Bénin : Aux candidats à l’élection présidentielle du 28 Février 2016

COQ

OSEZ PARLER DE L’ELEVAGE

Je sais que très bientôt, les candidats à l’élection présidentielle de février 2016 nous dévoilerons leur programme. Il est vrai que certains nous disent déjà leur ambition pour le Bénin. D’autres seront certainement entrain de finaliser leur projet de société. J’avais déjà publié un article dans lequel j’insistais sur lefait que mon candidat sera celui qui fait la promotion de l’agriculture.

Il est vrai que je tiens encore à tous les éléments détaillés de cet article qui de mon point de vue sont d’une grande importance pour le décollage économique de notre patrie le Bénin. Mais je vous informe chers candidats, l’élevage a été pendant longtemps dilué dans l’agriculture. Les questions relatives à l’élevage ne font presque pas l’objet d’attention particulière. Il est commun de voir citer les priorités en filières de production végétale (coton, ananas, anacarde, etc). Mais en élevage les gens se contentent juste de parler de filières viande, lait ou œufs ou de petit élevage. En réalité, la viande n’est pas une filière, pareil pour le lait et les œufs. Ce sont des produits (final ou en cours) issus de l’élevage des animaux (bovins, ovins caprins, porcs, lapins, volailles, etc). Néanmoins, on peut parler de la filière bovine, de la filière porcine etc. Dans la même lancée, on peut parler des productions de viande, de lait ou d’œufs.

De même, lorsqu’on parle de petit élevage, c’est ridicule. L’élevage est une industrie et ceux qui sont dans ce sous-secteur savent de quoi je parle. Aucune spéculation animale n’a jamais refusé de faire l’objet de choix stratégiques et de grandir c’est-à-dire de se développer et se complaît à se faire appeler petit élevage. Pendant combien de temps allons-nous tourner dos à la production locale alors que les importations de produits carnés flambent de jour en jour ?

Alors, pour mériter mon suffrage et celui des milliers d’éleveurs réunis au sein des coopératives et associations d’éleveurs, je vous invite à présenter votre ambition pour l’élevage. Osez parler de l’élevage.

Beaucoup de Béninois et de Béninoises vivent de l’élevage. Ils espèrent entendre parler d’eux, de leurs activités, les techniciens d’élevages, les entrepreneurs agricoles, les ingénieurs en production et santé animales, les docteurs vétérinaires, les para vétérinaires, les commerçants de bétails, les charcutiers, bouchers, etc., attendent que vous leur parliez de l’élevage. Ils ont des contraintes qui persistent dans le temps. Ils veulent vous écouter leur parler d’eux. Ils veulent se sentir concernés par votre projet de société.

Quel est votre rêve pour l’élevage ?

Quelles sont les spéculations animales que vous allez prioriser une fois élu (e) ?

Quelles sont les projets phares que vous allez mettre en œuvre une fois vous êtes élus (es) ?

Je suis actuellement à un poste de coordination régionale des projets programmes agricoles et je peux vous assurer que les projets de développement de l’élevage se comptent du bout des doigts (sur 19 projets agricoles actuellement répertoriés, seuls 2 projets sont spécifiques à l’élevage). Pendant combien de temps ça va encore perdurer ?

Nous savons que entre les promesses électorales et les réalités d’exercice du pouvoir, il peut y avoir un fossé, néanmoins nous avons envie de se sentir concernés par votre projet de société. Cela nous permettra tout de même de vous évaluer.

Que savez-vous de l’élevage des bovins, des petits ruminants ?

Savez-vous que l’élevage des porcs est constamment menacé par la Peste Porcine Africaine (PPA) ? Avez-vous un plan pour l’assainissement de l’élevage des porcs ?

Savez-vous que le cheptel lapin a été sérieusement frappé par la VHD ? Avez-vous un plan de relance de l’élevage des lapins ?

De nouvelles espèces d’élevage émergent de nos jours, il s’agit par exemple de l’élevage des abeilles et de l’élevage des escargots, etc.

L’une des principales contraintes de la pisciculture est la cherté de l’aliment des poissons. Quels est votre plan pour développer la pisciculture au Bénin ?

Savez-vous que les éleveurs d’aulacodes disparaissent de façon inquiétante malgré tous les travaux de recherches conduits de main de maître par le Professeur Guy Appolinaire Mensah et ses collaborateurs ?

Avez-vous un plan de relance de l’élevage des aulacodes au Bénin ?

Quel est votre plan pour l’aviculture moderne ? Savez-vous que les aviculteurs modernes sont structurés depuis les villages et quartiers de ville jusqu’au niveau national ? Comment pensez-vous accompagner la production d’œufs de table ?

Que pensez-vous de la transhumance et des conflits entre éleveurs et agriculteurs ? Chaque année des Béninois s’affrontent et se tuent pendant ces conflits, à coup de machettes, de gourdins et même à partir des armes à feu de fabrication artisanale.  Ces conflits sont-ils une fatalité ?

Savez-vous que les poulets bicyclettes comptent parmi les cheptels les plus importants de notre pays ? Quel plan avez-vous pour les poulets bicyclettes ? De la viande de bonne qualité nutritionnelle (Rires, c’est prouvé hein).

Alors je vous invite à considérer les réalités socio-économiques de chaque région du Bénin et à nous faire des propositions concrètes. Nous, acteurs du sous-secteur élevage attendons patiemment votre rêve pour l’agriculture en général et pour l’élevage en particulier. Notre motivation à nous rallier à votre cause en dépend largement.

Je vous envoie mes sincères remerciements et vous souhaite une bonne chance.

Louis Agbokou

 

Bénin : A quoi ressemblait l’agriculture du Dahomey en 1972 ?

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Le discours programme du Gouvernement Militaire Révolutionnaire du Général Mathieu Kérékou de 1972 est encore d’actualité.

Je dois avouer que le présent article m’a été inspiré à la suite d’une discussion sur les contraintes du monde rural avec un collègue de service Luc Houngbé pour ne pas le nommer. Il m’avait dit « Louis, va chercher le discours programme du Gouvernement Révolutionnaire du Général Mathieu Kérékou de 1972 et prête attention aux axes stratégiques ». Alors je suis mis à la recherche et j’ai trouvé. Je vous présente uniquement la partie concernant le monde rural

RÉPUBLIQUE DU DAHOMEY

 GOUVERNEMENT MILITAIRE RÉVOLUTIONNAIRE

  DISCOURS PROGRAMME

Cotonou, le 30 Novembre 1972

 Le monde rural

Le monde rural regroupe la plus grande proportion de la population dahoméenne. Il contribue pour la plus large part à la création de richesses nationales. Par contre il participe très modestement à la redistribution de ces richesses. Le principe directeur, qui guidera le gouvernement dans son action, sera d’exploiter au mieux les vocations naturelles du pays, tant du point de vue des cultures industrielles que de celui des cultures vivrières, de l’élevage et de la pêche.

Agriculture
Une politique de garantie et d’amélioration du prix au producteur constitue la première condition et le moyen d’incitation le plus efficace dans l’immédiat à l’augmentation de la production agricole.

Dans ces conditions le Gouvernement Militaire Révolutionnaire préconise :

  • La transformation en un organisme autonome doté de moyens puissants de l’actuel fonds de soutien des produits agricoles.
  • Le rejet de la politique actuelle de détournement des ressources de ce Fonds au profit aussi bien des sociétés privées que de l’Etat.
  • L’extension progressive des activités de ce Fonds au bénéfice des produits de notre agriculture, qu’il s’agisse des produits industriels d’exportation ou des produits vivriers destinés à l’alimentation de nos populations.
  • La prise en charge par l’Etat du conditionnement et de la commercialisation de nos produits d’exportation, notamment le coton et le tabac.
  • A moyen et à long terme, l’augmentation de notre production agricole et la consolidation de notre indépendance supposent  un changement qualitatif de nos moyens de production, une reforme de nos structures agraires, l’abolition de la monoculture, la valorisation sur place des produits de notre agriculture.

Elevage
Faute d’une option claire, la politique dans le domaine de l’élevage, des divers gouvernements qui se sont succédés jusqu’à ce jour, s’est caractérisée par des actions dispersées, aussi vaines que paralysantes. C’est ce qui explique la croissance lente du cheptel dahoméen.
Aussi, l’action du Gouvernement Militaire Révolutionnaire dans ce secteur sera-t-elle guidée par le principe d’utilisation optimum des vocations naturelles des diverses régions du pays.

(Extrait du discours programme du Gouvernement Militaire Révolutionnaire)

 

MON ANALYSE 

En ce qui concerne l’agriculture, en dehors du premier point dont la concrétisation représente aujourd’hui l’ONS (Office National de Soutien des revenus agricoles), tous les autres points sont toujours d’actualité. Cela montre que nous traînons les mêmes contraintes depuis 44 ans alors que de nouvelles s’ajoutent de jours en jours. J’en veux pour preuve les perturbations climatiques, on ne peut de nos jours définir des axes stratégiques de l’agriculture sans intégrer la dimension l’environnement. On parle d’une agriculture durable, respectueuse de l’environnement.

Quant à l’élevage, il n’existe effectivement pas une vision claire du développement de ce sous- secteur. C’est du moins ce que j’observe en tant que acteur de ce sous-secteur. C‘est regrettable qu’un diagnostic de 1972 soit toujours intact 44 ans après. La question de l’élevage mérite d’être repensée et de faire l’objet de décisions conséquentes.

De toutes les façons, l’histoire est têtue et les générations futures finiront par découvrir ce que nous avions fait du monde rural de notre pays…

Bénin horizon 2025 : Les enjeux majeurs du secteur agricole pour le Bénin

benin

Il est important de se remémorer les axes stratégiques définis dans les documents de référence en matière de politique de développement. Je me suis permis de faire ressortir du document Bénin Horizon 2025 élaboré en décembre 2008, le volet agricole.

 

Les problématiques clés :

– Une faible capacité exportatrice, orientée essentiellement sur des produits à faible valeur ajoutée ;

– Une situation d’autosuffisance en céréales et produits vivriers théorique mais contrainte par l’absence de maîtrise des flux régionaux en particulier vers le Nigéria ;

– Un déficit marqué en protéines animales avec des filières animales peu développées en dépit de leur potentiel et des importations croissantes et coûteuses ;

– Un vrai potentiel diversifié de développement de cultures [arboriculture fruitière et de produits forestiers (noix de cajou, karité, teck bambou, plantes médicinales)) ; cultures maraîchères, filières d’élevage intensif ; biocarburants (Jatropha), de pêche et d’aquaculture ;

– Une faiblesse en infrastructures support de compétitivité, très caractéristique des pays à vocation agricole, n’arrivant pas à créer de la valeur à partir de leur potentiel.

 

Les enjeux majeurs :

  • Créer un cadre institutionnel clair pouvant asseoir une approche programme permettant d’intégrer et de fédérer les initiatives et projets de coopération
  • Mettre en place le dispositif d’encadrement adéquat d’animation, de formation et d’apprentissage et d’incubation du pôle de croissance agroalimentaire.

 

Céréales et produits vivriers

  • Renforcer la production pour développer la sécurité alimentaire ;
  • Positionner une offre pour l’exportation régionale (Nigéria, Afrique Centrale et de l’Ouest) ;
  • Répondre aux besoins en céréales d’une industrie de provende qui accompagnera le développement des filières intégrées d’élevage et d’aquaculture.

 

Arboriculture fruitière et maraichage

  • Réaliser un plan d’aménagement détaillé et de localisation précise des sites d’activités de plantation dans le cadre des pôles territoriaux de développement et dégager un plan de réalisation des infrastructures hors sites (routes et pistes de production, électrification, adduction d’eau) ;
  • Positionner une offre à l’exportation de fruits et légumes sur des marchés de valeur notamment l’Europe ;
  • Développer et imposer une offre de fruits sur les marchés régionaux d’Afrique de l’Ouest et Centrale ciblant en priorité les marchés les plus lucratifs (distribution moderne, réceptifs hôteliers et touristiques ;
  • Disposer d’une véritable infrastructure logistique intégrée permettant une véritable maîtrise des flux opérationnels des produits agroalimentaires ;
  • Attirer vers la destination Bénin des opérateurs de rang mondial comme investisseurs dans la production et l’exportation fruitière, mais acceptant d’encadrer en régie des petits producteurs locaux et d’intégrer leur production dans le cadre d’une logique de Responsabilité Sociale d’Entreprise (R.S.E.). La réussite de cette démarche suppose une démarche non générique mais ciblée s’appuyant sur un benchmarking des meilleures pratiques d’attrait des investisseurs mais aussi un ciblage de groupes et la proposition d’un partenariat clair.

 

– Produits animaux

  • Réaliser un plan d’aménagement précis et détaillé de localisation et d’équipement des sites d’activités dans le cadre des pôles territoriaux de développement (aménagement des zones de stabulation pour la production laitière (bassins laitiers) et la pratique de l’embouche, localisation des places de marché, de l’Abattoir de ruminants ;
  • Développer des partenariats stratégiques ciblés avec le transfert de savoir-faire et le renforcement des capacités. Ce ciblage doit permettre de coller aux besoins identifiés pour le développement des piliers comme par ex. l’insémination artificielle, les techniques de stabulation, la couverture vétérinaire et le contrôle des grandes épizooties des filières animales ;
  • Réaliser un saut qualitatif grâce à la réalisation des infrastructures clés de support de l’intensification des filières, de leur compétitivité et du développement de la production ;
  • Réorganiser et professionnaliser les organisations de producteurs

 

Pour télécharger le document Bénin Horizon 2025, cliquez ici

Au premier lauréat du Grand Prix du Président de la République pour la Recherche

Guyzap.Le travail bien fait finit toujours par payer. Professeur Guy Appolinaire Mensah, je vous dédie cet article en reconnaissance de tout ce que vous avez fait pour la recherche agricole au Bénin. Je passe ainsi par ce canal pour vous adresser toute mon admiration. Le Bénin tout entier s’accorde pour vous appeler « le Père de l’aulacodiculture au Bénin ». Vos travaux de recherche ont été d’une grande importance dans le développement de cette activité.

Je félicite l’équipe de sélection des candidats qui vous a retenu comme gagnant de ce grand prix. Ils ont su faire un travail appréciable. Je vous envoie toutes mes félicitations.

Je vous fais tout de même le point de la situation actuelle de l’aulacodiculture dans la région Ouémé-Plateau. Le nombre d’aulacodiculteurs n’a cessé de diminuer chaque année de telle sorte qu’il n’existe pratiquement plus un seul éleveur d’aulacodes dans l’Ouémé. Les quelques-uns qui continuent de pratiquer cette activité sont localisés dans le Plateau en particulier à Adja Ouèrè.

Le diagnostic fait à notre niveau de cette situation est le faible taux de fécondité des femelles et une diminution de la portée (1 à 3 aulacodeaux). Cette situation serait causée par la consanguinité du fait de la pratique qui consiste à transférer des groupes de reproducteurs d’un élevage à un autre. Il se pose de notre point de vue un problème génétique. Un programme de restauration génétique de l’aulacodiculture permettra un redémarrage de cette activité et une capitalisation de toutes les recherches réalisées au profit de cette spéculation animale.

Une fois encore, toutes mes félicitations pour le Grand Prix du Président de la République pour la recherche.

Bravo à vous!

Lancement du site web de la SONAPRA

SONAPRA

La communication joue un rôle primordial dans l’atteinte des objectifs de tout organisme. Elle ne se limite plus seulement de nos jours à la radio ou la télévision, un site web s’ouvre au monde entier et à tous ceux qui peuvent se connecter a l’internet. Je me réjouis du lancement du site web de la Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA).

 

Pourquoi je présente ce site web ? 

Tout simplement parce que je suis engagé dans l’agriculture. Je crois profondément que l’agriculture joue ou devra jouer un rôle de premier rang pour le développement économique du Bénin. L’agriculture reste à mon sens un secteur dont on ne peut se passer dans les choix stratégiques de la politique de développement d’une nation. La SONAPRA étant la société par excellence la de promotion de l’agriculture, ce site va relayer au public tout ce qu’elle entreprend pour le développement de l’agriculture au Bénin.

Que pouvez-vous trouver sur le site ?

Les informations disponibles sur ce site sont assez variées. Je mets juste l’accent sur la présentation de la société, les filières agricoles en promotion, les usines partenaires etc… Plus important encore, ce sont les opportunités. Par exemple, vous pouvez déposer en ligne votre CV pour une demande d’emploi ou de stage académique ou professionnel.

Visitez le site de la SONAPRA ici.

 

 

Région Ouémé-Plateau : Problématique de l’approvisionnement en intrants agricoles pour les productions animales et halieutiques

poussinsC’est le thème du deuxième panel de la revue régionale sectorielle du 4è trimestre 2015 des acteurs du secteur agricole organisé par le Centre Agricole Régional pour le Développement Rural (CARDER) de Ouémé et du Plateau tenue dans la commune de Pobè.

Le modérateur du panel est Monsieur Gérard Agognon, Directeur de la Promotion des Filières et de la Sécurité Alimentaire au CARDER Ouémé-Plateau.

Les panélistes sont :

Monsieur Olivier Lahamy, Chef Service du Contrôle des produits d’origine Animale et Halieutique au CARDER Ouémé-Plateau

Monsieur Dossa Wenon, Chargé de la Production Halieutique au CARDER Ouémé-Plateau

Monsieur Guy Coucou,  Président régional de la FENAPIB (Fédération Nationale de Pisciculteurs du Bénin), Représentant les pisciculteurs de la région Ouémé-Plateau.

Monsieur Théophile Boulome, Représentant les éleveurs de la région Ouémé-Plateau.

Le modérateur du panel a accordé la parole à chaque panéliste pour se prononcer sur le thème. Ensuite, ce fut le tour de l’assistance pour apporter sa contribution au sujet. Enfin, quelques recommandations ont été faites au terme des débats.  J’ai essayé de ressortir les points saillant des interventions de chaque panéliste. J’invite les autres participants de la revue à compléter au besoin les idées.

Guy  Coucou: Les difficultés d’approvisionnement en intrants piscicoles se concentrent au niveau de l’aliment poisson. L’alimentation des poissons se faisant d’antan avec les restes de cuisine transformés en poudre, mais les poissons n’en tiraient as grande chose. C’était au temps de la pisciculture extensive. Ensuite, on est passé à la fabrication des aliments locaux mais de qualité douteuse (mauvais résultat) et qui ne flottent pas. En outre, c’est le tour de l’aliment extrudé de bonne qualité (bon résultat)  et bien flottant mais qui est cher. L’Etat a fait exonérer les taxes de dédouanement pour les aliments de poissons dans la loi de finance précisément celle de 2014. Malheureusement, la loi de finance de 2015 n’a pas tenu compte de cette exonération. Lorsque nous avons demandé à comprendre, les autorités de la douane nous ont dit que l’exonération prenait en compte les intrants agricoles et que les aliments poissons n’y faisaient pas partie d’après leur répertoire à eux. Nous nous sommes donc rapprochés de la Centrale d’Achat des Intrants pour une subvention de l’aliment poisson au même titre que les engrais minéraux. Il faut dynamiser la FENAPIB (Fédération Nationale des Pisciculteurs du Bénin) et professionnaliser l’activité de telle sorte que le producteur d’alevins ne soit pas en même temps producteur de poissons marchands.

Enfin, je pense que le Bénin peut se procurer d’une extrudeuse pour produire localement les aliments poissons. Cela va nous permettre d’avoir de l’aliment poisson à un coût raisonnable.

 

Dossa  Wenon: Face à la rareté de la farine de poisson de qualité, c’est-à-dire une farine de poisson à base  de la chair du poisson et non avec des arêtes, l’aliment poisson fabriqué localement n’est pas de bonne qualité. Avec la non qualité de la provende sur place, les éleveurs se sont orientés vers l’extérieur, vers l’Israël pour l’achat d’aliment poissons. La provende de mauvaise qualité fabriquée localement pollue l’eau au lieu de nourrir les poissons. Il faut effectuer à partir des matières premières locales  des recherches pour la fabrication de provende de qualité. Un autre type intrants, ce sont les alevins. Le projet PROVAC a formé des pisciculteurs-clé qui sont spécialisés dans la production d’alevins de qualité. Pour avoir les contacts de ces pisciculteurs, orientez-vous vers les Secteurs Communaux pour le Développement Agricole (SCDA) de votre commune ou vers les Direction Générale à savoir, le Centre d’Action Régionale pour le Développement Agricole CARDER de votre région.

De nos jours comme intrants de production des poissons, nous pouvons également mentionner l’utilisation des hormones. Il faut préciser qu’elles ne posent aucun problème de santé pour les consommateurs. En plus, leur mise sur le marché est réglementée. L’achat et l’utilisation des hormones ne sont pas autorisés à tout le monde. C’est la Direction des Pêches qui les met à disposition des pisciculteurs-clé formés le projet PROVAC.

Pour finir le développement de la pisciculture au Bénin doit nécessairement passer par un bon rapport qualité prix de l’aliment poisson c’est-à-dire disposer d’un aliment-poisson de bonne qualité et d’un coût raisonnable pour une bonne rentabilité de l’activité.

Théophile Goulome : Ce thème peut faire l’objet d’un thème de mémoire. Un intrant c’est tout ce qui rentre dans l’élevage. On a comme difficultés l’approvisionnement des géniteurs : les truies et les verrats, il faut savoir bien les choisir. Pour le choix des géniteurs nous n’avons pas de grandes fermes à Pobè mais les techniciens du SCDA nous orientent à cette fin. Nous avons fait l’expérience de la provende de Vets Services, c’est bon mais c’est très cher. Pour éviter de faire des pertes, nous achetons les matières premières et nous fabriquons nous-même la provende. On a les résultats mais pas comme ceux de Vets services. J’ai des plantes que j’utilise pour résorber un peu le problème de protéine.

Pour les produits vétérinaires, on n’en a pas ici à Pobè, on se dirige vers les agents des SDCA pour nous les procurer depuis Porto-Nova. Pour régler nos problèmes, on s’est constitué en coopératives et on fait les achats de matières premières en grande quantité et on fait stockage parce que les matières premières ne sont pas toujours disponibles.

 

Olivier Lahamy : Il faut mettre l’accent sur la qualité des matières premières. Les valeurs bromatologiques des matières premières ne sont pas connues. De façon globale, La réglementation n’est pas suivie. Pour installer une pharmacie vétérinaire, il y a la législation. Des médicaments non homologués par la législation au Bénin mais qui malheureusement sont en vente, ce qui pose le problème de la qualité des viandes produites. Un autre exemple, c’est l’insémination artificielle qui est réglementée mais tous ceux qui s’adonnent à cette opération ne respectent pas la réglementation en vigueur.  Les antibiotiques sont utilisés  dans les élevages mais les délais d’attente ne sont pas toujours respectés. Il faut reconnaître que le contrôle de la qualité des produits d’origine animale doit être renforcé. Il s’agit en fait d’une volonté politique pour assurer à la population béninoise une bonne santé.

 

Les participants au panel sont également intervenus pour apporter leur contribution au débat. Entre autres préoccupations abordées, il a été question de faire le point des communes ayant enregistré des cas de mortalité de lapin causée par la maladie virale hémorragique.

 

Quelques recommandations :

Des recommandations ont été formulées au terme des débats. Il s’agit de :

  • Faire la veille pour la l’exonération des frais de dédouanement des intrants agricoles dont l’aliment-poisson ;
  • Mieux valoriser les sous-produits agricoles ;
  • Organiser les filières animales ;
  • Enregistrer les débats du panel et les faire passer dans les radios.

 

Maintenant, c’est à vous la parole…

Ce débat peut se poursuivre avec vous les lecteurs. Vous pouvez partager avec nous, vos expériences sur la Problématique de l’approvisionnement en intrants agricoles pour les productions animales et halieutiques. Votre contribution (critiques et suggestions) au débat peut être la solution à un problème spécifique d’un exploitant agricole. Donc n’hésitez pas à partager votre expérience.

Comment faire pour que mes dindes pondent des « œufs » fécondés ?

Cet article est la réponse à une préoccupation d’un lecteur exploitant agricole.  Vous pouvez également me solliciter à cet effet. La première chose à savoir sur la ponte c’est que les Lire la suite

Bénin : A quand la carte épidémiologique ?

La carte du BéninAvant toute chose, un petit rappel. L’épidémiologie est l’étude des facteurs influant sur la santé et les maladies des populations. Il s’agit d’une discipline qui se rapporte à la répartition, à la fréquence et à la gravité des états pathologiques.

L’épidémiologiste compare la fréquence d’une maladie au sein d’un groupe d’animaux (dans le cas précis de l’épidémiologie en sciences vétérinaires) exposés à un agent suspect à celle d’un groupe d’animaux non exposés.

Les études épidémiologiques sont en général réparties en trois catégories :

  • descriptive : recueillir des informations sur le nombre de cas et les caractéristiques d’une pathologie.
  • analytique : recherche les déterminants de cette pathologie (vise habituellement à proposer et/ou vérifier des hypothèses de liens de cause à effets susceptibles de déboucher sur des propositions de solution).
  • évaluative : mesurer les impacts de la survenance d’une pathologie dans une population et une zone géographique données.

La carte épidémiologique présente donc toutes les pathologies d’une zone géographique et d’une population données tout en ressortant les élements de caractérisation de chacune de ces pathologies. Je rends hommage à mes professeurs de l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi en l’occurrence Mme ALI qui nous a enseignés cette matière.

En tant que acteur du sous-secteur élevage du Bénin, j’ai eu grande impression que beaucoup nous reste à faire pour le développement de ce sous-secteur. L’un des outils dont ce sous-secteur a besoin est une carte épidémiologique. Mais c’est presque impensable qu’un tel outil n’est pas jusqu’ici mis au point. Si autant que nous sommes dans ce domaine,nous sommes tous convaincus de son importance, pourquoi nous ne le mettons pas en place ?

Combien de temps encore ceux qui investissent dans l’élevage se verront surprendre par une maladie qu’ils ne comprennent pas et qui malheureusement va décimer la grande partie de leur cheptel ?

J’en veux pour preuve la récente maladie virale hémorragique (VHD) du lapin qui a ravagé des élevages de lapin du nord sud du Bénin. Quelle est la situation actuelle de cette virose sur le terrain (répartition, fréquence, …) ?

Un plan de relance de la cuniculture est-il en cours ? Je n’en sais rien. C’est pourquoi je pose toutes ces questions.

Je pense que l’administration devra sérieusement reconsidérer sa stratégie d’intervention pour le développement du sous-secteur élevage au Bénin.

Cameroun : Bourses du Gouvernement Français, master et doctorat

boursesLes bourses attribuées pour les formations diplômantes, les orientations générales du SCAC se définissent comme suit :
soutenir les actions de coopération déjà conduites par ailleurs en faveur du développement, social et économique, en permettant un renforcement des compétences nationales ;
Promouvoir une communauté de savoirs entre élites des universités, centres nationaux et de recherche française.

A ce titre, la priorité est donnée aux demandes :
émanant des institutions d’enseignement supérieur camerounaises ou soutenues par elles ;
se rattachant à des actions prioritaires de coopération bilatérale ;
portant sur des problématiques clés du développement ;
s’insérant dans le cadre de partenariats entre universités françaises et camerounaises.

Un autre objectif, complémentaire, est de renforcer les capacités des institutions de formation supérieure ainsi que les compétences des formateurs de ces institutions. Dans ce cas, la priorité est donnée aux enseignants qui demandent une bourse de doctorat ou de préparation de l’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR), ainsi qu’aux chercheurs, le plus souvent dans les matières scientifiques. Dans le cas du doctorat, la formule privilégiée est celle de l’alternance pour des diplômes préparés en co-tutelle ou en co-direction. Le thème de la thèse de doctorat devra conjointement répondre aux besoins réels identifiés par les institutions locales et se conformer aux secteurs d’intervention prioritaires établis par le SCAC.

Les orientations du SCAC sont par ailleurs conformes aux orientations du Ministère français des Affaires étrangères :
1. Favoriser les échanges inter-universitaires et les programmes de coopération universitaires structurés ;
2. Appuyer les partenariats inter-universitaires se déroulant dans le cadre de conventions dont la mise en œuvre est en grande partie financée par les universités, mais qui bénéficient d’une prise en charge par le Ministère français des Affaires étrangères de déplacements d’universitaires français vers le Cameroun. Ces déplacements, qui sont effectués dans le cadre de missions de co-diplômation, d’enseignement ou d’expertise, viennent parfois en appui à des programmes totalement intégrés (existence d’une convention, d’un projet pluri-annuel, de co-tutelles, de programmes communs de recherche, d’échanges d’enseignants). Ils peuvent aussi être plus ponctuels, mais sont, dans la plupart des cas, articulés avec un programme de bourses de formation en alternance.
3. Favoriser l’accueil des étudiants de qualité au niveau master et 3ème cycle, avec un accent sur les matières scientifiques.

Critères d’éligibilité pour l’obtention d’une bourse du gouvernement français :
Etre de nationalité camerounaise, âgé de moins de 26 ans (Master), de moins de 32 ans (Doctorat), et remplir les conditions requises.

En complément de l’excellence académique des candidats, les dossiers seront évalués selon leur pertinence au regard des priorités sectorielles suivantes :

Secteur Développement urbain :
• planification et gestion urbaine (thèmes relatifs à l’accès aux services de base, aux politiques de l’habitat, au foncier, à la régulation foncière)
• gouvernance urbaine
• infrastructures
• architecture
• topographie / cadastre / adressage

Secteur Société civile :
• gestion de projet
• appui à la structuration de la société civile
• montage de projets

Secteur Décentralisation :
• gouvernance locale
• pouvoirs locaux
• appui à la maîtrise d’ouvrage locale
• gestion des finances locales

Secteur Santé :
• santé publique
• épidémiologie
• recherches cliniques
• économie de la santé
• sociologie/anthropologie de la santé
• personnels des laboratoires de contrôle de qualité des médicaments / professionnels de santé chargés de la lutte contre les faux médicaments
• remise à niveau des professionnels de santé exerçant dans des domaines où les ressources humaines sont rares.

Secteur Développement durable/Environnement :
• Politique agricole
• Statistiques agricoles
• Foncier rural
• Sécurité alimentaire, systèmes de prévision et de prévention
• Aménagement du territoire, planification du développement local et approche multi-acteurs
• Droit et politique de l’environnement
• Atténuation et adaptation aux changements climatiques
• Valorisation des ressources naturelles, mines, forêts et biodiversité
• Développement des énergies propres
• Gestion intégrée des bassins hydrographiques et des cours d’eau
• Accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Secteur Enseignement supérieur :
• Sciences de l’ingénieur (en priorité les thèmes portant sur l’électricité, la robotique, la chimie appliquée, l’informatique génie logiciel)
• Sciences de la vie et de la terre (en priorité les thèmes portant sur le génie minier, la météorologie)
• Sciences du langage.

Secteur Gouvernance démocratique et financière :
• Réforme des finances publiques, principalement les Directions générales du budget, trésor et impôts
• Droit OHADA
• Justice et défense des droits de l’homme (notamment la défense des défenseurs des droits de l’homme, la promotion des droits de la femme)
• Gouvernance participative
• Gouvernance démocratique
• Conflits intercommunautaires.

Secteur Développement culturel
• Cinéma
• Journalisme
• Arts vivants et Arts plastiques
• Ingénierie culturel
• Livre

Secteur privé :
• Stratégie et management des organisations

 

Procédure de sélection :
Le formulaire de candidature est téléchargeable sur cette page.
Les dossiers de candidature devront être adressés à M. Camille LEFORT et déposés à l’accueil du SCAC (Institut Français du Cameroun), sous enveloppe fermée avec votre nom et vos coordonnées au plus tard le 31 mars 2016.
(Attention : seuls les dossiers complets et sur support papier seront acceptés).

La commission de sélection aura lieu en avril 2016.

Si votre candidature est retenue, vous serez susceptibles d’être convoqué(e) pour une audition devant un jury de sélection des candidats.

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NB : A n’importe quelle étape de la procédure de sélection, vous ne serez pas amené à donner de l’argent par quelle manière que ce soit.

Source : Site web de l’Ambassade de France à Yaoundé