Une voie sans avenir voire socialement dégradante. Voici ce que représente l’agriculture pour de nombreux jeunes dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Les TIC peuvent aider à inverser cette tendance.
« Beaucoup de jeunes ne trouvent pas l’agriculture comme un secteur intéressant. Chaque année des centaines de jeunes quittent les villages pour s’installer en ville », regrette Michael Hailu directeur du Centre technique de coopération agricole et rural (CTA). Et pour les jeunes urbains ainsi que leurs familles, c’est tout simplement impensable de revenir à l’agriculture après des années d’études. Le secteur agricole souffre de la perte des jeunes.
Mais l’avenir s’annonce radieux. Les technologies de l’information et de la communication peuvent contribuer à faire de l’agriculture une option plus attractive pour les jeunes, en améliorant les conditions de vie en zone rurale. Pour Jean Philbert Nsengimana, ministre rwandais de la jeunesse et des TIC, c’est déjà le cas. « Les TIC sont en train d’attirer les jeunes dans l’agriculture, un secteur qui a tant besoin d’innovations pour accélérer sa transformation »,déclare-t-il.
Dans l’élan de réconciliation des jeunes avec le secteur agricole, les gouvernements ont un rôle capital à jouer. Ceux-ci doivent travailler à accélérer la modernisation de l’agriculture en vue de faire de ce secteur une option de carrière dynamique pour les jeunes. Cela, le Rwanda, mieux que beaucoup d’autres pays ACP, l’a compris.
Dans chacun des 30 districts du pays, un centre de développement des affaires est mis en place. Il s’agit d’espace où les populations peuvent s’initier à l’utilisation des outils informatiques et naviguer sur internet. Tout cela sans débourser un sou. 2150 centres villageois des TIC ont également été mis en place. Ils comprennent un téléviseur avec une centaine de chaines satellitaires, un lecteur DVD, un ordinateur avec accès à l’Internet, une cabine téléphone et un chargeur de batterie de téléphone mobile.
Des espaces très fréquentés, particulièrement par les jeunes pour se distraire, s’instruire et s’informer au quotidien. « Nous sommes déterminés à maintenir les TIC à l’avant-garde de notre calendrier de transformation de l’agriculture », assure le ministre Jean Philbert Nsengimana.