Quelles étaient les contraintes du secteur agricole il avait de cela 5 ans ? (3)

Publié par https://louisagbokou.wordpress.com

PRODUCTIONS ANIMALES

Elles restent encore marquées par les pratiques traditionnelles d’élevage des espèces bovines, ovines, caprines, porcines et des volailles, malgré les résultats assez concluants des projets d’élevage moderne au cours de la dernière décennie. L’effectif des animaux d’élevage est estimé en 2007 à 1.857 000 bovins, 2.216.000 petits ruminants, 327 000 porcins et 14.500.000 volailles. Les produits issus de ces effectifs, notamment la viande, le lait et les œufs, ne garantissent pas une couverture complète des besoins en protéines animales. Selon les normes de la FAO, les besoins en viande sont de 21kg/habitant/an et les œufs 1kg/habitant/an. Les niveaux actuels de production animale ne permettent de couvrir en moyenne que 8,41kg/habitant/an pour la viande et 0,6kg/habitant/an pour les œufs.

La gestion peu rationnelle des espaces pastoraux, les fluctuations climatiques, les difficultés d’accès aux intrants spécifiques, le coût de plus en plus prohibitif des aliments de bétail et la faible adhésion des éleveurs aux programmes de couverture vaccinale, limitent les performances du sous-secteur élevage. Les importations de viandes et abats comestibles ont évolué de 2.590 tonnes en 1996 à 31.929 tonnes en 2003 avant d’amorcer une baisse progressive qui s’affiche à 20.800 tonnes en 2006. Même en tenant compte de la réexportation d’une partie de ces denrées animales vers le Nigéria, cette situation traduit la forte dépendance du Bénin en produits carnés. La persistance de certaines épizooties et les risques d’émergence de nouvelles, nécessitent une surveillance épidémiologique permanente pour laquelle les dispositions restent encore marginales. Les mesures en faveur de l’exercice de la fonction vétérinaire en clientèle privée constituent une avancée notoire devant garantir l’accès plus facile aux soins vétérinaires, mais méritent d’être revisitées et renforcées, au regard de la très grande disparité géographique actuellement observée dans l’installation des vétérinaires privés.

Les élevages d’espèces non conventionnelles (escargot, aulacodes, etc.) se développent de plus en plus grâce à des actions d’appui aux Activités Génératrices de Revenus (AGR), de formation, d’information, mais leur rythme ne compense pas encore les déficits en denrées d’origine animale. Par ailleurs, les élevages modernes qui se sont développés en zone périurbaine pour la production d’œufs de table et de poulet de chair, subissent de plein fouet la concurrence déloyale des importations de volaille congelée et d’œufs sur le marché local. La problématique de développement de l’aviculture moderne reste encore entière et appelle des mesures idoines pour sa réussite.

Les actions menées ces dernières années visant la modernisation des systèmes de production animale portent sur :

(i) le renforcement du suivi sanitaire et la lutte contre les épizooties,

(ii) l’amélioration des performances des races locales, l’élevage de races laitières exotiques et le renforcement de l’intégration « agriculture-élevage »,

(iii) le développement des cultures fourragères et aliments de bétail,

(v) l’aménagement des points d’eau,

(v) la création des marchés à bétail,

(vii) la modernisation et la construction des abattoirs et aires d’abattage.

Toutefois, ces actions s’avèrent d’envergure limitée par rapport aux besoins réels des acteurs du sous-secteur. Après la résolution des foyers de l’influenza aviaire hautement pathogène à virus H5N1 en décembre 2007, des mesures hardies sont prises et mises en œuvre afin d’éviter la réapparition de cette maladie sur le territoire national.

Eu égard à tout ce qui précède et compte tenu de la croissance démographique, beaucoup d’efforts doivent être consentis pour assurer la couverture complète des besoins en protéines animales notamment la viande, le lait et les œufs, à partir de la production nationale et le contrôle des épizooties.

Cinq années après la validation du PSRSA, ces contraintes se sont-elles amenuisées ?

PSRSA, quelles étaient les contraintes du secteur agricole il avait de cela 5 ans ?

Les actions programmées dans le plan stratégique de relance du secteur agricole sont inspirées du diagnostic effectué en ce moment au niveau du secteur agricole. Revenons sur la situation initiale ayant conduit à l’élaboration du PSRSA.

PRODUCTIONS VEGETALES : Les cultures de rente

LE COTON

La principale culture de rente est le coton qui a atteint une production record de 427.000 tonnes durant la campagne 2004/2005, avant de retomber à 191.000 tonnes en 2005-2006. Les divers appuis du Gouvernement en faveur de la relance de la filière, ont permis d’amorcer une remontée de la production à 240 000 tonnes en 2006-2007 et 268 535 tonnes en 2007-2008 pour chuter à 242 475 tonnes en 2008-2009. Les niveaux actuels de production restent largement en-deçà de la capacité d’égrenage totale des usines installées sur le plan national estimée à 600 000 tonnes. L’avenir du coton reste très préoccupant au regard de nombreux dysfonctionnements qui minent sa compétitivité notamment :

  • une organisation institutionnelle inefficace, un cadre réglementaire ambigu et inopérant,
  • l’insuffisance d’organisation et de synergie des familles professionnelles ;
  • une très faible transformation industrielle des produits du coton,
  • un déséquilibre financier chronique des structures publiques qui obère le budget de l’Etat.

De plus ces dysfonctionnements sont exacerbés par la dégradation de l’environnement et les fluctuations des cours mondiaux, avec des incidences fâcheuses sur les revenus ruraux et sur l’économie du pays. Les nouvelles réformes engagées par le Gouvernement dans la filière coton tablent sur un partenariat public/privé fort, avec la cession de l’outil industriel de la SONAPRA, la création de la SODECO et la clarification des rôles de chaque intervenant.

L’ANANAS

Les cultures d’ananas et de noix de cajou avec respectivement environ 140.000 tonnes et plus de 40.000 tonnes au cours de la campagne agricole 2007-2008, connaissent une certaine émergence aux côtés du coton. Diverses actions ont été orientées vers l’appui à l’organisation et au renforcement des capacités des acteurs, notamment pour la recherche des sources d’approvisionnement des intrants spécifiques et l’organisation des marchés autogérés. Les tables-filières et structures faîtières mises en place n’ont pas encore atteint leur dynamisme optimal et efficient.

LE PALMIER A HUILE

Le palmier à huile est passé de 130.000 tonnes d’huile en 1994 à environ 310 000 tonnes en 2007. L’installation d’un grand nombre de pépiniéristes privés agréés et l’appui à l’extension des superficies de plantations privées de palmiers à huile améliorés ont contribué à cet essor. Toutefois, les niveaux de production actuels sont largement insuffisants pour satisfaire un marché national et régional très demandeur. Par ailleurs, les palmeraies sous gestion des Coopératives d’Aménagement Rural et de leurs Unions, connaissent de nombreux dysfonctionnements liés au problème de gouvernance.

Cinq années après la validation du PSRSA, ces contraintes se sont-elles amenuisées ?

Le plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA) du Bénin: La vision

Il est d’une importance capitale de s’arrêter à un moment donné et de procéder à l’évaluation de ce qu’on fait. Je soumets à notre réflexion la vision du Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) du Bénin. Elle est formulée de la façon suivante :

La problématique de développement du secteur agricole met en relief trois défis majeurs portant sur (i) la couverture des besoins alimentaires, (ii) l’accroissement des revenus, et (iii) l’amélioration de l’attractivité de l’activité agricole et du milieu rural. Ces trois défis confèrent au secteur agricole le double rôle d’accélération de la croissance économique et de la contribution à la réduction de la pauvreté, d’où la vision : « Faire du Bénin, une puissance agricole dynamique à l’horizon 2015, compétitive, attractive, respectueuse de l’environnement, créatrice de richesse répondant aux besoins de développement économique et social de la population » (PSRSA, 2010).

L’évaluation que je propose ici est une auto-évaluation de chaque acteur du monde rural du Bénin. Regardons-nous dans le miroir, et de façon individuelle faisons notre propre évaluation…