain.

Pour savoir quel nouveau vaccin est utilisé pour quelle pathologie, référez-vous à l’article Vers une nouvelle prophylaxie pour l’avicultureCorymune7

 

  1. Avons-nous le choix d’adopter ou pas ces nouveaux vaccins ?

Je ne pense pas que le Bénin a réellement un choix, pour trois raisons.

Première raison : ces vaccins sont conçus pour faciliter le suivi sanitaire des volailles. Nous n’avons pas un choix car par exemple, la VHD n’a demandé l’avis de personne avant de s’infiltrer dans les élevages de lapins et d’occasionner des dégâts considérables.  Maintenant que son vaccin est disponible au Bénin, avons-nous le choix de vacciner les lapins ? Non. A moins que nous ne voulions plus élever des lapins. La vaccination contre la VHD s’impose.

Deuxième raison pour laquelle nous n’avons pas un choix, c’est le fait que le Bénin n’est pas isolé des autres pays et n’est pas de ce fait en marge des avancées technologiques du monde.

La troisième raison pour laquelle nous n’avons pas un choix, c’est le fait que nous ne fabriquons pas de vaccins au pays. Et les vaccins actuels que nous utilisons sont fabriqués par les mêmes laboratoires qui ont mis au point ces nouveaux vaccins. Il suffit que ces laboratoires ne produisent plus les anciens vaccins et nous n’aurons d’autre choix que de s’abonner aux nouveaux. Le monde évolue à une vitesse incroyable …

Interview d’un exploitant agricole au sujet de l’aviculture locale

Le suivi des grandes exploitations d’élevage m’avait mis en contact avec des exploitants agricoles de rang et de classe différents. Il y a de ces exploitants qui se mettent Lire la suite

Les bénéficiaires des communes de Dangbo et de Sèmé-Podji apprécient le projet PADA

 

 

Le Projet d’Appui à laDiversification Agricole (PADA) intervient au niveau de la région de
l’Ouémé- Plateau dont les communes de Dangbo et de Sèmé-Podji. Trois (3) pisciculteurs ont bénéficié du projet dans la commune de Sèmé-Podji. Trois (3) pisciculteurs et un transformateur ont été identifiés dans la commune de Dangbo. Il s’agit en fait d’un projet itératif c’est-à-dire BASSINSscindée en phases dont la réussite de la phase précédente conditionne  le financement de la phase suivante.

Quelles appréciations faites-vous du projet PADA ?

C’est la question qui a été posée à chacun des bénéficiaires du projet des communes de Dangbo et Semé-Podji. Les impressions suivantes ont été recueillies.

Commune de Dangbo :

A. E. J’ai eu une bonne impression du projet PADA. Il y a eu beaucoup de changement depuis que j’ai commencé à recevoir les tranches de la subvention du projet. Grâce à l’appui du projet, j’ai pu acquérir du matériel et des équipements piscicoles. Je remercie sincèrement les responsables du projet PADA.

 

A. J. Le projet PADA m’a aidé à renforcer mes équipements pour la transformation du riz paddy. J’ai également bénéficié d’une subvention pour l’achat du riz paddy. Malheureusement je n’ai reçu jusqu’ici que la première tranche de la subvention du fait des difficultés d’apport personnel. Je souhaite que pendant la signature de la convention qu’il n’y ait pas de modification des paramètres liés à la nature des apports personnels du promoteur car en ce qui me concerne, j’ai été demandé de fournir mon apport personnel en espèce alors que dans le document du projet, c’est de l’apport en nature qu’il a été question.

 

A. P. J’ai une très bonne impression de la méthodologie de mise en place des moyens financiers du projet. Toutes les dispositions sont prises pour éviter les fraudes au niveau des producteurs, les fonds mis en place ne peuvent pas être utilisés à d’autres fins. Je remercie les responsables du projet.

 

G. V. Grâce à PADA j’ai étendu mon activité piscicole. C’est un très bon projet. Si cela peut être renouvelé nous allons avoir une grande entreprise.

 

Commune de Sèmé-Podji

H. G. C’est un bon projet. Si on peut trouver d’autres projets du genre ce sera très bien. Le fait que l’achat de provende soit programmé sur la deuxième tranche a constitué pour moi une difficulté. Dans le futur il faut que l’achat des alevins et l’achat des aliments soient programmés dans une même tranche.

 

K. A. Le projet PADA nous a fait du bien. Moi ça m’a aidé d’agrandir mon exploitation. Même après la fin du projet, je vais continuer à élever les poissons. Je souhaite avoir plus de subventions.

 

H. D. J’ai une bonne appréciation du projet. J’étais dans le besoin de filet. En 2010, j’avais perdu dix mille alevins de clarias pendant la crue. Avec l’achat du filet, je peux avoir du poisson à plein temps. Je remercie les responsables du projet. Je souhaite que le traitement des dossiers de décaissement des fonds des tranches soit beaucoup plus court.

MAEP : Le Conseil National d’Orientation et de Suivi du PSRSA mis en place

Le Plan Stratégique de Relance du SMAEP.ecteur Agricole (PSRSA) a été mis en œuvre à partir de 2011 et s’est fixé comme horizon l’année 2015. Sa vision était de : « Faire du Bénin à l’horizon 2015, une puissance agricole dynamique, compétitive, respectueuse de l’environnement, créatrice de richesse répondant aux besoins de développement économique et social de la population ».  De ce fait, l’année 2015 se situe comme l’année de référence au cours de laquelle une évaluation du PSRSA s’impose afin d’identifier les nouvelles directives à prendre pour un meilleur développement du secteur agricole.

Le Conseil National d’Orientation et de Suivi (CNOS) du PSRSA est l’organe d’orientation et de régulation de la politique nationale du développement du secteur agricole. C’est pourquoi je suis tenté de penser que la mise en place la semaine passée du CNOS est venue en retard si tant est qu’il est prévu dans le Cadre Institutionnel de Mise en œuvre du PSRSA élaboré depuis 2011. Cependant, je me réjouis que ce soit désormais une réalité et j’espère que les membres de ce conseil vont s’entourer des cadres compétents pour une évaluation effective du PSRSA afin de faire des propositions concrètes pour le développement du secteur agricole.

 

Quelles sont les attributions du CNOS ?

Le CNOS est chargé de :

– approuver la politique nationale de développement du secteur agricole ;

– suivre et évaluer la mise en œuvre de la politique nationale de développement du secteur agricole et proposer des mesures correctives pour une meilleure gestion du secteur ;

– s’assurer de la mise en œuvre efficace et efficiente de la politique nationale de développement du secteur en relation avec les structures opérationnelles compétentes, en veillant entre autres à :

  • la fourniture à temps par les opérateurs économiques d’intrants agricoles spécifiques à chaque filière dans le cadre d’un partenariat public- privé,
  • l’élaboration des stratégies encourageant la fabrication locale d’outils de production et de transformation des produits agricoles ;
  • l’analyse de projets, la recherche de financement aux côtés des ministères sectoriels ;
  • la mise en œuvre de synergie entre différents programmes et différents acteurs en vue de tirer meilleur parti des actions en cours ;
  • la recherche et la mise en place d’un mécanisme pour la sécurisation foncière, la sauvegarde de l’environnement et du potentiel productif.

– Assurer l’arbitrage et régler les conflits entre les différentes familles d’acteurs.

 

Quelle est la composition du CNOS ?

Le CNOS est placé sous la présidence du Président de la République ou son représentant. Il est doté d’un Secrétariat Technique Permanent qui sera mis en place à cet effet.

Le Conseil National d’Orientation et de Suivi (CNOS) est composé de vingt-cinq (25) membres, comme suit :

– le Président de la République ou son représentant ;

– le Ministre chargé de l’Agriculture ;

– le Ministre chargé de l’Economie et des Finances ou son représentant ;

– le Ministre chargé de l’Environnement ou son représentant ;

– le Ministre chargé du Commerce ou son représentant ;

– le Ministre chargé de l’Industrie ou son représentant ;

– le Ministre chargé du Développement ou son représentant ;

– le Ministre chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ou son représentant ;

– le Ministre chargé des Travaux Publics et des Transports ou son représentant ;

– Le Ministre chargé de la Décentralisation ou son représentant ;

– deux (02) représentants du ministère chargé de l’Agriculture ;

– le Président de l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB) ou son représentant ;

– le Représentant de la Chambre Nationale d’Agriculture du Bénin ;

– trois (03) Représentants de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Bénin (le Président et un représentant par composante : Commerce, Industrie et Services) ;

– le Représentant du Conseil National du Patronat du Bénin ;

– le Représentant de l’Union des Chambres Interdépartementales de Métiers (UCIMB) ;

– le Représentant de l’Association des Professionnels des Banques et Etablissements Financiers (APBEF);

– trois (03) représentants de la Plateforme des OPA (le président et un représentant par sous-secteur : Agriculture, Elevage, Pêche) ;

– deux (02) représentants de la société civile (dont un représentant du réseau des ONG spécialisées dans le secteur agricole et l’autre spécialisée dans la surveillance des politiques agricoles : Plate-Forme des Acteurs de la Société Civile au Bénin «PASCIB »)

 

Le Bureau du Conseil National d’Orientation et de Suivi est composé comme suit :

Président : Le Président de la République ou son représentant ;

1er Vice Président : le Ministre en charge de l’Agriculture ou son représentant

2ème Vice Président : le Président de la PNOPPA ;

1er Rapporteur : le Ministre en charge de l’Economie et des Finances ou son représentant ;

2ème Rapporteur : le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin.

 

Secrétariat technique Permanent du CNOS

Le Secrétariat technique Permanent du CNOS est doté d’une autonomie de gestion et placé sous la tutelle administrative du MAEP. Il est chargé de :

– Analyser les implications techniques des orientations du CNOS ;

– Veiller à la mise en œuvre et au suivi des recommandations et décisions du CNOS

– Eclairer le CNOS sur des questions spécifiques pour les prises de décisions

– Préparer les sessions du CNOS.

 

Le Secrétariat technique Permanent est une structure légère composée de trois (03) à cinq (05) experts avec un personnel d’appui. Il est doté de moyens nécessaires pour assurer son bon fonctionnement.

Le Responsable du Secrétariat Technique Permanent doit être un cadre ayant une compétence avérée en management du secteur agricole. Il est assisté des experts spécialisés dans les domaines des politiques agricoles, spécialiste en agro-industrie et un spécialiste en développement organisationnel et institutionnel. Le secrétariat technique peut, en cas de besoin, faire recours à des expertises extérieures.

 

Le CNOS dispose d’un démembrement départemental à savoir le Conseil Départemental de Suivi (CDS).

Quelles sont les attributions du CDS ?

Le Conseil Départemental de Suivi (CDS) est chargé de suivre l’exécution au niveau régional des actions définies dans le cadre de la politique nationale de développement du secteur agricole en tenant compte des réalités socioéconomiques départementales. Il contribue également à l’alimentation du dialogue politique sectoriel au niveau national sur la base des expériences pratiques des acteurs de promotion agricole aux niveaux départemental et local.

Le CDS est présidé par le Préfet du département. Son secrétariat technique est assuré par la Direction Générale du CeRPA à travers son service compétent en charge de la planification et/ou du suivi-évaluation. Il représente le point focal du secrétariat technique du CNOS au niveau régional.

Le Conseil Départemental et de Suivi (CDS) est composé de dix-huit (18) membres représentant tous les acteurs au niveau régional, comme suit :

– le Préfet du département ou son représentant ;

– le Directeur Général du Centre Régional pour la Promotion Agricole ;

– le Directeur Départemental en charge de l’Economie et des Finances ;

– le Directeur Départemental de l’Environnement ;

– le Directeur Départemental en charge du Commerce ou de l’Industrie ;

– le Directeur Départemental en charge du Développement ;

– le Directeur Régional des Travaux Publics et des Transports ;

– le Président de la Chambre Interdépartementale de l’Agriculture ;

– le Représentant de l’Association des Maires au niveau du département ;

– le Représentant au niveau régional du Conseil National du Patronat du Bénin ;

– un (01) Représentants au niveau départemental de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin;

– le Représentant de la Chambre Interdépartementale des Métiers ;

– trois représentants au niveau départemental de la PNOPPA (un par sous secteur : Agriculture, Elevage, Pêche) ;

– le Représentant au niveau départemental de l’Association des Professionnels des Banques et Etablissements Financiers (APBEF);

– un (01) représentant de la société civile spécialisée dans la surveillance des politiques agricoles : Plate Forme des Acteurs de la Société Civile au Bénin « PASCIB » ;

– le Représentant de la Coordination régionale des ONG opérant dans la promotion des filières agricoles ;

– un (01) représentant de l’Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments (ABSSA).

 

Le Bureau du Conseil Départemental de Suivi (CDS) de la mise en œuvre de la politique de développement du secteur agricole se compose comme suit :

Président : le Préfet du département ou son représentant ;

1er Vice Président : le Représentant de la PNOPPA au niveau du département ;

2ème Vice Président : le Représentant des organisations des commerçants ou des transformateurs mandaté par la CCIB ;

1er Rapporteur : le DG CeRPA ;

2ème Rapporteur : le Représentant des ONG opérant dans le secteur agricole

 

Et enfin un démembrement communal : le Conseil Communal de Suivi (CCS)

Quelles sont les attributions du CCS ?

Le Conseil Communal de Suivi (CCS) est chargé du suivi au niveau communal des actions définies dans le cadre de la politique nationale de développement du secteur agricole en tenant compte des réalités socioéconomiques de la Commune. Il contribue également à l’alimentation du dialogue politique sectoriel au niveau régional sur la base des expériences pratiques des acteurs de promotion agricole au niveau local.

Le CCS est présidé par le Maire et repose sur un secrétariat technique assuré par le Responsable Communal de Promotion Agricole (RCPA).

Le RCPA représente le point focal du secrétariat technique du CDS au niveau communal.

Le Conseil Communal d’Orientation et de Suivi (CCOS) de la mise en œuvre de la politique nationale du développement du secteur agricole est composé de dix sept (17) membres, représentants de tous les acteurs au niveau communal, comme suit :

– le Maire ;

– le Responsable du Centre Communal de Promotion Agricole (RCPA) ;

– le Receveur Percepteur ;

– le Président de l’Association de Développement de la commune;

– le Représentant de la CCIB au niveau de la commune ;

– le Représentant du réseau des ONG spécialisées dans le secteur agricole opérant dans la Commune;

– le Représentant des organisations de commerçants de produits agricoles ;

– le Représentant des organisations de transformateurs de produits agricoles ;

– le Représentant de la Chambre Interdépartementale de Métiers ;

– quatre (04) Représentants de la PNOPPA ;

– le Représentant des Services Financiers ;

– un (01) représentant de la société civile spécialisée dans la surveillance des politiques agricoles : Plate Forme des Acteurs de la Société Civile au Bénin «PASCIB » ;

– un représentant de l’Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments (ABSSA) ;

– le représentant de la Chambre Interdépartementale de l’Agriculture.

Le Bureau du Conseil Communal de Suivi (CCS) de la mise en œuvre de la politique du secteur agricole se compose comme suit :

Président : Le Maire ;

1er Vice Président : Un Représentant de la PNOPPA

2ème Vice Président : Le représentant des organisations des commerçants ou des transformateurs;

1er Rapporteur : Le RCPA ;

2ème Rapporteur : Le Représentant du réseau des ONG opérant dans la Commune.

La mise en place en plus du conseil national, des conseils départemental et communal va régler définitivement à mon sens la question de la coordination des acteurs du secteur agricole. Ledit conseil va se substituer en réalité respectivement au cadre de concertation au niveau national régional et communal des acteurs du secteur agricole. La mise en place de ce conseil et la mise à disposition des moyens humains matériels et financiers pour son fonctionnement est d’une grande importance pour la coordination du secteur agricole.

Téléchargez ledit document ici

France : 24 mesures de soutien à l’élevage français

La République Française a annoncé le 22 juillet 2015 un plan de soutien à l’élevage. Je sais que vous avez suivi la grande la mobilisation des acteurs des filières porcine et bovine suite bovinsà la réduction par le gouvernement français du prix du kilogramme de la viande de porc et des bovins. Cette mobilisation à l’initiative de Stéphane LE FOLL a non seulement permis d’enrayer la baisse des prix payés aux producteurs mais aussi d’enclencher un mouvement de hausse. C’est ainsi que pour le porc, le prix qui était tombé au marché de Plérin à moins de 1,20 €/kg est remonté à 1,38 €, très proche du prix de revient estimé à 1,40 €/kg, qui était l’objectif que s’était fixée la profession. Pour la viande bovine, une moyenne de 10 centimes d’€/kg d’augmentation a été obtenue depuis la table ronde du 17 juin 2015. Bien qu’on  note une volonté du gouvernement français à accompagner l’élevage, il faut faire remarquer que ces mesures sont le résultat d’une forte mobilisation des acteurs des filières concernées pour forcer la main aux autorités à vite agir. Je profite pour encourager les éleveurs du Bénin à mieux s’organiser pour bien défendre leurs causes.

Pourquoi je prends l’exemple de la France ?

J’ai pris l’exemple de la France tout simplement parce que c’est le premier plan de soutien à l’élevage sur lequel j’étais tombé lors de mes recherches.  Etant un acteur du monde rural béninois, et en considération de la situation actuelle de l’élevage béninois, je pense que notre élevage nécessite un plan de soutien. C’est pour cela que je me suis intéressé au présent plan de soutien pour donner aux autorités de mon pays des élements d’inspiration pour le bonheur de l’élevage béninois.

Quelles sont ces mesures ?

Au nombre de 24, ces mesures sont classées en mesures d’urgence de soutien aux éleveurs d’une part, et en mesures structurelles d’autre part.

Mesures d’urgence de soutien aux éleveurs :

  1. Poursuite de la mobilisation des abatteurs, transformateurs, industriels laitiers et acheteurs de la grande distribution pour respecter les hausses de prix auxquelles ils se sont engagés
  2. L’Etat engagera avec les banques une restructuration de l’ensemble des dettes à moyen et long terme des éleveurs en difficulté, en particulier les jeunes et récents investisseurs, avec le soutien de la médiation du crédit
  3. Cette restructuration s’appuiera notamment sur une prise en charge par l’Etat des charges financières des éleveurs les plus en difficulté dans le cadre du fonds d’allégement des charges (FAC) qui sera porté à 50 Milliards d’euros
  4. La Banque Publique d’Investissement pourra garantir jusqu’à 500 Milliard € de crédits bancaires de trésorerie aux entreprises du secteur de l’élevage pour faire face à l’ensemble de leurs besoins de trésorerie, notamment les créances vis-à-vis des fournisseurs
  5. Report sur demande de la prochaine échéance de paiement des cotisations personnelles et employeurs de sécurité sociale
  6. Prise en charge facilitée des cotisations des éleveurs les plus en difficulté dans le cadre de l’action sociale de la MSA
  7. Mobilisation du dispositif du Fonds National de Gestion des Risques Agricoles, pour répondre aux besoins des régions touchées par la sécheresse et la canicule
  8. Remise gracieuse sur demande des taxes foncières des éleveurs en difficulté
  9. Assouplissement des conditions d’accès aux remboursements mensuels des crédits de TVA par la réouverture jusqu’au 15 septembre 2015 du droit d’opter pour une déclaration mensuelle. A titre exceptionnel, cette option pourra être exercée pour une période limitée à un an
  10. Report sur demande des échéances de paiement des derniers acomptes d’impôt sur le revenu et d’impôt sur les sociétés pour les éleveurs en difficulté.

Mesures structurelles

Pour reconquérir le marché national et pour les expéditions sur le marché communautaire et international :

  1. Soutien à hauteur de 10 Milliards € aux actions de promotion des filières viande bovine, porcine, et produits laitiers sur le marché national comme sur ceux des pays tiers
  2. Renforcement des contrôles de la DGCCRF sur l’étiquetage de l’origine des produits
  3. L’Etat mettra en œuvre dans tous ses établissements les recommandations du guide juridique pour favoriser l’approvisionnement local, et mobilisera à nouveau les collectivités pour mettre en œuvre ces préconisations
  4. Réactivation du dispositif de garantie public avec la COFACE pour maintenir le flux d’expédition de viandes bovines vers les acheteurs grecs traditionnels, dans le contexte de normalisation du dispositif bancaire grec
  5. Mise en place opérationnelle de la plateforme « Viande France Export » regroupant les opérateurs français pour répondre aux demandes des pays tiers importateurs
  6. Renforcement des démarches auprès des autorités étrangères compétentes pour faire agréer les opérateurs à l’export, notamment en Asie et sur le pourtour méditerranéen

Pour diversifier les revenus des éleveurs en les faisant participer à la transition énergétique

  1. Exonérations de fiscalité locale pour l’ensemble des installations de méthanisation agricole
  2. Adaptation des tarifs d’achat de l’électricité produite par les installations de méthanisation agricole
  3. Soutien au développement du photovoltaïque dans les élevages
  4. Mobilisation des financements européens, notamment du Plan Juncker, sur les projets de méthanisation

Pour restaurer la compétitivité des filières d’élevage

  1. Mobilisation du Programme des Investissements d’Avenir (PIA) et de BPI France pour améliorer la compétitivité des filières d’élevage afin d’assurer leur développement et leur pérennité
  2. Amélioration des relations commerciales et contractuelles dans les filières animales
  3. Simplification des procédures pour les éleveurs et amélioration des procédures de contrôles des exploitations agricoles
  4. Renforcement de la protection des élevages ovins contre le loup et engagement par le gouvernement d’une démarche de déclassement du loup comme espèce strictement protégée, auprès de la Convention de Berne et de l’Union Européenne

Téléchargez ici le plan détaillé

Comment pouvons-nous en tirer profit au Bénin ?

Il ne s’agira pas de faire du copier-coller des mesures précédentes. Cela ne servira à rien. Il nous revient d’examiner ces précédentes mesures pour identifier celles qui sont applicables dans notre contexte socio-économique. Une actualisation des contraintes de l’élevage ressorties dans le plan stratégique de relance du secteur agricole peuvent bien faire l’objet de plan opérationnel de soutien à l’élevage béninois.

 

 

Bénin: Enfin le vaccin de la VHD disponible

Publié par https://louisagbokou.wordpress.com lapins

J’étais entrain de partager des connaissances sur un forum des professionnels agricoles lorsque j’ai eu l’information de la disponibilité du vaccin contre la maladie virale hémorragique du lapin au Bénin. Sur le même forum un technicien d’un service agricole d’une grande notoriété au Bénin l’a également témoigné.

J’étais donc heureux que les cuniculteurs puissent enfin se procurer du fameux vaccin pour être à l’abri de la VHD qui a déjà hélas dévasté une grande partie du cheptel lapin.

Vivement que cela serve!!!