Porciculture : Avec ou sans une bonne clôture ?

porc sur la cour

Un éleveur de porc qui vit à Kotan dans la commune d’Avrankou nous avait sollicités en 2008 pour comprendre ce qui se passait sur son exploitation. En fait, depuis trois jours il enregistrait des mortalités dans son élevage. Il disposait de 7 truies reproductrices, 1 verrat reproducteur et 15 porcs à l’engraissement. Lorsqu’on était allé sur son site, il ne restait que 3 truies dont deux sont gestantes, le verrat reproducteur et 9 porcs à l’engraissement. Il nous a rapportés que les animaux arrêtent de manger et meurent quelques heures après. En dehors de l’observation, nous avons demandé certaines informations dont entre autres, l’existence et la consultation du calendrier prophylactique, le type d’aliment distribué et son lieu d’approvisionnement, etc. Nous avons fait un traitement à base d’Ornipural, d’Antibiotique et de vitamine. Le lendemain, il on était reparti sur le site. La mortalité a continué, on avait compté 3 porcs au total. Cette fois-là, le fils de l’éleveur était aussi présent. On lui avait demandé de nous dire qui se serait passé de nouveau environ une semaine avant que les mortalités ne commencent. C’est ainsi qu’il nous révéla que trois jours avant les, qu’il était venu trouver dans la loge d’une truie un verrat d’un autre élevage qui s’y est infiltré à travers les failles de la clôture. Il paraitrait que le verrat aurait même sailli certaines truies. Le fis de l’éleveur nous disait qu’il a chassé le verrat de l’élevage. Il n’en avait même pas informé son père. Ce n’est après ce récit que nous avions pensé à la Peste Porcine Africaine (PPA) car en considérant les données épidémiologiques en ce moment, c’était pratiquement la seule la maladie qui avait une telle allure. Nous avons donc proposé à l’éleveur d’aller voir le Chef du Village ensemble pour en savoir plus par rapport au verrat en divagation. Lorsqu’on était allé chez le chef du village, il nous expliquait qu’il avait reçu la plainte d’un autre éleveur chez qui le verrat était également rentré et qui avait tué le verrat. Il s’était ensuite révélé que le verrat en question était le seul rescapé d’un élevage dont tous les autres porcs étaient morts et qui se situait dans un village voisin (Vagnon). Nous avons tous compris qu’il s’agissait de la PPA. L’éleveur avait presque les larmes aux yeux quand il nous déclarait qu’il avait fait un crédit de 5 millions de FCFA à rembourser sur 5 ans. Ce verrat avait littéralement disséminé la PPA dans presque tous les élevages du village car la plupart des éleveurs de porcs ne comprenaient rien des mesures de biosécurité.

Que pouvait-il faire pour ne pas perdre tous ces porcs?

Pour éviter ce triste sort, il suffit de respecter les mesures de biosécurité. Pour commencer, il faut faire remarquer que l’éleveur ne disposait pas de pédiluve à l’entrée de sa porcherie. La porcherie n’est pas clôturée avec le soin. En effet, il avait fait la clôture en se servant des claies mal posées. L’hygiène au sein des loges était acceptable et il disposait même d’un plan de prophylaxie. Mais en principe, rien n’est à négliger. Une petite faille peut gâcher tout l’effort consenti. L’ensemble des mesures à mettre en œuvre pour prévenir et empêcher l’entrée et/ou la sortie de germes pathogènes d’un élevage doit être suivi avec rigueur. Quelques-unes de ces mesures sont détaillées dans l’article L’essentiel sur l’habitat du porc en milieu tropical. Il s’agit d’un ensemble de mesures simples très souvent banalisées par bon nombre d’éleveurs. Il faut préciser que certaines pratiques d’élevage au Bénin favorisent l’entretien et la dissémination des germes pathogènes d’un élevage à l’autre.

Quelles sont ces pratiques ? La réponse se trouve dans l’article suivant.

Merci et plein succès à vous.