TIC et Agriculture au Bénin : Cas pratiques

Pour épuiser tous mes articles de cette année 2016, je partage avec vous les résultats d’une enquête que j’avais effectuée il y a un moment au sujet de l’entrepreneuriat agricole et les TIC. C’est un article destiné à être publié sur une plateforme internationale, mais pour des raisons d’objectifs, je préfère le partager sur mon blog au cours de cette année 2016 car la prochaine année, c’est-à-dire l’année 2017 viendra avec son inspiration, ses opportunités et son engagement.

L’entrepreneuriat s’est révélé dans la plupart des pays du monde comme une solution durable au chômage grandissant des jeunes, principale préoccupation des gouvernements des pays du monde entier. A la faveur des technologies de l’information et de la communication, les entrepreneurs agricoles atteignent beaucoup plus de clients et développent leurs affaires. J’en ai identifiés deux au Bénin avec qui je me suis entretenu sur la question.

Leurs entreprises

Lewis Britno YEHOUENOU, 24 ans est étudiant en agronomie- zootechnicien. lewis1Il est le responsable de l’établissement PRO-VOLAILLES SERVICES. L’établissement PRO-VOLAILLES SERVICES est une entreprise avicole, de production des œufs de table, poulets de réforme, fientes de volaille aux maraîchères, le suivi des fermes avicoles, vaccination, et bientôt la nutrition animale. Il met sur le marché par jour 900 œufs de table, de même calibre, de couleur rousse et d’un poids moyen de 60 grammes, produit par des pondeuses sélectionnées et leur teneur en albumine est relativement faible. Le jaune d’œuf est vif et rappelle la couleur ocre. Les œufs peuvent être conservés durant un mois à l’air libre et huit semaines en atmosphère réfrigéré. Il met également sur le marché des poules pondeuses réformées. Pour contacter Lewis appeler (00229) 96874847 ou envoyer un email à lewisyehouenou@gmail.com

Parfait Landry GBOKPA BOCO, 32 ans est titulaire de DEAlandry1T (Diplôme d’Etude d’Agriculture Tropicale) option : Pêche et Aquaculture et d’une Licence Professionnelle en Hygiène et Contrôle de Qualité des Denrées Alimentaires. Il est le responsable de la Ferme Agropastorale Amen (FAA), une entreprise créée en 2008. Il produit le lapin et les poulets locaux. Les lapins constituent l’activité principale suivie des poulets locaux et des pintades. Pour contacter Landry appeler (00229) 97769380 ou 95194784 ou encore envoyer un email à fermeamen@gmail.com

L’apport des TIC

Déjà à la création de l’entreprise, Lewis s’est orienté vers  la promotion de ses produits sur les réseaux sociaux vu le coût moins élevé. Il fait recours à Facebook, Whatsapp, et la plateforme AgriProFocus qui est un réseau en ligne où les organisations et les professionnels de l’agro-business peuvent se rencontrer, faire des affaires et partager des connaissances et des ressources. Le recours aux réseaux sociaux lui permet d’assurer au moins 32% des ventes de son entreprise. Étant aviculteur et installé dans une zone en retrait de la ville, l’Internet devient alors indispensable pour la promotion de ses produits et ceci à moindre coût comparé à la publicité de la radio ou de la télévision.

Quant à Parfait, il a fait l’option de l’utilisation des TIC lorsqu’il avait atteint 350 lapins vendables sur l’exploitation et au moment où les clients (Restaurants) étaient dans la mévente totale en 2014. Cette mévente a eu des répercussions sur l’exploitation, d’où l’accès au TIC pour écouler ses produits. Facebook est le réseau le plus utilisé et il estime que 20 à 35% de ses ventes proviennent de l’internet et des réseaux sociaux.

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Des difficultés liées à l’utilisation des TIC

D’après Lewis, sa principale difficulté est la qualité médiocre des services fournis par les réseaux de téléphonie mobile. Pour pallier la mauvaise connexion internet, il change d’opérateur GSM car en réalité, il ne peut pas se passer de l’internet pour s’approvisionner en matières premières et pour écouler facilement ses produits.

Comme difficultés majeures, Parfait explique qu’il y a trop de fausses promesses provenant des gens peu sérieux sur Facebook. Certains commandent des sujets reproducteurs, d’autres commandent des carcasses (viandes de lapin) pour des manifestations mais ces derniers ne respectent pas leur engagement. Par exemple un restaurateur lui doit 70 000 FCFA (environ 107 euros) depuis mai 2015 et ne l’a pas remboursé jusqu’au moment de l’enquête.

Des propositions politiques

Si faire la lumière sur les activités de ces deux jeunes entreplewis2reneurs est un premier objectif de cet article, le second objectif est de formuler des recommandations ou suggestions pour faciliter l’utilisation des TIC au service de l’agriculture.

Ace sujet, Lewis suggère aux autorités béninoises de revoir le contrôle de la qualité des services fournis par les opérateurs à leur niveau pour qu’ils revoient  la qualité de leurs services à la population. L’électricité est instable pour le moment pour qu’on parle réellement du développement des TIC, « je parcours parfois 13 kilomètres juste pour venir charger mon téléphone ou mon power bank ».

Il faut donc subventionner ou faire la promotion des énergies landry3renouvelables, surtout à travers des programmes axés sur les jeunes entrepreneurs agricoles dans les villages pour les encourager à y rester tout en évitant l’exode rural, faire la promotion des jeunes promoteurs ou animateurs de blog ou plateforme de promotion de l’entrepreneuriat agricole en milieu rural. Une autre recommandation importante d’après Landry est de promouvoir les productions locales et de les sécuriser contre les importations massives. Si les gouvernants peuvent mettre des mesures incitatives, protéger les produits locaux et favoriser l’accès aux crédits agricoles adéquats, le secteur connaîtra réellement la prospérité économique et les diplômés agricoles vont bien s’installer. Le Bénin a des potentialités agricoles et devrait saisir les avantages de sa position géographique pour satisfaire les déficits de ses voisins surtout le Nigeria.

Le domaine de l’agriculture et des TIC nécessite au Bénin un accompagnement conséquent pour d’une part permettre à cette catégorie d’entrepreneurs de développer leurs business et d’autre part de rendre l’agriculture béninoise attrayante.

2 réflexions sur “TIC et Agriculture au Bénin : Cas pratiques

  1. BONOU Didier 28 décembre 2016 / 12 12 46 124612

    C’est déjà très intéressant si on dénombrer jusqu’à 35% de clients qui font confiance et achètent en ligne. Cela pourrait être renforcé si les promoteurs organisent aussi de temps en temps des rencontres présentiels sous forme d’atelier pour informer et sensibiliser les populations sur leurs produits.
    Je trouve pertinentes les propositions déjà faites pour renforcer l’utilisation des TIC au service de l’agriculture.

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