Bénin : Top 8 des pratiques qui favorisent la dissémination des germes pathogènes dans les élevages

BiosecuritéUn certain nombre de pratiques d’élevage jouent sérieusement contre le développement de l’élevage au Bénin et dans bien d’autres pays en Afrique.
1- L’élevage en divagation
Ce type d’élevage constitue un danger aussi bien pour celui qui le pratique que le reste des éleveurs de sa localité. Les animaux en divagation sont d’excellents distributeurs de maladies (vecteurs actifs). Même dans certains cas comme dans l’article précédent, ces animaux peuvent s’insérer dans les élevages et contaminer les vôtres. Aussi longtemps que l’élevage en divagation se pratique il sera assez difficile de lutter convenablement contre les épizooties.
2- Le mode de transport des animaux
Transporter les animaux chez nous se fait sans le moindre respect de la réglementation en vigueur. Les bovins, les porcs, les ovins, les caprins sont transportés sur moto. En ce qui concerne les volailles, elles sont également transportées dans des conditions tout à fait déplorables. En général lors des transports, les animaux sont exposés au courant d’air et de ce fait disséminent dans la nature tout germe dont ils seraient porteurs. C’est le cas sur la photo où les poulets sont attachés sur moto certainement vers la route du marché. Etant donné que l’air est un vecteur passif, il peut servir de canal de transmission des pathologies aux animaux ou exploitations d’élevage environnements.
3- L’approvisionnement en intrants (aliments et produits véto)
L’approvisionnement des intrants en particulier les provendes ou les matières premières se réaliste de façon globale, dans une ignorance quasi-totale des mesure de biosécurité de telle sorte que les points de ventes de matières premières constituent un lieu d’échange des germes pathogènes. Beaucoup d’éleveurs infectent leur exploitation à partir des germes collectés sur les lieux de vente de matières premières pour la fabrication de la provende. Par exemple, les éleveurs de porcs s’attroupent généralement autour d’un grand tas de drêche de brasserie déversée au bord des voies pour l’alimentation des porcs comme le montre la photo de l’article. Cette photo est prise à Porto-Novo devant le centre horticole. Vous pouvez voir les sacs de drêche de part et d’autres, les motos et même les éleveurs qui attachent leurs sacs derrières leur moto. Chacun vient sur le lieu de vente avec son sac et, avec la même bassine qui sert de mesure, chacun est servi. Tout s’organise autour d’un partage harmonieux de germes pathogènes. Ces pratiques sont à éviter. La biosécurité doit se mettre aussi en œuvre sur les lieux de rassemblement des éleveurs comme les lieux de ventes d’intrants d’élevage.
4- L’emprunt de mâles reproducteurs
C’est une pratique a commencé par diminuer ces derniers temps mais que certains éleveurs continuent d’y recourir. Les élevages les plus concernés sont les bovins, les porcs et les petits ruminants. Les mâles reproducteurs de même que les femelles s’infectent et s’infestent mutuellement. L’autre conséquence de cette pratique c’est le fort taux de consanguinité dans les élevages. Il avait été mis en œuvre un projet dans la région de l’Ouémé-Plateau dans les années 2009, dont une activité consistait à transférer des groupes de reproducteurs d’aulacode. Chaque aulacodicuteur recevait un groupe d’aulacodes reproducteurs composé d’un mâle et de 4 femelles. Une fois son cheptel grandit, il remboursait le groupe de reproducteurs qui était donc placé auprès d’un autre aulacodiculteur. Vous savez les résultats obtenus ?
Après un effet fugace d’amélioration des effectifs des aulacodes, les cheptels ont commencé par diminuer progressivement du fait de la consanguinité : ce sont les mêmes parents (génétique) qui constituaient les géniteurs d’un élevage à l’autre. Ces mauvaises performances ont conduit à l’abandon de l’activité par un bon nombre d’acteurs de la région.
L’emprunt de mâles reproducteurs est une pratique dont j’ai l’ardent désir de constater sa disparition totale au Bénin et en Afrique.
5- L’absence de pédiluve
La plupart des éleveurs du Bénin négligent l’importance du pédiluve. Le pédiluve est un dispositif contenant un de l’eau plus un désinfectant et qui peut et dans lequel toute personne est censée passer avant d’entrer et de sortir d’une exploitation d’élevage. Il en existe également pour la main et pour les roues des véhicules. C’est un dispositif banal à réaliser mais pour lequel la plupart des éleveurs n’accordent pas grande importance. Certains en dispose mais ne l’utilise pas, d’autres n’en ont même pas. Et pourtant, il s’agit d’un dispositif important pour limiter la dissémination des germes pathogènes d’un élevage à un autre. Notez que l’utilisation du pédiluve est obligatoire.
6- Le nom respect de la mise en quarantaine
La plupart des éleveurs ne savent pas qu’il faut isoler pendant un certain nombre de temps un nouvel animal à introduire dans le cheptel. La recommandation fixe la période d’isolement à 40 jours d’où son appellation quarantaine. Mais sur le terrain nous l’adaptons souvent à 21 jours (la durée d’incubation de la plupart des pathologies courantes n’excède pas 21 jours). Les animaux achetés ou ceux transférés d’un autre élevage sont directement introduits dans les élevages, ce qui favorise la propagation des maladies d’un élevage à l’autre.
7- La vente des animaux ou produits d’élevage au sein des élevages
Les ventes d’animaux ou produits d’élevage comme les œufs, le lait, les fientes, etc se font au niveau de certains éleveurs sur les fermes. Dans le cas de la vente des œufs des pondeuses, certains aviculteurs permettent l’accès à leur ferme aux revendeurs. Ces revendeurs ont l’habitude de parcourir plusieurs fermes afin de trouver assez de plateau d’œufs à acheter. Cette pratique est beaucoup plus remarquée chez les revendeurs ou les clients qui veulent acheter le porc, du bétail etc. Ces derniers veulent choisir eux-mêmes l’animal à acheter et de ce fait, rentrent dans les exploitations d’élevage pour effectuer leur choix. Avec l’absence du pédiluve et des autres mesures de biosécurité, ces revendeurs disséminent d’un élevage à l’autre les agents pathogènes sources des principales maladies.

8- Les visites dans les élevages
J’ai coutume de dire qu’une exploitation d’élevage n’est pas un site touristique. Mais vous savez chez nous, on veut toujours montrer aux parents et amis notre exploitation d’élevage, nos animaux, combien ils sont beaux, propres, ou je ne sais plus. Ces visiteurs viennent chacun avec son paquet de microbes ou de germes pathogènes dont certains peuvent se révéler dangereux pour la santé du cheptel. Les visites des exploitations d’élevage sont à proscrire. Il peut être prévu un couloir à l’extérieur des bâtiments d’élevage pour permettre les visites d’autorités administratives ou politiques mais l’accès direct aux animaux ou matériels d’élevage est strictement interdit.

Porciculture : Avec ou sans une bonne clôture ?

porc sur la cour

Un éleveur de porc qui vit à Kotan dans la commune d’Avrankou nous avait sollicités en 2008 pour comprendre ce qui se passait sur son exploitation. En fait, depuis trois jours il enregistrait des mortalités dans son élevage. Il disposait de 7 truies reproductrices, 1 verrat reproducteur et 15 porcs à l’engraissement. Lorsqu’on était allé sur son site, il ne restait que 3 truies dont deux sont gestantes, le verrat reproducteur et 9 porcs à l’engraissement. Il nous a rapportés que les animaux arrêtent de manger et meurent quelques heures après. En dehors de l’observation, nous avons demandé certaines informations dont entre autres, l’existence et la consultation du calendrier prophylactique, le type d’aliment distribué et son lieu d’approvisionnement, etc. Nous avons fait un traitement à base d’Ornipural, d’Antibiotique et de vitamine. Le lendemain, il on était reparti sur le site. La mortalité a continué, on avait compté 3 porcs au total. Cette fois-là, le fils de l’éleveur était aussi présent. On lui avait demandé de nous dire qui se serait passé de nouveau environ une semaine avant que les mortalités ne commencent. C’est ainsi qu’il nous révéla que trois jours avant les, qu’il était venu trouver dans la loge d’une truie un verrat d’un autre élevage qui s’y est infiltré à travers les failles de la clôture. Il paraitrait que le verrat aurait même sailli certaines truies. Le fis de l’éleveur nous disait qu’il a chassé le verrat de l’élevage. Il n’en avait même pas informé son père. Ce n’est après ce récit que nous avions pensé à la Peste Porcine Africaine (PPA) car en considérant les données épidémiologiques en ce moment, c’était pratiquement la seule la maladie qui avait une telle allure. Nous avons donc proposé à l’éleveur d’aller voir le Chef du Village ensemble pour en savoir plus par rapport au verrat en divagation. Lorsqu’on était allé chez le chef du village, il nous expliquait qu’il avait reçu la plainte d’un autre éleveur chez qui le verrat était également rentré et qui avait tué le verrat. Il s’était ensuite révélé que le verrat en question était le seul rescapé d’un élevage dont tous les autres porcs étaient morts et qui se situait dans un village voisin (Vagnon). Nous avons tous compris qu’il s’agissait de la PPA. L’éleveur avait presque les larmes aux yeux quand il nous déclarait qu’il avait fait un crédit de 5 millions de FCFA à rembourser sur 5 ans. Ce verrat avait littéralement disséminé la PPA dans presque tous les élevages du village car la plupart des éleveurs de porcs ne comprenaient rien des mesures de biosécurité.

Que pouvait-il faire pour ne pas perdre tous ces porcs?

Pour éviter ce triste sort, il suffit de respecter les mesures de biosécurité. Pour commencer, il faut faire remarquer que l’éleveur ne disposait pas de pédiluve à l’entrée de sa porcherie. La porcherie n’est pas clôturée avec le soin. En effet, il avait fait la clôture en se servant des claies mal posées. L’hygiène au sein des loges était acceptable et il disposait même d’un plan de prophylaxie. Mais en principe, rien n’est à négliger. Une petite faille peut gâcher tout l’effort consenti. L’ensemble des mesures à mettre en œuvre pour prévenir et empêcher l’entrée et/ou la sortie de germes pathogènes d’un élevage doit être suivi avec rigueur. Quelques-unes de ces mesures sont détaillées dans l’article L’essentiel sur l’habitat du porc en milieu tropical. Il s’agit d’un ensemble de mesures simples très souvent banalisées par bon nombre d’éleveurs. Il faut préciser que certaines pratiques d’élevage au Bénin favorisent l’entretien et la dissémination des germes pathogènes d’un élevage à l’autre.

Quelles sont ces pratiques ? La réponse se trouve dans l’article suivant.

Merci et plein succès à vous.

Porciculture : Ne donnez pas de la papaye à vos truies en reproduction

Au cours d’une formation sur l’aulacodiculture en 2008 que j’avais été informé que les graines de papaye séchées puis rendues en poudre peuvent être utilisées pour déparasiter les aulacodes. Plus tard, je me rends compte que la même technique est utilisée pour déparasiter bien d’autres espèces animales.

En 2012, j’ai été interpellé dans la commune d’Avrankou par un éleveur de porc dont la truie a avorté 8 porcelets. Au cours de l’anamnèse, il ressortait que ce dernier donnait aux truies des feuilles et le fruit de papaye.

D’un autre côté en 2013, il y a un éleveur dans la commune de Sémè-Podji qui se sert de la papaye mure pour « démarrer » du point de vue alimentation, ses jeunes porcelets jusque avant le sevrage. Ces porcelets avaient développé un appétit vorace et avaient une croissance exemplaire.

Une autre observation au niveau du même éleveur. Il distribue aux truies en reproduction des feuilles, branches et fruits de papaye. Résultat : il enregistre des avortements réguliers, et il a été constaté une diminution importante de la portée (2 à 4 porcelets) au cours de la période où il distribuait les feuilles et fruits de la papaye.

L’action antihelminthique de la papaye se lit à travers toutes ces observations. Cependant, une petite question persiste toujours dans mon l’esprit.

Qu’est ce qui confère à la papaye cette propriété antihelminthique ?

J’ai poussé un peu les recherches et j’ai découvert que cette propriété déparasitante de la papaye est conférée par une enzyme appelée la papaïne. La papaïne détruit certains vers parasites, est antitoxique (diphtérie, tétanos), anti-inflammatoire et contribue à la cicatrisation des plaies ; le latex est aussi antifongique. D’après les études, cette propriété antihelminthique est plus concentrée dans les graines de la papaye.

La papaïne est en fait un mélange d’enzymes protéolytiques (ou protéases), capable de scinder les protéines en molécules plus simples – ce qui constitue en quelque sorte un début de  » digestion  » des protéines -, et de coaguler le lait. Ces propriétés de la papaïne sont utilisées empiriquement dans les pays tropicaux (d’où la papaye est originaire) où, pour attendrir la viande, il est habituel de l’envelopper pendant quelques heures dans des feuilles de papayer.

Pour en savoir plus, cliquer sur 1 et 2.

La papaye se comporte-t-elle de la même façon que les autres  déparasitants ?

Affirmatif, du moins en se basant sur mes observations empiriques. Je veux parler en fait des contre-indications. La plupart des déparasitants sont contre indiquées chez les femelles en gestation (pareil pour les femmes enceintes).

Des études montrent que le fruit et la graine empêchent l’implantation de l’œuf dans l’utérus. L’emploi de la plante chez la femme enceinte, les enfants et les personnes ayant l’intention de procréer est déconseillé. Voilà qui répond à mon interrogation. L’organisme animal est assez proche du point de vue physiologique de celui des humains. La diminution des portées observée chez les truies de l’éleveur de Sémé-Podji pourrait s’expliquer par le fait que de nombreux œufs n’ont pas pu s’implanter dans la paroi utérine à cause de la distribution importante des fruits et feuilles de papaye. Pour ce qui est des avortements observés, il s’agit de l’effet abortif de la plupart des déparasitants, raison pour laquelle ils sont contre-indiqués chez les femelles gestantes surtout en début de gestation.

 Que faut-il retenir ?

La papaye est un excellent aliment pour attiser l’appétit de vos porcs à l’engraissement. Mais ne donnez pas la papaye à vos reproducteurs et surtout pas aux truies gestantes. La papaye verte est réputée provoquer des avortements, les femmes enceintes ne doivent pas utiliser de compléments alimentaires contenant de la papaïne. A ce sujet, le spécialiste en santé humaine précise que la chair de papaye mûre ne contient que des quantités infimes de papaïne. Elle n’a pas de vertus digestives et peut être consommée par les femmes enceintes. Pour ma part, j’ajoute que les femmes ne consomment pas les graines de papaye bien sûr, ce qui n’est pas le cas chez les truies. Ne donnez pas aux truies de la papaye qu’elle soit mûres ou non.

Pour conclure, je voudrais vous rappeler que les avortements successifs ou les problèmes de fertilité de vos truies reproductrices  ne sont pas toujours d’origine pathologique, accordez aussi de l’attention à leur alimentation.

Je vous souhaite plein succès.

Louis Agbokou.

Joyeuse fête de la Saint-Valentin

saint valentin

Je souhaite à tous les amoureux une joyeuse fête de la Saint-Valentin.

Je propose à notre méditation, ces affirmations relatives à l’amour.

 » L’amour qui rend les gens malheureux n’est pas le véritable amour. Si votre amour est vrai, il contribue à votre bonheur et à celui des gens que vous aimez ». Denis St-Pierre

 » L’amour est l’ultime signification de tout ce qui nous entoure. Ce n’est pas un simple sentiment, c’est la vérité, c’est la joie qui est à l’origine de toute création ». Rabindranath Tagore

« Aimer c’est luire d’une lumière inépuisable ». Rainer Maria Rilke

Bonne méditation et bonne fête.

 

 

 

Porciculture : L’essentiel sur l’habitat du porc en milieu tropical

habitat porcs

Une bonne maîtrise de l’élevage des porcs passe par la construction d’un habitat adéquat permettant un bon suivi sanitaire, alimentaire et une bonne gestion de la reproduction. L’élevage en divagation des porcs constitue un risque potentiel exacerbé par le contexte sanitaire actuel caractérisé par l’émergence de maladies virales qui malheureusement prennent une allure enzootique. Elever ses porcs en divagation c’est comme épargner de l’argent au près d’un inconnu ; tout peut arriver (Rires). Le leitmotiv de tout conseiller agricole est de nos jours le renforcement des mesures de biosécurité c’est-à-dire l’ensemble de mesures mises en œuvre pour prévenir et empêcher l’entrée/la sortie de germes pathogènes d’un élevage. Et l’habitat joue un rôle fondamental en matière de biosécurité.

Pour y arriver quelques points clé sont à considérer :

  • Le choix du site

Le site abritant la porcherie doit être non inondable, non glissant, accessible et à proximité d’une source d’approvisionnement d’eau. Le site doit se situer en retrait de la ville et doit être clôturé.

  • Le bâtiment d’élevage

Le porc est un animal fort. Si vous le mettez dans un bâtiment à base de matériaux précaires, soyez sûr qu’un jour à l’autre il va briser les barrières, sortir et se mettre en divagation. De plus ce n’est pas une partie de plaisir que d’attraper un porc en liberté (rires), il faut une bonne équipe de personnes en très bonne santé.

Il est donc préconisé un bâtiment à base de matériau définitif pour un suivi adéquat de l’activité. En milieu tropical, le bâtiment d’élevage de porc n’est pas fermé, il est largement ouvert sur les côtés. Le bâtiment est orienté Est – Ouest afin de permettre aux porcs de se protéger à volonté des rayons solaires. Les bâtiments dont la toiture est disposée en une double pente ne permettent pas dans la plupart des cas de réaliser les deux parties (couvertes et non couvertes), cependant les porcs s’adaptent.

Les meilleurs bâtiments sont en général à sol cimenté, l’élevage de porc ne doit pas se faire sur un sol nu car le mélange du sol avec les restes d’aliment, l’eau d’abreuvement et l’urine constitue un milieu favorable à la prolifération des microbes qui finiront par nuire à l’animal. En plus un tel environnement ne permet pas d’effectuer de façon efficace l’hygiène de l’habitat. Le sol doit être dallé, légèrement rugueux et légèrement incliné (3% de pente) de manière à faciliter l’écoulement des eaux de nettoyage. L’intérieur du bâtiment est divisé en loges. Ces loges peuvent être placées soit sur une rangée, soit sur deux rangées de part et d’autre d’un couloir (allée) central de service de 1,5m de large.

Chaque loge dispose d’une aire de couchage et une aire d’exercice. La surface de couchage doit être couverte en tôles ou en paille. La surface d’exercice non couverte doit être assez large pour faciliter le déplacement et la défécation des animaux. Cette surface non couverte bénéficie de la désinfection naturelle grâce à son exposition aux rayons solaires. De plus, elle permet aux porcs de profiter au besoin des rayons solaires (nécessaires à la synthèse de la vitamine D par l’organisme).

Les murets de séparation des loges ont une hauteur de 1,20 m pour les truies et 1,40 m pour les verrats. L’épaisseur du muret est de 15 cm en brique ou bien il peut s’agir des séparations en béton armé de 10 cm.  Les portes des loges doivent s’ouvrir à l’intérieur et non de l’extérieur pour éviter qu’elles soient défoncées par les porcs.

La toiture peut être en tôle ondulée, en tuile ou en chaume. Elle doit être supportée par des poteaux bien solides. La hauteur est de 2,5 m à 3 m. Il faut orienter la pente de la toiture derrière le bâtiment de telle sorte que l’eau de pluie se verse derrière le bâtiment. Si elle se versait à l’intérieur de la loge, elle remplissait le puisard destiné à drainer les eaux résiduelles. Au cas où la pente est déjà orientée à l’intérieur de la loge, vous pouvez mettre à l’extrémité de la tôle ou la tuile une gouttière et le connecter à un dispositif de collecte pour une utilisation ultérieure de l’eau.

  • Les types de loges :

On distingue 4 types de loges dans une porcherie : il s’agit des loges d’engraissement, loges d’attente de saillie, loges de maternité, loges de verrat. Les loges d’engraissement permettent de regrouper les porcelets sevrés pour les nourrir jusqu’au poids d’abattage. Les loges d’attente de saillie permettent de regrouper les jeunes truies vides qui attendent la saillie. Les loges de maternité sont des loges conçues pour la mise-bas. La loge du verrat doit se trouver soit à l’entrée ou au milieu de la porcherie.

Mais sur le terrain, il on ne constate que trois type de loges: la loge de la truie reproductrice, la loge du verrat reproducteur et la loge d’engraissement.

  • La densité dans les loges

Au cours de l’engraissement, les loges collectives utilisées devront assurer 1 m2 par porcelet de 20 à 50 Kg et 2 m2 par porc de 50 à 100 Kg à l’engraissement. Les loges d’engraissement peuvent être de dimensions 4m sur 3m et contenir 8 à10 porcelets jusqu’à 6 mois d’âge. Pour les loges de la truie en reproduction, prévoir 9 à 10 m² par truie. En ce qui concerne les loges de verrat en reproduction, il faut 10 à 12 m² par verrat reproducteur.

  • Les mangeoires et abreuvoirs

Les mangeoires et abreuvoirs peuvent être fixes ou mobiles. Je préconise pour ma part ceux qui sont  en béton et fixes. Les mangeoires et les abreuvoirs recommandés doivent avoir les caractéristiques suivantes :

– permettre une distribution facile des aliments sans que l’on ne soit obligé à rentrer dans la loge ;

– résister à l’action destructrice des animaux ;

– résister à la corrosion des aliments ;

– permettre un nettoyage facile, etc.

En ce qui concerne l’eau de boisson, il faut distribuer de l’eau de bonne qualité c’est-à-dire de l’eau potable ou encore l’eau que vous pouvez boire vous-même.

Lorsque l’espace le permet, il est recommandé de prévoir surtout pour les reproducteurs des baignoires pour réguler plus facilement les fortes variations de températures. Le porc déteste essentiellement la chaleur car en période chaude sa graisse sous-cutanée a tendance à se fondre, ce qui lui donne une sensation de chaleur excessive.

  • L’hygiène de l’habitat

Comme j’ai coutume de dire, la maîtrise de l’hygiène de l’habitat commence depuis le type et le choix des matériaux de construction. Il faut privilégier les matériaux qui facilitent le lavage et la désinfection. L’intérieur des loges doit être lavé et désinfecté deux à trois fois par semaine. Les porcheries dont le plancher ou les murets de séparation sont couverts d’une couche verdâtre  manquent d’hygiène. Il faut à l’aide de grattoir et de brosse nettoyer le sol et les murets pour les rendre propres. Les déjections doivent être ramassées tous les jours. La procédure de mise en œuvre de l’hygiène suggère le grattage, le nettoyage (brossage plus balayage), le lavage à l’eau plus savon puis la désinfection.

La porcherie doit être suffisamment aérée pour permettre la circulation et le renouvellement du l’air ambiant. Elle doit recevoir à un moment de la journée les rayons solaires pour une désinfection naturelle des loges. Le sol doit être résistant, imperméable, non glissant avec une légère pente pour faciliter l’évacuation des déjections et eaux de lavage. Il faut disposer d’habits exclusivement réservés au travail dans la porcherie et installer obligatoirement un pédiluve devant la porcherie et en faire un usage quotidien.

Conclusion

Le porc étant un animal solide, son habitat est également conçu de façon solide pour pouvoir le contenir. La réussite de l’élevage de porc commence par la bonne conception de la porcherie. Je dois préciser qu’avec une alimentation de qualité et une bonne gestion de la reproduction, le porc n’a pas tendance à sortir des loges. Il est donc important d’assurer à nos porcs une bonne alimentation, un bon suivi sanitaire et une bonne gestion de la reproduction.

Je vous encourage à persévérer et vous souhaite plein succès !

Louis Agbokou

Cuniculture : L’habitat du lapin en 6 points

Des lapins en cage

L’habitat du lapin le protège contre les intempéries à savoir le soleil, la pluie, etc., c’est en réalité le même principe pour les autres animaux d’élevage.

1- Le lapin est un animal propre 

Le lapin ne tolère pas un environnement malpropre. C’est la raison pour laquelle les cages de lapin sont conçues de manière à laisser tomber les crottes.  Pour mieux profiter de vos lapins, mettez-les dans un environnement propre, pas de mottes de crottes dans les coins des cages, la mangeoire et l’abreuvoir doivent être régulièrement lavés et désinfectés. Lorsque les cages et le bâtiment d’élevage sont bien assainis, vous avez moins de problèmes sanitaires dans votre cheptel.

2- Quel matériau utiliser pour la fabrication de la cage ?

Le matériau de fabrication de la case du lapin importe beaucoup pour la réussite de votre élevage. Les gens se servent du bois, de bambou, de fer et de fer galvanisé pour fabriquer les cages. Les lapins rongent les cages en bois et en bambou, celles en fer finissent par rouiller après quelques temps d’utilisation sous l’effet de l’eau et des urines des lapins. Les cages en fer galvanisé par contre accordent aux lapins un bon confort et sont utilisées pendant une durée raisonnable. Du fait de l’état hygiénique de l’animal, le choix du matériau de fabrication des cages se fera en fonction de sa capacité à faciliter le lavage, la désinfection d’une part et à résister aux incisives du lapin d’autre part. Les cages en fer galvanisé sont donc les plus recommandées. Pour éviter de blesser les pattes des animaux, le fil constituant le grillage doit avoir un diamètre minimum de 2,2 à 2,5 mm pour les adultes et au moins 1,8 à 2,5 mm de diamètre pour les jeunes à l’engraissement.

3- En l’absence d’une bonne aération, vous n’avez pas un bon résultat

La circulation de l’air est indispensable pour avoir une bonne performance de votre élevage. Le bâtiment d’élevage de lapin n’est pas fermé, il faut prévoir des claustras sur les quatre côtés du bâtiment. Il faut également prévoir des auvents d’une dimension suffisante, c’est à dire de 70 à 80 cm. Cela limitera les effets du soleil et donc de la chaleur, mais surtout les entrées d’eau en saison de pluies. Certains éleveurs se contentent de disposer les cages sous des hangars à l’abri du soleil et de la pluie. En l’absence d’aération, il est observé un retard de croissance au niveau des lapins en engraissement. Au niveau des lapines en reproduction, il y a des problèmes de retour de chaleur, et la gestion de la reproduction est très affectée. Une bonne circulation de l’air est nécessaire pour avoir les résultats escomptés.

4- Les mailles du fond des cages méritent une attention particulière

Les mailles du fond de la cage permettent de laisser tomber les crottes et d’éviter des nécroses de pattes communément appelées maux de pattes. Les doigts des lapereaux se coincent entre les mailles qui sont en forme de dimension carrée. Les  mailles recommandées sont celles sous forme rectangle. Les grillages à mailles sous forme carrée et/ou losange peuvent être utilisés  pour les autres côtés de la cage. Mais le fond de cage devrait être couvert avec un grillage à maille rectangulaire. L’écart à respecter entre deux fils du grillage est de 1,1 à 1,5 cm. Cet écart est très important, car il permet aux crottes de tomber en dessous de la cage. Si l’écart est trop petit, il retient les crottes et la cage est sale. S’il est trop grand, les lapereaux peuvent se coincer le pied et se casser la patte en voulant la retirer de force.

5- Le respect de la densité dans les cages

Le respect de la densité est dans les cages est primordial pour une bonne croissance des jeunes lapins à l’engraissement et un bon confort pour les lapins reproducteurs. Pour une cage de lapine mère vous pouvez prévoir les dimensions suivantes : longueur : 75 à 80 cm, largeur : 40 cm, hauteur : 35 à 50 cm. La même cage peut être utilisée pour les lapins à l’engraissement et peut contenir 5 à 6 jeunes lapins. Toutefois, l’appréciation d’un technicien est conseillée.

6- La disposition des cages

Les cages de lapin ne peuvent pas rester à même le sol car les lapins ne vivent pas avec leurs déjections. Il faut donc suspendre les cages ou trouver un dispositif de support pour les cages. Certains utilisent des fils de fer suspendus à la charpente d’autres des supports en fer. Pour faciliter le ramassage des déjections, vous pouvez creuser des fosses sous les cages. Dans le cas contraire, il faut ramasser les crottes deux à trois fois par semaine pour assurer un environnement propre aux lapins.

J’espère que j’ai bien résumé l’habitat des lapins. S’il y a un élément que vous aurez souhaité que je développe, faites le savoir en commentaire à cet article. Et je me ferai le plaisir de vos en parler.

Plein succès à vous.