BENIN: OPPORTUNITES AGRICOLES DE LA COMMUNE DE LALO

Opportunités agricoles de LaloLe Bénin regorge de potentialités agricoles inouïes que se répartit chacune de ses 77 communes qui le compose. Chaque commune se distingue par des spécificités débouchant sur des opportunités à qui sait bien les identifier. Je vous présente la commune de Lalo avec l’appui d’un spécialiste agricole vivant dans la commune.

Brève présentation de la commune de Lalo

Localisée dans le département du couffo, au Sud-est, la commune de Lalo couvre une superficie de 432 km². Elle est limitée:

  • au nord par les communes de Klouékanmè (Couffo) et d’Agbangninzoun (Zou) ;
  • au sud par la commune de Bopa ;
  • à l’est par les communes de Zogbodomè (Zou) et de Toffo (Atlantique) ;
  • et à l’ouest par les communes de Dogbo et de Toviklin.

La commune de Lalo est située à 145 Km de Cotonou et 40 Km de Lokossa. De manière générale, les vertisols et les sols hydromorphes (dans les arrondissements de Tchi-Ahomadégbé, Tchito, Ahodjinnako, Tohou et une partie d’Adoukandji et de Gnizounmè) occupent la plus grande partie du territoire. Cette zones est communément appelée « la zone de terres noires ou la zone Tchi ».  On y rencontre également des sols ferralitiques et ferrugineux qui sont connus sous le nom de «la zone de terre rouge »

Le réseau hydrographique de la commune de Lalo est assez dense. Plusieurs localités de la commune sont arrosées par le  fleuve Couffo et ses affluents. On y dénombre également plusieurs bas-fonds et formations assimilées. La puissance artésienne dans la commune est impressionnante.

 Les activités du secteur agricole

Dans la zone de terres noires, les spéculations agricoles qui prédominent sont le riz, le maïs,  le maraîchage, le soja et la pisciculture. Sur la terre rouge, il se cultive massivement de la tomate, du maïs et des orangers (surtout dans les arrondissements de Zalli et de Banigbé).

Production du riz

Exclusivement produit dans la zone Tchi, le riz bénéficie des divers atouts de ce milieu. En effet, les terres cultivables de la zone Tchi s’étendent sur des milliers d’hectares. Elles sont encore très fertiles avec la disponibilité de l’eau maîtrisable à moindre coût. Les potentialités de la localité en terres cultivables sont énormes et demeurent jusqu’à présent sous exploitées. Le type de riziculture le plus répandu est celui de bas-fond avec la variété IR841 qui est un riz naturellement parfumé. Cependant des variétés de riz de plateau sont en cours d’expérimentation et de vulgarisation en vue d’augmenter la production du riz dans la commune.

Il existe actuellement une mini-rizerie dans la commune qui achète aux agriculteurs le riz paddy et procède à la transformation. Cette entreprise connue sous le nom d’ESOP produit du riz blanc, long grain, parfumé, labélisé « RIZ DELICE ».

De plus, une coopérative de la commune s’est spécialisée dans l’étuvage du riz et met sur le marché du riz étuvé de bonne qualité. La disponibilité de la matière première (riz paddy) force l’admiration, mais la capacité d’étuvage de cette coopérative est faible et sa production est très loin de satisfaire la demande actuelle en riz étuvé.

Productions maraîchères

Le maraîchage se pratique un peu partout dans la commune avec un cachet spécial sur la production précoce de la tomate de grande saison dans la zone de terre rouge. Le maraichage de contre saison est développé dans la zone de terres noires. A ce niveau, le crincrin, les légumes feuilles et la tomate sont cultivés.

La commune produit donc et « exporte » une grande quantité de tomate qui en période d’abondance n’arrive pas à être totalement vendue. Une partie importante de tomate déjà récoltée reste invendue et pourrit. Par contre le crincrin, les légumes feuilles et la tomate produits en période de contre-saison sont discutés par les clients car  la demande est supérieure à l’offre.

Production du soja

Le soja est une culture émergeante dans la commune de Lalo. Il est beaucoup plus cultivé dans les arrondissements de Tohou et d’Ahodjinnako car ces derniers présentent un drainage suffisant de terres cultivables. L’expérience acquise dans ce domaine par les producteurs et l’encadrement est considérable. Ainsi, les acteurs maîtrisent les périodes indiquées à la réalisation des différentes opérations culturales pour un meilleur rendement. Le soja produit est vendu soit aux transformateurs locaux, soit dans les usines d’huilerie du pays.

Pisciculture

L’équation de disponibilité d’eau étant résolue, la condition nécessaire pour la production piscicole est remplie. Les arrondissements de Tchi-Ahomadégbé et de Tchito offrent des conditions très favorables à cette activité. La production de poisson marchand est l’activité de certaines coopératives qui exercent dans la localité. Deux espèces sont produites, il s’agit de Clarias gariepinus (poisson chat) et Oreocromis niloticus (tilapia) qui sont très prisés des consommateurs. La production actuelle est loin de couvrir la demande locale qui est satisfaite à environ 45%.

Aviculture moderne

L’aviculture moderne n’est pas développée dans la commune. Il n’existe actuellement qu’une seule exploitation de poules pondeuses dans toute la commune. L’éleveur vend ses œufs pour la consommation locale de la commune et n’arrive pas à couvrir totalement la demande en œufs de table.

Elevage des petits ruminants

L’élevage des caprins est pratiqué par un nombre important de ménages agricoles. Les animaux sont principalement laissés en divagation.

Dans la commune, certains éleveurs sont spécialisés dans l’élevage des ovins. Les ovins produits sont massivement vendus au moment de la fête de Tabaski mais aussi dans les marchés de Hlasammè et de Klouékanmè.

 Autres activités d’élevages

Quelques ménages élèvent dans la commune des poulets locaux qu’ils laissent en divagation. Ils vendent les poulets pour régler des problèmes ponctuels.

L’élevage de porcs se fait de façon traditionnelle car les porcs sont en divagation. Il n’y a pas d’élevage de lapins dans la commune.

Organisations agricoles

Dans la commune de Lalo, on dénombre plusieurs coopératives villageoises de producteurs de riz qui sont constituées en union communale des coopératives de riziculteurs. Il existe également une plateforme d’innovation qui regroupe les acteurs intervenant dans cette filière. De plus, on rencontre des coopératives de maraîchers et celles des pisciculteurs avec chacune leur faîtières au niveau communal.

Ces différentes coopératives ou leurs faîtières font des prestations à leurs membres pour divers services selon les besoins.

Opportunités d’affaire

Au vue des diverses spéculations agricoles qui se cultivent dans la commune, des affaires peuvent être entreprises et axées sur plusieurs segments dont ceux que nous avons identifiés sont  les suivants :

  • Achat et commercialisation de riz blanc
  • Etuvage et commercialisation de riz étuvé
  • Transformation de la tomate de grande saison
  • Production maraîchère de contre saison
  • Production de soja
  • Production de poisson marchand
  • Développement et Organisation des spéculations animales ;
  • etc.

Opportunités de financement

Les départements du Mono-Couffo en général et la commune de Lalo en particulier bénéficient des appuis de plusieurs partenaires techniques et financiers et des projets/programmes. La liste n’est pas exhaustive. On peut citer cependant la CTB à travers son programme agriculture qui appuie les activités dans les filières riz et maraîchage, le Partenariat National de l’Eau (PNE), le Programme de Diversification Agricole par la Valorisation des Vallées (PDAVV), le projet USADF (United States African Development ou Fondation des Etats Unis pour le développement en Afrique), International Fertilizer Development Center (IFDC), etc.

Les informations que nous avons partagées dans cet article ne sont pas exhaustives, si vous êtes ressortissant de la commune de Lalo ou si vous y habitez, vous pouvez toujours renchérir en commentaires. De même au cas où vous aimeriez avoir plus d’éclaircissement à propos d’un paramètre, n’hésitez pas à nous demander en commentaires. J’ai l’honneur de rédiger cet article avec un ami, le Responsable du Développement Rural de la commune de Lalo. Il est disposé à répondre à toutes vos questions.

Je vous remercie.

Louis Agbokou et Didier Bonou

6 réflexions sur “BENIN: OPPORTUNITES AGRICOLES DE LA COMMUNE DE LALO

  1. Alice 24 juillet 2019 / 7 07 54 07547

    Bonjour… Au fait, je demande votre aide si possible le numéro du responsable du site pour un stage en vue d’approfondir plus de connaissance surtout au niveau des forages artésiens… Merci de bien vouloir me répondre.

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  2. Falone 22 février 2018 / 12 12 38 02382

    je voudrais savoir quelle sont les zones d`exportation de la tomate produite a lalo

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    • Le Blog de Louis Agbokou 5 mars 2018 / 15 03 16 03163

      La tomate produite à Lalo est majoritairement exportée à ma connaissance vers les marchés du Littoral de l’Ouémé et du Plateau

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    • Le Blog de Louis Agbokou 24 septembre 2016 / 5 05 59 09599

      Je me suis rapproché du président du cadre de concertation des riziculteurs de l’Ouémé Plateau pour m’enquérir de quelques données. Ainsi j’ai obtenu que la production rizicole nationale en 2014 est de 255 924 tonnes de paddy pour une équivalence de 165 350 tonnes de riz blanc, ce qui correspond à un taux de couverture nationale des besoins en riz de 55,11%.
      En 2016, la prévision de la production rizicole nationale montre une baisse de 30% par rapport à la production de 2014. Pour avoir un peu plus d’information la filière riz, je vous suggère de consulter ce document http://ctb-benin.org/intranet/FAFA-AD/Filieres/PDF%20Riz%20AD.pdf

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  3. GBADAMASSi 16 juin 2016 / 17 05 55 06556

    Je voudrais savoir ce k fais exactement le PNE? Merci.

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