TIC et autonomisation des femmes

Grace à l’utilisation de technologies de l’information et de la communication (TIC) la Fédération Nununa, une organisation de femmes productrices de beurre de karité dans le centre-ouest du Burkina Faso, parvient à mieux former ses membres, à accroitre leur participation à la vie coopérative et à améliorer la qualité du beurre. Une expérience que l’organisation a partagée lors de la conférence internationale sur les TIC pour l’agriculture tenue du 4 au 8 novembre 2013 à Kigali au Rwanda.

Les technologies de l’information et des communications (TIC) ont inauguré une nouvelle ère dans le domaine agricole. Mais dans leur accès, on note un fossé entre zones urbaines et zones rurales et surtout en hommes et femmes. Pour le développement agricole et rurales, il capital d’améliorer l’accès des femmes, rurales notamment, aux TIC.

La Fédération Nununa des femmes productrices de beurre de karité dans le centre ouest du Burkina Faso l’a bien compris. L’organisation met en œuvre depuis 2011 un projet dénommé TIC « Kana Cori » (littéralement « Voix des femmes »).

TIC : porter la voix des femmes

Le projet consiste à utiliser des outils TIC pour améliorer les connaissances et les compétences des membres de l’organisation. C’est ainsi qu’un Centre de Formation, d’Information et de Communication (CFIC) a été créé dans chacune des sept communes d’intervention de l’organisation.

Les CFIC sont dotées de lecteurs multimédias, de  vidéoprojecteurs, de disques durs externes, d’imprimante noir/blanc, de casques de communication, de groupes électrogènes, d’appareils photos numériques et de modems de connexion internet.

Avec ces outils, les sessions de formations et de communication sur la vie de la coopérative sont animées (texte, audio, image), capitalisées et diffusées en langues locales. Cela permet à la Fédération Nununa non seulement de réduire ses charges, d’économiser en temps et en énergie, de sécuriser ses données mais aussi d’harmoniser le contenu de ses différents outils de communication.

DIASSO Salimata, chargée à la qualité évoque l’avantage qu’offre les outils multimédias dans la formation des femmes : « Je maîtrise maintenant les bonnes pratiques de collecte des amandes de karité, de traitement et de stockage. Entre le fait de voir les bonnes pratiques en images et les écouter il y a vraiment une grande différence. Cela me permet de mieux comprendre et surtout d’adopter ces bonnes pratiques pour améliorer la qualité de mon beurre et satisfaire nos clients».

TIC : source de motivation

Les TIC constituent une source de motivation et de participation des femmes à la vie de la Fédaration Nununa. « Avant, au cours des rencontres les femmes assises au fond de la salle entendaient à peine ce que l’animateur disait et ne participaient pas du tout. Aujourd’hui on entend bien ce qu’on dit au cours des rencontres, on regarde même des activités qui sont déjà passées et les femmes participent de mieux en mieux. Chacune veut prendre le micro et se faire entendre. C’est vraiment une très bonne chose pour nous femmes productrices », explique YAGO Alimata, trésorière de la Fédération Nununa

C’est cette expérience TIC que Béatrice Kaboré, chargée de communication de la Fédération Nununa et membre de l’Association Burkinabè des Journalistes et Communicateurs Agricoles (ABJCA) a partagé à Kigali au cours de la session Renforcement des capacités, Genre et TIC pour l’agriculture.

L’impact des TIC sur l’agriculture n’est plus à démontrer et les femmes doivent faire partie intégrante de ce processus. Pour cela, il est nécessaire concevoir des formations sur les TIC au profit des femmes, rurales notamment.

Béatrice Kaboré

Chargée de communication de la Fédération NUNUNA