Aviculture moderne : Quel est le facteur le plus important de sa réussite ?

Je désire partager avec vous le fruit de mes réflexions à ce sujet. Je voudrais m’inspirer d’un outil dont nous nous servons en Management de la Qualité. Cet outil s’appelle le diagramme d’Ishikawa ou encore diagramme des 5M. C’est un outil mis aupoint par Kaoru Ishikawa poussins(1915- 1989) pour analyser le rapport existant entre un problème et toutes les causes possibles. Son objectif est de classifier les causes en catégories que sont le Milieu, la Méthode, la Main-d’œuvre, la Matière et le Matériel d’où les 5M. Les facteurs qui entravent la réussite de l’aviculture moderne sont ici notre problème et nous allons se baser sur les 5 M pour identifier les causes tout en les classant car catégorie. Ainsi, nous avons dans notre contexte :

Milieu : le milieu représente la zone d’implantation du bâtiment d’élevage, les conditions aérodynamiques au sein du poulailler. Il s’agit en un mot de l’environnement interne et externe du bâtiment d’élevage.

Méthode : c’est la technique de conduite de l’élevage ou encore les itinéraires techniques.

Main-d’œuvre : c’est tous ceux qui interviennent sur l’exploitation. Il s’agit de la ressource humaine. Nous avons les ouvriers spécialisés, le responsable de la ferme, le gardien, le personnel occasionnel etc.

Matière : il s’agit des poussins d’un jour importés. C’est sur ces poussins que convergent toutes les actions en vue de l’atteinte des résultats escomptés. C’est la matière principale qui doit se transformer avec succès en œufs, poules réformées, en poulets chair ou en coquelets.

Matériel : ce sont les matériels d’élevage, les moyens de production. Il s’agit des mangeoires, abreuvoirs, brouettes, machinerie, forage, sources d’énergie électrique etc.  J’intègre aussi les produits véto et l’aliment comme étant des moyens de production.

Vous pouvez donc constater qu’à chaque niveau, il peut y avoir des causes qui soient préjudiciables pour la réussite de l’activité. En l’occurrence lorsqu’il y a absence des mesures de biosécurité  et du respect des conditions aérodynamiques au sein du poulailler (Milieu), ou lorsque les itinéraires techniques ne sont pas respectés (Méthode) ou le personnel n’est pas bien formé (Main-d’œuvre) ou les poussins sont de mauvaise qualité (Matière) ou encore lorsque les abreuvoirs et mangeoires ne sont pas adaptés et l’aliment est de mauvaise qualité (Matériel).

Vous convenez avec moi qu’il peut y avoir une multitude de facteurs pouvant compromettre votre activité d’élevage de volailles modernes. Parmi ces facteurs, il en existe un qui se révèle totalement non négociable : il s’agit de la qualité des poussins d’un jour. Si vous n’êtes pas sûr de la qualité des poussins d’un jour, ne vous lancez pas dans l’aviculture moderne. Sinon, vous allez inévitablement jeter votre argent par la fenêtre : vous apprêtez le bâtiment, vous disposez d’un bon technicien, vous vous êtes procuré des meilleurs matériels, vous avez un bon plan de prophylaxie et vous avez un aliment de bonne qualité. La semaine qui suit, les poussins sont réceptionnés, vous avez mis en œuvre votre plan de prophylaxie et distribué la provende. Tout semble bien prendre, et, deux semaines plus tard vous commencez par enregistrer des cas de mortalité de vos poussins ; au bout de cinq à sept jours, vous perdez tous vos poussins. Ceux qui ont déjà vécu cela se retrouvent dans ce que je dis. Aucun aliment performant, aucun plan de prophylaxie ou aucun technicien d’élevage ou docteur vétérinaire ne peut venir à bout des poussins d’un jour de mauvaise qualité. Tout simplement parce que ces poussins sont programmés pour crever ou pour fournir des contre-performances du fait de la génétique.

Soyez exigeant de la qualité des poussins d’un jour

Il y a de cela quelques mois un aviculteur m’avait consulté pour que je lui propose un fournisseur de poussins d’un jour. Ce que j’ai fait. C’est en fait un collègue Ingénieur des Travaux comme moi. Au retour de leur rencontre mon collègue m’a dit que l’éleveur a promis le contacter. Quelques jours plus tard, j’appelle moi-même l’éleveur pour savoir là où il en est. Il me dit que mon fournisseur est cher, qu’il a trouvé moins cher ailleurs. Je lui ai donc souhaité bonne chance. Lorsqu’il avait réceptionné les poussins d’un jour (1500  poussins), il m’avait appelé et j’ai mis à sa disposition mes formules et mon plan de prophylaxie. Trois mois après je l’appelle pour avoir de ses nouvelles ; il m’informait que tous ces poussins sont morts.

Ne suivez pas le moins cher pour jeter votre argent par la fenêtre.

En 2008, en 2015 au Bénin, on avait assisté à une épizootie de la maladie de Gumboro au niveau de la plupart des élevages. Deux des élevages que je suivais avaient été concernés bien que nous ayons vaccinés les poussins contre cette maladie. La suite des investigations avait  prouvé que tous les aviculteurs ayant enregistré les mortalités s’étaient approvisionnés des poussins d’un jour auprès de la même société importatrice. Conclusion : c’était des poussins d’un jour de mauvaise qualité. Ladite société avait fini par reconnaître la situation et avait même dédommagé certains aviculteurs. En 2018, la même maladie a fait son apparition, mais cette fois-ci, elle a atteint les poussins les poussins de fournisseurs différents.

Les poussins d’un jour de bonne qualité constitue un gage de réussite certaine de votre exploitation avicole. Pour preuve, j’ai vu des bandes de pondeuses conduites avec succès sans aucune vaccination durant toute la carrière de ponte. A ce sujet, il y a lieu de préciser qu’aucune bande de pondeuses n’avaient jamais été conduite dans ces poulaillers. Donc, il n’y avait pas de germes pathogènes résiduels. J’ai également vu des bandes de pondeuses conduites avec succès par des gens qui n’avaient pas beaucoup de connaissances techniques en la matière. Une bonne qualité des poussins d’un jour garantit la réussite de votre élevage avicole moderne.

Comment reconnaître les poussins d’un jour de bonne qualité ?

Le certificat sanitaire des poussins peut permettre de faire le choix. Mais le certificat sanitaire seul ne suffit pas. De façon empirique, on se réfère aux antécédents de l’importateur des poussins d’un jour. On recommande les importateurs dont les pondeuses avaient eu une bonne performance. Par exemple pour les poussins pontes je me réfère aux indicateurs comme le taux de mortalité et le taux de ponte.  Si vos pondeuses ont atteint un pic de 95% au moins comme de taux de ponte et une mortalité inférieure à  5 – 10%, je vous conseillerais de ne pas changer votre importateur de poussins. Dans le cas contraire, et si c’est avéré que d’autres élevages ayant reçu les poussins chez le même fournisseur ont des résultats similaires,  je vous suggère d’essayer un autre fournisseur.

En un mot, le poussin de bonne qualité se reconnaît par les bonnes performances des poussins préalablement livrés par l’importateur. En présence d’un nouvel importateur, il est conseillé de prendre un petit effectif de poussins pour apprécier les performances avant de s’y lancer à grande échelle.

A votre succès !

(Mis à jour 27/10/18)

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3 réflexions sur “Aviculture moderne : Quel est le facteur le plus important de sa réussite ?

  1. Souleymane Malle 16 octobre 2022 / 12 12 28 102810

    Ravie de lire votre document, je suggère qu’il faut mieux encore développer le contenu non seulement de la performance du sujet mais aussi de leur alimentation ainsi que les prophylaxie à suivre pas à Pas.

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  2. LÉHITO Gnakoury Elvis 25 août 2017 / 9 09 26 08268

    Merci pour votre contribution à notre rapport dde fin de cycle!

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