Bénin: Attaque des champs par les chenilles légionnaires, un état de veille est nécessaire

Le Bénin a connu au cours de cette campagne agricole 2016- 2017 une résurgence de l’attaque d’un parasite appelé Spodoptera frugiperda. Ce parasite est la chenille du papillon Spodoptera frugiperda. Des attaques de cultures de cette envergure dues à ce parasite n’ont jamais été rapportées précédemment au Béninimg-20160905-wa0016. Des baisses importantes de rendement ont été occasionnées par les attaques de ce parasite, toute situation qui exposerait la population au risque de famine. Même si la situation avait été l’objet d’une attention particulière par les autorités compétentes, un état de veille permanente est nécessaire.

Notre expérience avec l’attaque des cultures par la chenille Spodoptera frugiperda

Dans le Mono-Couffo, les attaques ont été constatées au cours de la deuxième saison. Au moins 10 communes sur 12 ont rapporté la pression de ce parasite sur le maïs. L’oignon dans la commune de Grand-Popo a été aussi victime des dégâts de Spodoptera frugiperda. De manière générale, le taux d’infestation dans la région a été faible mais a eu des retombés sur le rendement des parcelles de maïs attaquées. Il est à signaler que la pression parasitaire a été plus grande au niveau des parcelles semées précocement pour le compte de la deuxième saison, ou très tardivement pour la première saison.

Dans certaines communes du Zou, la présence et les dégâts du parasite sur le maïs ont été constatés dès la première saison de la campagne agricole. Dans l’Ouémé-Plateau deschmap-de-mais-devaste communes de Bonou, de Sakété et de Pobè ont été signalées et les cultures attaquées sont le maïs et le palmier à huile.

Pour contrôler l’infestation, la méthode de lutte chimique a été la seule utilisée au cours de la période. Divers produits (recommandés ou prohibés) ont été utilisés par les agriculteurs pour tenter de combattre les attaques.

Les produits recommandés sont le plus souvent des binaires (associant deux molécules actives) utilisables sur les cultures vivrières. Parmi ceux qui ont été utilisés dans le Mono-Couffo, on peut citer : (i) PACHA 25 EC, contenant Lambda-cyhalothrine 10g/l et Acétamipride 15 g/l, à la dose de 1 litre par hectare ; (ii) LAMBDACE 25, contenant Lambda-cyhalothrine 10g/l et Acétamipride 15 g/l, à la dose de 1 litre par hectare.

chenille_legio

Le traitement des champs en procédant plant par plant a donné plus de bons résultats mais difficile à appliquer pour les grandes superficies. De même, le img-20160905-wa0020traitement nocturne a été aussi plus efficace que celui diurne. Il faut signaler que certains agriculteurs ont traité leurs parcelles avec des organochlorés qui sont des produits non recommandés sur les cultures vivrières, mais à ce niveau, le résultat a été surprenant. Avec un seul traitement diurne, les parasites ont été éliminés des champs de maïs. Nous restons cependant préoccupés par rapport à l’utilisation des produits prohibés sur les vivriers, en ce sens que le premier souci du producteur est d’éliminer les parasites à prix abordable, alors que l’utilisation des produits non recommandés a des répercussions sur la santé publique.

Notre proposition d’action

Aux grands maux, les grands remèdes dit-on. A l’heure actuelle où la mise en œuvre des réformes  au MAEP est une préoccupation des gouvernants, et où les CARDER deviendront des Directions Départementales de l’Agriculture et de la Pêche (DDAEP), il est tout de même très important de penser au contrôle des attaques de ce parasite au cours de la campagne agricole qui va commencer avec la reprise très prochaine des pluies. Il faut alors réfléchir à comment rendre disponibles des produits efficaces et des matériels de traitement tous accessibles à bon prix. Il ne faudrait pas attendre une fois encore le début des attaques avant de commencer à réfléchir à comment gérer la crise.

L’autre manche de la lutte qui, nous semble-t-il, est souvent perdu de vue est la lutte contre le papillon même. A l’heure actuelle, il serait bon de penser à des stratégies opérationnelles visant à réduire la population de ces papillons adultes.

Les institutions de recherches agricoles sont également sollicitées  pour la recherche de solutions de lutte biologique qui présente l’avantage d’être préventive.

Didier Bonou et Louis Agbokou

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