La Peste Porcine Africaine (PPA) est une maladie virale des suidés (porc, phacochère, sanglier) et qui sévit principalement en Afrique. En 1997, la première épizootie de la PPA fut déclarée au Bénin et pratiquement dans la même période dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire, le Togo et le Nigéria. Devenue aujourd’hui enzootique dans toute l’Afrique de l’ouest et face à la faiblesse des mesures de biosécurité, n’est-il pas temps de penser à trouver le vaccin contre la PPA ?
Depuis 2007 que je suis impliqué dans le développement rural, j’ai observé que la PPA décime des porcs presque chaque année. Le nombre de porcs décimés et la perte économique qu’elle engendre chaque année est si considérable qu’il est crucial de
penser sérieusement à la question. Je décide d’en parler de maintenant car d’une part j’ai lu tout récemment des articles qui présentent des dégâts causés par la PPA au Bénin et en Côte d’Ivoire. D’autre part, les autorités en la matière au Bénin ont visité certaines zones d’infection et des mesures d’accompagnement des éleveurs sont annoncées. Il est donc temps d’en parler !
Qu’est ce qui m’a défié au début ?
J’ai pu observer que la PPA décime les porcs pratiquement tous les ans aussi bien au Bénin que dans bien d’autres pays d’Afrique. Les spécialistes qui sont en charge du système de la surveillance épidémiologique animale le savent bien. Pour prévenir cette maladie, il a été recommandé la biosécurité mais à l’étape actuelle de l’évolution de la maladie, reconnaissons que cette biosécurité ne sert plus à grand-chose en ce qui concerne la PPA : la ferme de Kpinnou, ferme de référence, malgré tout son système de biosécurité a subi la PPA.
D’un autre côté, j’ai pu remarquer que la Peste Porcine Classique dispose d’un traitement spécifique (vaccin) et sévit principalement en Europe.
Je me suis posé la question de savoir si la Peste Porcine Classique dispose d’un vaccin, pourquoi pas la Peste Porcine Africaine?
Mon équipe et moi, nous avons beaucoup réfléchi à cette question.
Qu’est ce qui a attiré notre attention ?
Comme je le disais, mon équipe et moi avons beaucoup observé l’évolution de la PPA. Notre observation de la maladie remonte de 10 ans. En 2014, une ferme avec qui nous étions en contact avait été infectée par la PPA. Sur les 150 porcs de la ferme, seulement 6 jeunes truies ont survécu et sont vivantes après le passage de la PPA. Un prélèvement sanguin opéré en ce moment par le service vétérinaire a confirmé la PPA.
A partir de ces 6 jeunes truies, l’éleveur a relancé l’activité après le vide sanitaire. De 2014 à 2016, l’effectif du cheptel a progressé autour de 90 porcs, tout stade physiologique compris. En 2016, la PPA a surgi une deuxième fois dans le même élevage et bien sûr dans les élevages environnants. Cette deuxième fois, la PPA a décimé tout le cheptel de la ferme à l’exception des 6 truies ayant survécu en 2014. Nous avons pensé que ces 6 truies ont probablement développé une immunité lors du premier passage de la maladie dans l’élevage en 2014. Et cette immunité les a protégées contre la PPA lors de son deuxième passage en 2016.
Qu’est ce que nous avons déjà fait ?
Ayant observé cette situation, nous avons pensé à une opportunité de recherche de solution (vaccin ou sérum) contre cette maladie qui jusqu’ici n’a aucun traitement spécifique. En 2017, nous avons eu l’opportunité de discuter de la question avec un Professeur Agrégé, Enseignante de l’Ecole Inter – Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires, Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Elle avait mis à notre disposition deux Classic Card Whatman qui sont des cartes de prélèvements capables de se conserver à l’air ambiant. Le 18 juillet 2017, nous avons pu effectuer des prélèvements sanguins chez les truies en question sur les cartes Whatman et lesdites cartes sont actuellement avec nous.
Conscients que nous disposons d’une évidence pour susciter des questions de recherches, on a dû se référer à un laboratoire spécialisé au Bénin et avons exposé les faits au responsable. Le responsable du laboratoire est intéressé et a accepté de coopérer.
Qu’attendons- nous de vous qui lisez cet article ?
Nous avons effectué un certain nombre d’activités et recueilli quelques données dont le prélèvement sur les cartes Whatman. De notre côté, le travail se poursuit toujours. Nous sollicitons toute institution intéressée à accompagner techniquement et/ou financièrement la présente recherche au Bénin et dans la sous région Ouest– Africaine. Un programme de recherche en Afrique est nécessaire pour clarifier toutes ces observations afin d’en tirer des éléments utiles pouvant conduire à la découverte d’un vaccin contre la PPA. Tout ce que chacun de vous qui lisez cet article peut faire dans ce sens sera d’une valeur inestimable.
Nous croyons qu’il n’existe aucun problème sans solution.
Merci pour vos recherches sans relâche comme conseil, il faut identifier clairement les causes et manifestations de la maladie PPA ce qui nous orienterait sur les directives de recherche de solutions idoines.
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Je vous remercie.
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